© Mario Breda / Shutterstock
© Mario Breda / Shutterstock

L'entreprise a 28 jours pour montrer aux autorités australiennes qu'elle prend au sérieux la lutte contre la haine en ligne.

On savait déjà que la nouvelle patronne de Twitter avait du pain sur la planche. L'ultimatum lancé aujourd'hui par l'agence australienne eSafety n'est qu'une goutte d'eau de plus dans un océan de dossiers bien remplis.

Une amende de près d'un demi-million d'euros par jour

Le réseau social n'est pas clair sur sa modération. Entre un laisser-faire qui fait prospérer les discours haineux et la désinformation, et des décisions plus que douteuses, dont le licenciement de bon nombre de modérateurs, l'ambiance sur Twitter n'est pas des plus joyeuses. Le libertarisme affiché de son récent acquéreur, Elon Musk, ne plaît pas à tout le monde, et cette fois, c'est le gouvernement australien qui manifeste son point de vue sur le sujet.

En effet, c'est par l'intermédiaire de sa responsable Julie Inman Grant, que eSafety a fait savoir au milliardaire sud-africain qu'il allait devoir arrêter les plaisanteries. L'entreprise de ce dernier a exactement 28 jours pour montrer qu'elle prend au sérieux la lutte contre la haine en ligne, sous peine de payer une amende journalière de... 700 000 dollars australiens, soit environ 430 000 euros.

Pour Julie Inman Grant, par ailleurs ex-employée de l'entreprise, « Twitter semble ne pas être à la hauteur en ce qui concerne la lutte contre la haine ». En effet, selon elle, un tiers des plaintes pour discours haineux en ligne en Australie proviennent du réseau social. Elle ajoute : « eSafety est loin d'être la seule à s'inquiéter des niveaux croissants de toxicité et de haine sur Twitter, particulièrement à l'encontre des communautés marginalisées. » Elle mentionne ici, entre autres, les communautés queers, mises à mal depuis quelques mois par la plateforme.

© Ravi Sharma / Unsplash
© Ravi Sharma / Unsplash

Un oiseau contre vents et marées

Le timing de l'agence australienne n'a pas de quoi rassurer du côté de Twitter. En effet, financièrement malmenée depuis son rachat par Elon Musk, l'entreprise peine à se redresser alors qu'une nouvelle concurrence émerge peu à peu. L'obligation de débourser près d'un demi-million d'euros par jour compliquerait encore la situation, alors que la plateforme à l'oiseau bleu a d'autres dossiers en cours qui pourraient là aussi lui coûter très cher.

Alors, après quelques semaines à la tête de Twitter, que va pouvoir faire Linda Yaccarino ? La femme d'affaires devra jongler entre des décisions de bon sens et les politiques de plus en plus radicales d'Elon Musk. Mais le réseau social pourrait bien devoir faire preuve de plus de sagesse pour convaincre, au risque d'accumuler les plaintes et autres amendes. Entre argent et libertarisme, que choisira le milliardaire sud-africain ?

  • Instantané dans l'information
  • Messages courts
  • Hashtags, tendances, tweet et retweet
8 / 10

Source : BFMTV