La firme MPEG-LA, détenant des droits sur le codec H.264, notamment utilisé pour la vidéo en streaming, réitère ses accusations à l'encontre de Google et de son codec VP8.
L'affaire remonte en mai 2010 alors que Google levait le voile sur son nouveau conteneur WebM embarquant le codec audio VP8, acquis après le rachat de la société On2 Technologies et le codec libre Theora pour la vidéo. La firme californienne expliquait vouloir distribuer WebM en open source avec la mise en place d'un programme permettant aux éditeurs de l'implémenter au sein de leurs applications. Outre Chrome, Firefox et Opera l'ont d'ailleurs déjà intégré à leurs navigateurs.
Reste que MPEG-LA avait déposé une plainte en estimant que le codec VP8 était infraction de sa propriété intellectuelle. Au mois de février, les membres de MPEG-LA avaient invité leurs clients à analyser le code mis à disposition par Google afin déterminer quelles technologies protégées auraient été violées par le codec en question. Interrogé par le magazine Cnet US, le groupe MPEG-LA aurait déjà reçu des retours positifs de la part de 12 sociétés. Si aucun nom n'a été mentionné, les témoignages de ces clients devraient donc aider le groupe à étoffer le dossier de sa plainte contre Google.
MPEG-LA détiendrait pas moins de 1700 brevets pour l'encodage de la vidéo en haute définition. Larry Horn, PDG du groupe MPEG LA, a réitéré ses accusations à plusieurs reprises sans pour autant spécifier la nature des brevets incriminés. Interrogé par le Wall Street Journal au mois de mars, il déclarait : « je peux vous dire que VP8 n'est pas libéré de tous brevets (...) cela ne fait aucun sens ».
Google, qui a toujours affirmé avoir opéré « une analyse très poussée de VP8 » avant le rachat de On2 technologies, annonçait au mois d'avril un accord autour de la licence d'exploitation de WebM. Selon le site officiel de MPEG-LA, 29 sociétés clientes auraient mis à contribution leurs brevets respectifs pour le H.264 auprès des autres partenaires du groupe. Les témoignages d'au moins douze d'entre elles pourraient alors être entendus en justice.