Presque un clone, toujours aussi confortable
Les adeptes des premiers Momentum True Wireless peuvent se rassurer, les petits nouveaux reprennent presque exactement la même forme. Design assez classique même si un peu plus volumineux que la moyenne, ils ne sont clairement pas les modèles les plus discrets, mais savent rester assez sobres. Disons simplement qu'ils dépassent effectivement de l'oreille, mais sans ressembler à des champignons. Rien à dire sur la qualité de fabrication, très sérieuse.Quelques petits changements toutefois, avec l'apparition d'une petite grille (9 petits trous resserrés), sans doute pour accueillir le micro dédié à la réduction de bruit. On retrouve également un capteur optique sur la face interne, permettant de mettre en pause la musique en retirant un écouteur. La canule (tige en plastique) a d'après la marque été raccourcie de 3 mm, tout en restant très fine.
Évacuons immédiatement ce point, le confort est tout simplement excellent. À l'image des Jabra 75T, l'insertion est très simple (petit quart de tour), la canule et l'embout très peu intrusifs, et la tenue presque irréprochable. Il faut néanmoins considérer cela pour une oreille standard. Il se peut toujours, même avec l'une des 4 tailles d'embouts adéquats, que la forme ne convienne pas à tout le monde.
À ce petit jeu, Sennheiser fait bien mieux que les Sony WF-1000Xm3, très imposants, mais surtout beaucoup moins confortables, surtout pour de longues sessions. Les Airpods Pro sont encore moins intrusifs (même si au prix d'une moins bonne isolation passive), mais pourront ne pas plaire à tout le monde également. Certains trouveront les Sennheiser plus confortables car un peu moins dépendants des mouvements de mâchoire. Pour comparer à d'autres modèles de cette gamme, les Sennheiser sont également un poil plus confortables que les Master & Dynamics MW07.
Même petite opération clonage pour la boite de recharge. Si la qualité de fabrication n'est pas foncièrement supérieure à celle des Apple ou Sony, le son apporté au revêtement la rend bien plus agréable à l'usage. Quel boitier de charge peut être agréable à manipuler à part celui des Sennheiser ?
Il est simplement dommage de ne pas avoir réussi à réduire la taille. Si l'épaisseur est en grande partie la conséquence de celle des écouteurs, le boitier est également assez long. En pratique, le modèle sera compatible avec la grande majorité des poches. Mieux que le boitier du Sony, mais bien derrière Apple ou même Libratone et ses Track Air +.
À l'arrière, une prise USB-C pour la recharge, et un petit bouton permettant d'afficher le niveau de batterie via une led (3 couleurs étant associées à un état de charge). Seul vrai regret ici, l'absence d'induction, un manque un peu frustrant vu le prix du produit.
Connectivité en mode efficace, mais antique
Un peu évasif sur la puce Bluetooth utilisée, Sennheiser indique conforme à la norme 5.1 ce qui veut tout et rien dire. Quoiqu'il en soit cela ne change rien sur la potentielle qualité de connexion ou le débit.Très vieillotte dans son principe, la connexion des écouteurs passe par une liaison en maître-esclave. Ainsi, l'écouteur droit est vu par le smartphone comme le modèle en lui-même, lequel transmet à l'écouteur gauche les informations du canal gauche. Contrairement à ce qui existe sur les Sony WF-1000Xm3, sur tous les Airpods et bien d'autres marques, nous n'avons ainsi pas de modèle dit de Sniffing, permettant à l'écouteur gauche d'intercepter le flux du droit.
Pour suivre le mauvais exemple de leurs concurrents direct de chez Apple et Sony, les Momentum True Wireless 2 ne sont pas non plus multipoint (se connecter à 2 devices en profil audio).
Cela pourrait être un problème pour la stabilité du signal, mais Sennheiser rend au contraire une excellent copie à ce niveau, avec seulement sauts de sons. Mais cette liaison maître-esclave implique sur le papier une autonomie réduite. L'écouteur droit dépense de la puissance supplémentaire pour transmettre le signal. Ici, l'écouteur gauche est également incapable de se connecter seul. Bref, une connexion extrêmement stable, avec une puissance de réception vraiment bonne, mais dont l'ancienneté du principe déroute et, nous le verrons, dessert l'endurance.
Un mot sur les codecs : SBC, AAC et AptX. Nous avons eu vent du codec LHDC, mais celui-ci n'est pas confirmé sur le site officiel et reste de toute façon inutile sur ce type d'écouteurs (car largement bridé). Pas de renouvellement du codec AptX LL. Un peu dommage pour qui aurait un émetteur supportant ce codec basse latence, mais on peut comprendre ce choix par son implémentation rarissime sur smartphone. L'avenir sera plutôt à l'AptX adaptive.
Ergonomie au top de ce qui est possible ?
