Une réunion de concertation s'est tenue entre les représentants des scénaristes et les patrons de studios, mais aucun terrain d'entente n'a été trouvé.
La grève des scénaristes dure depuis 115 jours déjà, mais les studios et le puissant syndicat WGA sont pour le moment loin d'être parvenus à un accord permettant de remettre en route la machine hollywoodienne.
Une grève qui dure depuis maintenant près de quatre mois
Pour rappel, le conflit entre le WGA (Writer's Guild of America) et l'AMPTP, le conglomérat qui représente les différents studios et producteurs télévisuels, a démarré le 2 mai dernier.
Les scénaristes réclament de meilleures conditions salariales, avec notamment une meilleure visibilité sur les droits résiduels, des sommes versées au fil des diffusions des programmes par les chaînes de télévision. Les plateformes de streaming rechignent à donner leurs chiffres d'audience, réduisant ainsi considérablement les droits résiduels. Les auteurs souhaitent également que les studios s'engagent à encadrer l'usage de l'intelligence artificielle dans l'écriture des scénarios.
Après des semaines de blocage et de piquets de grève, WGA et AMPTP étaient parvenus à retrouver le chemin des négociations. Ce mercredi 23 août avait lieu une réunion entre les représentants du syndicat des scénaristes et la présidente de l'AMPTP, Carol Lombardini. Cette dernière était accompagnée des patrons des plus grands studios hollywoodiens, à savoir Bob Iger pour Disney, David Zaslav pour Warner Bros. Discovery, Ted Sarandos de Netflix et Donna Langley, la présidente d'Universal Group. Malheureusement, cette rencontre n'a servi à rien, et les négociations reviennent au point de départ, la contre-proposition proposée par les studios étant jugée nettement insuffisante par les grévistes.
Les studios campent sur leurs positions, quitte à mettre en péril toute l'industrie hollywodienne
Les majors hollywoodiennes proposent d'augmenter le salaire minimum fixe des scénaristes de 13 % en l’espace de trois ans et de partager avec le syndicat les heures de visionnage des programmes diffusés en streaming, une donnée qui leur a toujours été refusée jusqu'à maintenant. En ce qui concerne la question des droits résiduels, les studios envisagent de réformer le système de paiement « dans le futur », sans donner plus de précisions. On comprend que les majors hollywoodiennes ne sont pas prêtes à partager le pactole engrangé par les séries les plus populaires dans le monde sur les plateformes de SVoD.
Au sujet de l'intelligence artificielle, les studios ont proposé aux auteurs de pouvoir retoucher un script rédigé par une IA et d'être payés de la même manière que pour un scénario original, en étant reconnus comme les auteurs principaux.
Pour la WGA, cette réunion était davantage « une leçon sur la qualité de leur seule et unique contre-offre ». « Ce n'était pas une réunion pour parvenir à un accord. C'était une réunion pour nous faire céder », poursuit le syndicat qui ajoute : « Nous continuerons de plaider en faveur de propositions qui répondent pleinement à nos problèmes plutôt que d'accepter des demi-mesures comme celles mentionnées ci-dessus et d'autres propositions non répertoriées ici. »
Le conflit semble donc s'enliser, et une porte de sortie n'est pas à l'ordre du jour. Hollywood doit également affronter une autre grève historique, celle des acteurs, qui revendiquent de meilleures conditions salariales.
Les productions sont aujourd'hui à l'arrêt, et les premiers effets commencent à se faire sentir, notamment avec le report du Dune : Partie 2, qui passe de novembre 2023 à mars 2024 pour combler un calendrier de sorties 2024 qui commence sérieusement à se clairsemer.
Sources : Bloomberg, Ouest France