Le grand retour de la F1 sur consoles !
L'histoire d'amour entre F1 et jeu vidéo remonte à de très nombreuses années, et certains se souviennent sans doute des très bons Super Monaco GP ou encore F1 Circus sur MegaDrive, sans oublier F1 Pole Position sur N64, mais aussi Vroom, Ferrari Grand Prix Challenge, ou encore les excellents F1 et F1 97 signés Psygnosis sur PlayStation. Après avoir tutoyé les étoiles en 97, la saga F1 a toutefois traversé une longue période de doutes, avec des opus très décevants, laissant les joueurs désespérément orphelins d'une simulation de F1 digne de ce nom. Après quelques titres plus ou moins réussis au début des années 2000 (via EA), la saga a repris du poil de la bête il y a quelques années, dans le giron de Codemasters. Mais là encore, après un opus 2012 sensationnel, la licence a perdu un peu de sa superbe, et après une version 2015 ratée, la série s'est redressée avec un F1 2016 plus complet, mais pas encore impeccable à nos yeux. F1 2017 gomme-t-il enfin les défauts des opus précédents pour proposer une expérience digne de ce nom ? Alerte spoiler : oui !En 2017, on retrouve donc toujours Codemasters à la manoeuvre pour ce nouvel opus de la saga. F1 2017 est particulièrement attendu par les fans de la discipline, qui rêvent de découvrir enfin une simulation digne de ce nom, qui leur permettra des heures durant de se glisser dans la peau de leurs pilotes favoris, ou encore de bâtir leur propre légende. Avec ce nouvel épisode, le joueur peut bien sûr retrouver l'intégralité du calendrier 2017, avec les vrais pilotes, les vraies monoplaces, les vrais circuits. On peut ainsi décider de se lancer dans le Grand Prix de son choix, dans un contre-la-montre, mais aussi de se façonner un mini-championnat, voire participer à un championnat complet. Le jeu offre un très large niveau de personnalisation, tant au niveau de la conduite que des conditions climatiques (avec une météo dynamique). Autant dire que le fan peut se façonner le(s) championnat(s) de ses rêves. Une excellente chose.
Le retour des Légendes dans F1 2017 !
Avec F1 2017, l'éditeur souhaite toutefois aller encore plus loin que l'opus précédent. En plus du championnat officiel, on retrouve ici de nombreux championnats annexes, mettant en scène certaines monoplaces uniquement, certains circuits, voire même de nouvelles règles avec des courses Sprint. Une excellente idée. L'autre excellente idée de cet épisode, c'est le retour des voitures « rétro ». En effet, à l'instar de F1 2013, ce nouvel opus intègre une dizaine monoplaces de légende, comme la McLaren MP4/4 de 1988, la Williams FW14B de 1992, la Ferrari F2002, celle de Kimi Raikkonen en 2007 ou encore la McLaren championne du monde avec Lewis Hamilton en 2008. A ce sujet, plusieurs championnats mettent en scène ces modèles rétro, et c'est assez génial. Dommage toutefois de ne retrouver aucun pilote officiel ici (Senna, Prost, Mansell...). A cela s'ajoutent des variantes de circuits (Bahrein, Silverstone...) et un mode Carrière encore plus fourni.F1 2017 permet ainsi de façonner sa propre légende en F1, et tout débutera avec la signature d'un contrat avec l'écurie de son choix. Au joueur ensuite de prendre part aux programmes d'entrainement, d'améliorer la voiture avec le département R&D (avec en prime un nouvel arbre de développement digne du sphérier de certains RPG), de gagner des courses, d'atteindre les objectifs fixés par ses ingénieurs, de passer premier pilote de son équipe... Les règles de la F1 moderne sont évidemment appliquées, et vous écoperez par exemple de quelques places de pénalité si vous décidez de donner un coup de neuf à votre moteur avant le départ de la course. A ce sujet, il faudra garder un oeil avisé sur le groupe motopropulseur de sa monoplace, et changer les pièces usées à bon escient. Sympa. A ce mode Carrière sont également greffés des événements uniques mettant en scène les bolides rétro.