Bien difficile de proposer une expérience ergonomique parfaite sur des True Wireless, le petit volume demeurant un frein. Mais pourtant, Sennheiser propose une approche assez convaincante. Premier bon point, repris de la V1, les Momentum True Wireless 2 utilisent une zone tactile sur chaque écouteur, et non pas un système de clic qui enfoncerait un peu plus la canule dans l'oreille.À partir de chaque zone respective des écouteurs et d'un principe de 1, 2 ou 3 touches, mais également d'une touche prolongée, il est possible d'accéder à tous les réglages possibles du modèle, et d'assigner une fonction particulière pour chaque touche via l'application.
De base, les réglages sont répartis comme suit. Premièrement l'écouteur gauche :
- 1 pression : lecture/pause
- 2 pressions : piste suivante
- 3 pressions : piste précédente
- Pression prolongée : non défini
Avec l'écouteur droit :
- 1 pression : Appel à l'assistant vocal
- 2 pressions : Mode Transparent Hearing (annulé en appuyant à nouveau 2 fois)
- 3 pressions : Mode ANC (annulé en appuyant à nouveau 2 fois)
- Pression prolongée : non défini
Seul gros manque, qu'une mise à jour simple pourrait facilement combler, la non-présence d'un réglage de volume. Les pressions prolongées pourrait largement servir à cela, comme c'est le cas sur certains modèles.
À l'usage les commandes sont simples et la zone tactile très réactive, ce petit manque est d'autant plus intrigant.
Comme précisé plus haut, l'application est un des plus de la marque. Pas aussi complète que celle de Sony ou de Jabra, elle combine une extrême clarté avec un côté assez complet. L'accès rapide aux réglages des touches, au niveau de batterie (déjà présent dans l'indicateur Bluetooth), à l'égaliseur, au mode transparent Hearing (et ses réglages), ainsi que les nombreuses petites options de l'écouteurs. Notons par exemple la fonction smart pause (pause en retirant un écouteur) désactivable.
Bref, l'application Sennheiser Smart Control est un bon exemple d'application bien pensée. Sony en met encore plus dans la vue, mais Sennheiser propose quelque chose de simple et très stable, sans aucun bug de notre côté.
Technologique, mais frustrant
L'isolation est devenue un point déterminant, et l'isolation active, sans doute très exagérée au niveau des besoins (pas indispensable dans 90% des cas), est un argument marketing majeur.Commençons par la bonne nouvelle, l'isolation passive (l'action seule des embouts) est excellente. Il y a encore meilleur, mais compte tenu de leur côté confortable et très peu intrusif, nous avons déjà un modèle sabrant très fort les aigus, atténuant très bien les médiums, et commençant à faire un bon boulot au niveau des basses, de l'ordre de 10dB entre 20 et 100 Hz (ce qui est déjà mieux que certaines isolation active). Sur ce point, les Sennheiser font mieux que les Sony, pas aussi efficaces sur les aigus ou les médiums, et n'atténuant pratiquement pas les basses, et les airpods pro, assez peu isolant en passif.
Une fois l'ANC activée... il faut reconnaître que le changement n'est pas flagrant, mesures à l'appui. Pour commencer, aucune différence notable avant les 100 Hz. Bien sûr le côté déjà très isolant en passif fait qu'il ne pouvait pas y avoir l'effet wahou des Airpods pro, mais tout de même.
Entre les 100 Hz et 1 kHz (la zone d'effet d'un ANC en général), le résultat est honnête, assez efficace sur certaines fréquences et pouvant aller de 10 dB à 15 dB max. Face au Sony, mais surtout aux Airpods Pro, difficile de tenir la comparaison. L'ANC n'est pas gadget, il est même fonctionnel dans la plupart des situations, mais n'impressionne pas autant qu'on pouvait s'y attendre. L'explication est sans doute dans son principe d'atténuation, n'utilisant visiblement qu'un micro par côté et non un principe de feedback avec un second micro près de l'oreille comme ses concurrents.
D'une manière générale l'isolation reste d'un excellent niveau, mais en très grande partie grâce à cette isolation passive.
Pour les autres fonctionnalités du micros, relevons que le mode Transparent Hearing (retour sonore) est plutôt convaincant, arrivant à bien retranscrire les sons étouffés par les embouts. S'il n'est pas au niveau de naturel des Airpods, il reste bien plus abouti que ce qui existe avec les Sony. Enfin, la qualité du micro en appel ne semble pas vraiment évoluer. La qualité est un peu moyenne, beaucoup trop écourtée dans les aigus, mais ne s'effondrant pas non plus dans les environnements bruyants. Là encore entre les Airpods et les Sony, et bien derrière des références comme les Jabra 75T.
