Vous pensiez que les NFT étaient restés en 2022, plus durement touchés encore que les cryptomonnaies ?
C'est sûrement ce qu'espéraient aussi de nombreux influenceurs, notamment connus par la téléréalité, qui avaient fait la promotion de Animoon, société de NFT ayant levé plus de 6 millions d'euros grâce à des promesses mirobolantes. Mais la justice, connue pour prendre son temps, semble s'être mise à la page et, si les créateurs d'Animoon restent injoignables, ceux qui en ont fait la promotion risquent gros aujourd'hui.
Qu'est-ce qu'Animoon ?
Dès le début, assez peu d'éléments permettaient de penser qu'Animoon était une société honnête et responsable : sa levée de fonds s'est faite alors que l'entreprise n'avait pas de site internet, et promettait alors des retours sur investissement de 150 %. Mais surtout, le site promettait à ses premiers investisseurs des avantages difficilement crédibles : 2 500 dollars par mois à vie, de nombreux vêtements de luxe, ou encore de superbes voyages autour du monde. Quant aux NFT que l'on pouvait soi-disant y gagner, il s'agissait d'images de Pokemons connus à peine retouchées. Pas certain pourtant que les ayants droits aient donné leur accord, mais ce n'est clairement pas le plus gros problème ici.
Malgré ces promesses irréalistes et farfelues, la levée de fonds avait réussi à convaincre plus de 5 000 personnes, et à lever plus de 6 millions de dollars, avant que tout cela ne s'évapore dans la nature. Tout cela grâce à une intense campagne de communication, en utilisant notamment largement des influenceurs sur les réseaux sociaux.
Que reproche-t-on aux influenceurs ?
La centaine de plaignants qui s'est réunie dans cette affaire porte deux plaintes. Une contre la société directement, mais également une autre contre les influenceurs en ayant fait la promotion et qui sont, de leur côté, clairement identifiés. Marc Blata, qui compte plusieurs millions d'abonnés sur Instagram, est de ceux-là. Dans ses posts faisant la promotion d'Animoon, il le garantit : lui aussi investit, et gagne beaucoup d'argent grâce à cela. Des victimes expliquent que c'est notamment à cause de la confiance qu'elles avaient dans de tels profils très populaires, qu'elles ont eu aussi confiance en cette arnaque.
Aujourd'hui, le vent semble enfin tourner en ce qui concerne l'éthique des partenariats et de la publicité déguisée des influenceurs, et le gouvernement a lancé une consultation sur le sujet. S'il est malheureux qu'il ait fallu une gigantesque campagne de harcèlement pour en passer par là, l'investissement personnel du rappeur Booba contre les "influvoleurs" a indiscutablement mis le sujet sur le devant de la scène.
Source : France Info, Cryptoms