Un F1 plus complet, plus abouti et bourré de détails
Côté contenu, difficile de faire la fine bouche face à ce F1 2017 nettement mieux maîtrisé et complet que l'épisode de l'an dernier. En ce qui concerne le gameplay, on ne peut que constater l'amélioration effectuée là encore par rapport au dernier épisode en date, qui était déjà plutôt réussi à ce niveau. La conduite peut être facilitée via différentes aides (ABS, antipatinage, trajectoire suggérée...) mais on peut bien sûr tout désactiver (y compris le limiteur de vitesses aux stands ou la gestion de l'embrayage au départ) pour profiter d'une expérience de pilotage qui ne pardonne pas la moindre approximation. Via les options, on peut aussi personnaliser chaque contrôle à sa guise, et sauvegarder diverses configurations. Bien sûr, les volants sont également de la partie.F1 2017 est également bourré de petits détails qui, mis bout à bout, tendent à renforcer considérablement l'immersion. On apprécie par exemple de voir nos pneus se salir lors d'un passage dans les graviers, et ramener même un peu de sable sur la piste, tout comme on prend un vrai plaisir à gérer parfaitement ses arrêts aux stands, en freinant avant la ligne, puis en enclenchant le limiteur de vitesse. Une fois arrêté, il faut garder le pied sur l'embrayage, et lâcher le tout au bon moment pour perdre le moins de temps possible, tout en pensant à désactiver le limiteur de vitesse au bout de la ligne droite. Comme dans F1 2016, on dispose toujours d'un ingénieur qui nous tient au courant des principaux faits de course, mais on peut également engager un dialogue avec ce dernier, pour demander un rapport sur l'état de la course, celui des pneus ou de la monoplace en général, savoir où se trouve notre coéquipier ou encore programmer une petite modification lors du prochain arrêt. On peut également participer (ou pas) au tour de formation, mais aussi garder un oeil permanent sur la chauffe des freins ou du moteur, l'usure des pneus, afin d'anticiper ou retarder son « arrêt au puits » comme dirait Jacques Villeneuve.
D'un point de vue technique, ce F1 2017 n'explose toujours pas la rétine, mais force est d'admettre que l'on sent là encore une belle évolution. Les véhicules sont superbement modélisés, tout comme les différents tracés, et on profite en prime ici d'une compatibilité HDR qui permet de renforcer les effets de lumières. Il suffit par exemple de participer à une session en début de matinée pour apprécier un soleil rasant particulièrement réussi et aveuglant. On regrette toujours quelques petits couacs visuels par moments, notamment les effets de fumée pas extraordinaires ou encore quelques petites saccades selon les circuits (coucou Spa-Francorchamps et A1 Ring), mais l'ensemble reste très solide malgré tout, avec en prime une animation à 60 fps (quasi) constante et une impression de vitesse impressionnante.
L'habillage n'est pas en reste, avec des introductions vidéos pour chaque GP, les cérémonies de podium ou la voiture de sécurité. Bonne nouvelle également concernant les dégâts, puisque ces derniers sont plutôt bien rendus visuellement d'une part, mais il affectent aussi directement le comportement de la monoplace. Une petite touchette avec la voiture de devant fera par exemple voler un petit élément de votre aileron, pas de quoi imposer un arrêt aux stands, mais on sentira alors une vraie modification au niveau de l'appui de la voiture. Espérons simplement que Codemasters saura proposer quelques updates pour corriger les petites approximations (d'ordre technique, IA...) qui subsistent encore (jeu testé sur PS4 Pro en version 1.3).
Si à titre purement personnel, F1 2016 n'avait pas répondu à toutes mes exigences, ce F1 2017 s'avère nettement plus mature à tout point de vue, à commencer par son contenu plus généreux, via les différents championnats, et cette large palette de personnalisation dans les contrôles ou la configuration des courses. On apprécie également la réalisation technique globale, le gameplay vraiment impeccable, ainsi que le retour des monoplaces des années précédentes, qui permettent de décrasser on ne peut plus efficacement les enceintes du home-cinéma à grand coup de V12. Un excellent cru donc, qui fait plaisir à voir, à entendre et surtout à jouer.