L'autonomie est un second point un peu en demi-teinte. L'amélioration promise est bien là, mais pas flamboyante. Seul chiffre livré par la marque : 7 h sans réduction de bruit, nous pouvons donc en déduire 7 h avec le codec AAC (généralement le moins énergivore) voire SBC (presque égal), l'AptX consommant toujours davantage. Nous avons mesurés de notre côté les chiffres suivants :
- ANC + codec AptX : 3 h 30 et 3 h 40 (deux mesures)
- ANC + codec AAC (sous iOS) : 4 h 15
- Pas d'ANC + AAC : 5 h 35
Avec un modèle Android classique, en laissant l'option Bluetooth HD activée (prenant automatiquement le plus haut codec, donc AptX), nous sommes donc à seulement 3 h 40 avec ANC. Un même protocole de test donne presque 6 h sur le Sony et presque 5 h sur les Airpods Pro. Un chiffre pas catastrophique, mais assez moyen. Comparons tout de même ce qui est comparable puisque l'autonomie des 2 concurrents est mesurée en AAC. Avec environ 4 h 15 sur ce même codec, le modèle Sennheiser se rapproche déjà un peu des Airpods pro.
Sans la réduction de bruit, nous gagnons 2 h sur l'ancienne version, dont les 4 h n'étaient déjà pas respectés (plutôt 3 h 30 en pratique, contre 5 h 30). Mais si la plupart des marques respectent bien leurs chiffres d'autonomie, Sennheiser est malheureusement trop optimiste.
Bonne surprise toutefois avec le boitier, annonçant 3 recharges supplémentaires. Lors de ce test, nous sommes plutôt arrivés autour des 3 recharges et demie, voire légèrement plus. L'autonomie totale se situera donc entre environ 16 h et 25 h suivant l'utilisation de l'ANC et des codecs.
S'il est difficile d'expliquer ces chiffres, il y a fort à parier que le principe maître-esclave, plus archaïque que ce qui existe sur les Airpods, les WF-1000Xm3 ou d'autres concurrents comme Jabra, participe à une dépense énergétique supplémentaire.
Un son toujours au top ?
L'expérience sonore est l'une des spécialités de Sennheiser, qui pourtant se permet sur le casque Momentum 3 ainsi que les premier Momentum True Wireless un parti-pris assez rond dans l'écoute.Un changement ? Pas vraiment. L'écoute conserve les grandes lignes de la première version, sur la base d'une transducteur d'excellente qualité. Pour faire simple, nous sommes toujours dans le haut du panier du True Wireless. Les meilleurs ? Tout dépend du point de vue, et tout n'est pas parfait. Les petits détails, la précision dans les basses, pas mal de points rendent ce modèle extrêmement convaincant.
Mais, il faut surtout penser à sa signature sonore. Les Airpods Pro propose un plus grand équilibre, pas neutres, mais ce qui s'en rapproche le plus, les Sony une signature plus sèche, plus énergique, les Sennheiser Momentum True Wireless 2 partent dans un registre plus doux, plus atténué dans les aigus. Les basses ne sont pas incroyablement mises en avant, mais restent plus prononcées et plus profondes que sur les deux autres écouteurs. Les Sony sont un peu plus rapides, les Sennheiser plus enveloppants et plus précis dans ce registre, les modèles Apple ont clairement plus de réserve (transducteur sensiblement plus grand), mais l'utilisent avant tout pour la réduction de bruit active.
Seule une pointe assez caractéristique vers les 8-10 kHz donnent une certaine brillance et une certaine aération dans l'écoute, une brillance qui pourra être à double tranchant car proche du chuintement sur certaines pistes agressives. Le seul vrai axe d'amélioration est ainsi à chercher du côté des aigus. Le modèle gagnerait à diminuer son creux dans les aigus, et adoucir un peu cette pointe très marquée. En l'état, l'égaliseur maison peut légèrement modifier cette signature, mais on sent bien que les écouteurs ont été imaginés pour cette signature.
Les Sennheiser sont un peu les opposés des Sony sur les genres. Les Momentum sont plus à l'aise dans les styles type classique (même si cela dépend), jazz, et acoustique en général, les Sony trouveront plus leur public sur du rock ou du métal, aucun des deux n'étant vraiment largué sur un style. Les Apple restent des caméléons tout à fait acceptables, très techniques eux-aussi.
Si à leur sortie les premier Momentum True Wireless étaient au-dessus de la mêlée, les Momentum True Wireless 2 ont des clients beaucoup plus sérieux en face d'eux. Les meilleurs ? Dans leur registre oui, pour qui veut un son détaillé, puissant, mais pas agressif, très détaillé et large sans avoir recours à une signature sonore surgonflée. On sent qu'il y avait de la marge pour faire encore mieux, mais les progrès sonores, très légers, semblent pourtant là par rapport à la V1. En fait, difficile de mettre les Sennheiser au-dessus des deux autres, cela ne serait pas vraiment juste. Différents oui, mais pas supérieurs.