Google Suggest, fonction d'auto-complétion des recherches, et Google Instant, qui propose un affichage instantané des résultats correspondants au fil de la frappe, n'affichent désormais plus certains termes liés au téléchargement illégal. Megaupload, le site officiel de Bittorrent ou Rapidshare existent toujours bel et bien dans l'index de Google, mais il faudra finir d'entrer les caractères qui composent leur nom puis lancer manuellement la recherche pour avoir une chance de les voir s'afficher.
L'existence d'un filtre au niveau de ces deux fonctions n'a rien de nouveau. Sur la version française du site, les requêtes à caractère manifestement pornographique ont par exemple toujours été filtrées par défaut. Sur la version américaine, Google va même plus loin, en ne faisant pas s'afficher un terme tel que rape, alors que son équivalent français « viol » n'est pas filtré. Jusqu'ici, le filtre ne s'intéressait toutefois qu'aux requêtes susceptibles de ne pas respecter les bonnes moeurs.
Ici, en tapant Bittorrent... dès le 2e « t », les suggestions et la prévisualisation cessent
Google a donc étendu cette mesure aux termes susceptibles d'être apparentés au téléchargement illégal, conformément aux annonces formulées en décembre dernier. Le numéro un mondial de la recherche en ligne, régulièrement taxé de laxisme par les ayant-droits, expliquait alors qu'il allait s'engager plus efficacement dans la lutte contre le piratage, en améliorant par exemple le processus de signalement d'un contenu contrefait sur ses services.
Cette démarche de filtrage, a priori sans grande conséquence puisque les sites dont le nom est évincé de l'outil de suggestion sont toujours référencés sur Google, est-elle vraiment légitime ? Les intéressés, qui n'ont de cesse de clamer que leurs services servent aussi et surtout à faire transiter des contenus légaux seront en droit d'en douter. Reste à voir quelle sera la réaction de l'internaute qui découvrira que deux sites ayant pignon sur rue peuvent ne pas recevoir le même traitement chez Google.