Google cherche actuellement à trouver un arrangement pour mettre fin à une class action qui implique des plaignants dans 38 Etats américains. En cause : Street View et ses méthodes ayant entrainé la récupération de données personnelles notamment liées aux accès Wi-Fi et aux identifiants d'habitants des villes visitées par les voitures de l'entreprise. L'affaire n'est pas nouvelle : au coeur de multiples polémiques depuis 2010, elle a entraîné la condamnation de Google dans de nombreux pays, dont la France.
Déjà condamné, dans le cadre de cette action collective, à devoir verser une amende de 7 millions de dollars - une paille pour l'entreprise - Google devra également surveiller activement les pratiques de ses employés, pour s'assurer que les projets en cours ne violent pas la vie privée des utilisateurs de ses services. La firme devra, par la même occasion, communiquer explicitement sur les moyens d'éviter de tels problèmes, notamment au travers de vidéos qui pourraient être diffusées sur YouTube.
L'accord en cours d'élaboration en vue de cet arrangement ne devrait pas épargner les Google Glasses, lunettes dotées d'une technologie de réalité augmentée, et de la possibilité de prendre des photos et des vidéos relativement discrètement. « Si vous utilisez les lunettes de Google pour enregistrer les discussion discrètes de gens dans un Starbucks, portez-vous atteinte à leur vie privée ? » interroge Scott Cleland, un fervent défenseur de la question. « 38 Etats ont déclaré avoir un problème avec ça » ajoute-t-il. Les réticences face aux Google Glasses commencent à apparaître : à Seattle, un bar les a déjà interdites dans l'établissement.
De son côté, Google a assuré « travailler dur pour renforcer les droits à la confidentialité » dans ses services. Une bonne volonté qui laisse perplexe l'association Consumer Watchdog : « Demander à Google d'informer les consommateurs sur la vie privée, c'est comme demander à un renard d'expliquer à des poules comment sécuriser leurs cages » a déclaré un porte-parole.
Reste que l'accord implique que Google mette en place un programme de protection des données personnelles dans les six mois, et organise chaque année un séminaire d'une semaine pour ses employés, entièrement centré sur la confidentialité des données. La procédure concerne, pour l'heure, uniquement les Etats-Unis, mais on voit mal comment l'entreprise pourrait limiter un sujet aussi délicat à un seul continent : « Cela aura un impact sur la façon dont Google va développer ses nouveaux produits dans le futur » estime Matthew Fitzsimmons, un magistrat du Connecticut.