... Threaderez ? Skeeterez ? Tooterez ? Xeeterez ? Machinerez ? Les services de microblogging se multiplient, avec autant d'expressions possibles pour désigner les publications de leurs utilisateurs. Mais, avec la disparition de la marque Twitter, le mot « tweet » a déjà entamé son inexorable disparition, et sûrement toute autre existence d'un terme du même acabit.
Peut-être pourrait-on parler de « Bulle », de « Micromail », de « Web SMS », ou encore de « Pensée ». Non ? Vous savez, il n'est pas certain que l'Académie française aurait de meilleures idées si on lui demandait encore son avis.
Twitter a-t-il encore le monopole du tweet ?
Voilà à peine plus d'une semaine que l'oiseau bleu a été abandonné par son propriétaire et le monde du microblogging est déjà en plein bouleversement. En effet, le terme « tweet » a longtemps été utilisé pour désigner toute publication publiée sur Twitter. Symbolisant le petit son émis par l'ancien animal totem de la plateforme, le terme est rapidement entré dans le langage courant, au point de figurer dans l'édition 2012 du Robert. Classy.
Cependant, l'utilisation du nom d'une plateforme pour nommer des publications n'a pas été reprise par les nouveaux concurrents de Twitter. D'une part, le concept est peut-être un peu démodé, mais surtout, il existe un terme plus générique qui peut être utilisé n'importe où et dans plusieurs langues : un « post ». Celui-ci est utilisé depuis bien avant la naissance du réseau social d'Elon Musk, aussi bien sur les plateformes d'échange comme les forums que sur les blogs, pour n'en citer que quelques-uns. En vérité, le « tweet » est resté confiné à un usage spécifique pour désigner un type de message très particulier, sur une plateforme restée unique pendant plusieurs années. Il s'agit là sûrement d'une relique d'une époque révolue.
Un post, des posts…
Les tweets étaient à l'origine limités à 140 caractères. Ce chiffre n'a pas été tiré au hasard par les créateurs du réseau social, puisqu'il s'agissait de la limite imposée aux SMS. L'humanité étant habituée à exprimer ses idées de cette manière, il était logique de la transposer sur un service de microblogging.
Sauf que Twitter a augmenté graduellement la longueur maximale des publications. Limitées à 280 caractères depuis 2017, elles sont passées à 500 caractères depuis l'arrivée d'Elon Musk. Du moins, gratuitement, car les abonnés à Twitter Blue peuvent désormais disposer d'un espace suffisant pour faire tenir des milliers de caractères dans un seul post. Pire encore, la plateforme déploie progressivement Twitter Articles, censé permettre jusqu'à la publication d'un livre, rien de moins.
Avec toutes ces évolutions, on peut se demander s'il est encore envisageable d'utiliser le terme « tweet ». Dans la plupart des dictionnaires, il fait encore référence à des publications limitées à 280 caractères, alors peut-il encore évoluer pour se conformer à ses nouvelles caractéristiques ? Nous ne connaîtrons jamais la réponse à cette question, car au lieu d'être appelées « X », comme a pu le suggérer Elon Musk, les publications sur Twitter répondront dorénavant au nom de « Post ». L'homme d'affaires est déterminé à effacer toute trace de la marque qu'il a acquise pour des dizaines de milliards de dollars. Et cela doit inévitablement passer par la suppression d'un mot pourtant si utile pour éviter les répétitions dans nos articles.
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Source : The Verge