Le dernier système de reconnaissance présenté par le réseau social soulève de nombreuses questions sur la collecte des données privées.
La nouvelle version ne convainc pas
Facebook a annoncé, ce mercredi 18 avril 2018, une série de mesures censées se plier au règlement européen sur la protection des données personnelles qui entrera en vigueur le 25 mai prochain. Le réseau social en a profité pour essayer de réintroduire la reconnaissance faciale en Europe. Cette fonctionnalité avait dû être retirée en Europe en 2012, suite aux inquiétudes de nombreux défenseurs du droit à la vie privée. L'Irlande, maison-mère du siège européen de Facebook, menait déjà une enquête sur la transparence de Facebook quant à la collecte et l'utilisation des données personnelles.Comme en 2012, l'arrivée d'une nouvelle version de reconnaissance faciale pose problème en Europe. A l'époque, le commissaire irlandais de la protection des données (équivalent de la CNIL) avait demandé à Facebook davantage de garanties sur le consentement des utilisateurs pour la collecte de leurs données. Cette question reste centrale aujourd'hui et les autorités européennes craignent que le système de reconnaissance faciale n'ait besoin d'analyser tous les visages sur une photo pour pouvoir fonctionner, y compris les figures de ceux qui n'y auraient pas consenti.
Les scandales rattrapent Facebook
Le réseau social cherche à écarter les méfiances autour de sa technologie, affirmant que cette dernière peut aussi aider à protéger votre vie privée. Le site web pourrait par exemple détecter quand une autre personne cherche à usurper votre identité en utilisant votre image comme photo de profil. Mais ces maigres arguments sont rapidement noyés par les scandales qui ont récemment frappé Facebook. Dans l'Illinois, un juge a dernièrement déclaré recevable une plainte collective contre ce système de reconnaissance faciale et la collecte illégale de données privées.Après l'affaire Cambridge Analytica, le contexte n'est clairement pas favorable à la plateforme communautaire de Mark Zuckerberg. Les autorités européennes n'ont pas encore coupé court aux nouvelles mesures de Facebook, mais les discussions entre les deux parties risquent de s'éterniser au vu du nombre de questions que soulève ce programme.