Dans l'optique du développement d'une industrie européenne de fabrication de batteries, Bruxelles a autorisé un second projet, qui se destine cette fois à soutenir la recherche et l'innovation en la matière.
Après avoir lancé l'alliance européenne pour les batteries en 2017, adopté le plan d'action stratégique sur les batteries en 2018 et proposé un règlement sur les batteries durables en décembre dernier, la Commission européenne a annoncé avoir autorisé, mardi 26 janvier 2021, un nouveau projet de recherche et d'innovation. Baptisé « European Battery Innovation », celui-ci vise à bâtir une chaîne de valeur qui soit à la fois sûre, circulaire et durable. Avec un financement accordé par Bruxelles aux États membres derrière ce projet.
Une aide financée par les États mais… en partie récupérable si le projet se révèle être efficace
Douze pays sont donc à la manœuvre du projet. Derrière la France et l'Allemagne, l'Autriche, la Belgique, la Croatie, l'Espagne, la Finlande, la Grèce, l'Italie, la Pologne, la Slovaquie et la Suède. L'aide publique de 2,9 milliards d'euros autorisée par la Commission européenne sera financée par ces douze États membres, pour un investissement total de 9 milliards d'euros, investissements privés et publics confondus.
Cette initiative vient en tout cas compléter le premier projet important d'intérêt européen commun (ou « PIIEC ») lié à la chaîne de valeur des batteries. Bruxelles avait autorisé une première aide publique de 3,2 milliards d'euros en décembre 2019.
Pour Thierry Breton, « la chaîne de valeur des batteries joue un rôle stratégique dans la réalisation de nos ambitions en matière de mobilité et de stockage énergétique propre ». Le commissaire chargé du Marché intérieur et ancien ministre insiste sur l'avantage concurrentiel que peut représenter une chaîne de valeur décarbonée et numérisée pour les batteries. Pour lui, elle permet « de créer des emplois tant attendus et de réduire nos dépendances non désirées à l'égard de pays tiers ».
Lorsqu'on évoque la chaîne de valeur des batteries, il s'agit de faire référence à l'extraction des matières premières mais aussi à la conception et à la fabrication des cellules et des packs de batterie. Sans oublier le recyclage puis l'élimination, au service de l'économie circulaire.
Seules deux entreprises françaises (sur 42) prennent part au projet
La Commission européenne avait plus d'une raison pour accepter ce projet. En premier lieu, il y a l'idée de l'objectif commun et de la souveraineté européenne. Ensuite, Bruxelles a pris en considération l'évolution technologique que pourrait représenter ce projet, avec des avancées certaines. L'UE a aussi pensé à mettre en place un mécanisme de récupération ou claw-back, qui serait activé dès lors que le PIIEC se révèlerait être un franc succès : le principe serait que les entreprises bénéficiaires restituent une partie des aides reçues aux États membres.
Au total, 42 participants directs ont été identifiés pour prendre part au projet. Parmi eux, on y retrouve des petites et moyennes entreprises, voire des start-up, toutes ayant l'obligation de mener des activités dans au moins un des États membres de la zone.
Les Français Arkema (géant dédié aux matériaux de spécialités) et l'ETI savoyarde Tokai Carbon (acteur important du marché du graphite synthétique et du carbone) font partie de la liste, dans la catégorie « Matières premières et matériaux avancés ». Les autres catégories (« Cellules de batteries » ; « Systèmes de batteries » et « Recyclage et durabilité ») sont largement occupées par des entreprises allemandes et italiennes, parmi lesquelles BMW et FCA.
Source : communiqué de presse