Rocket Knight Adventures

En 1993 les joueurs et joueuses Mega Drive (et les autres) font la connaissance de Sparkster : un opposum-chevalier, héros de Rocket Knight Adventures !

Que faisiez-vous lors de la rentrée 1993, vidéoludiquement bien-sûr ? Si vous étiez l’heureux possesseur d’une SEGA Mega Drive, vous aviez peut-être alors l'œil tourné non pas vers votre rentrée en CM2, mais vers ce tout nouveau jeu lancé par l’un des développeurs les plus talentueux de l’époque : Konami. Eh non, on ne va pas revenir sur Tiny Toon Adventures : Buster’s Hidden Treasure, mais sur l’autre titre lancé presque simultanément par le studio : Rocket Knight Adventures.

Aux antipodes de la bataille des téraflops, de la 4K et des 60 fps, NEO•Classics vous propose un retour vers les origines du jeu vidéo. Du titre 2D en gros pixels au moins lointain jeu à la 3D hésitante, cette chronique vous invite à (re)découvrir les pépites vidéoludiques qui ont ouvert le monde au 10e art...

Rocket Knight Adventures

C'est l'histoire d'un opossum chevalier…

Le royaume d’Elhorn est en proie au terrible chevalier noir Axle Gear et à son armée de soldats-robots qui sèment mort et destruction sur leur passage. Comble de l’horreur, la princesse Sherry a été capturée par ces forces aussi obscures que porcines. Le royaume doit alors s’en remettre au plus valeureux des chevaliers de son unité d’élite spécialisée, la « Rocket Knights », à savoir Sparkster… un opossum en armure. Ah !

Comme souvent à l’époque, le premier contact avec ce tout nouveau Rocket Knight passe par la boîte du jeu, sur laquelle nombre d'enfants et ados des 90's ont dû scotcher, et qui montrait un opossum habillé d'une armure de chevalier, épée à la main. Un coup d’œil à l’arrière de la boite permettait de prendre connaissance de quelques screenshots qui ne faisaient que renforcer une irrésistible envie : celle de jouer à Rocket Knight Adventures.

Une fois lancé, le jeu confirmait immédiatement les espoirs suscités : l'introduction de Rocket Knight Adventures, bien que sommaire, plonge tout de suite les joueurs dans l’ambiance. Côté contrôles, deux boutons suffisent, l’un pour sauter, l’autre pour asséner des coups d’épée aux cochons qui croisent notre route. L’occasion d’apprécier sans attendre la qualité des animations et l’humour des développeurs, entre cochons en caleçon (et autres petites choses amusantes) et capacité de Sparkster à s’accrocher aux branches avec sa queue.

Ajoutez à cela l’arrivée d'un premier mini-boss au bout de quelques secondes à peine, et vous aviez là, comme une évidence, une petite pépite en puissance.

Des (bonnes) surprises en permanence

Le reste de l’aventure ne démérite pas et les joueurs, qui découvrent les joies du jet-pack indispensable à la progression dans le jeu, vont (surtout) traverser de très nombreux niveaux empreints d'originalité et bourrés de bonnes idées. Rocket Knight Adventures est ultra rythmé, puisant intelligemment dans les racines « arcade » de Konami, et chaque situation est l’occasion d’admirer le génie créatif du studio nippon, qui s'exprime tantôt dans des animations amusantes, tantôt dans des idées de gameplay ingénieuses, dans des retournements de situation complètement inattendus, ou encore dans les clin d'œil hommage à Sonic 2 (rappelez-vous ce premier boss…) !

On était évidemment bluffés par le deuxième stage, qui transforme un excellent jeu de plateformes/action en shoot’em up ; et que dire du troisième, qui délaisse légèrement l’action pour se focaliser sur de la plateforme pure et dure ? Les niveaux s'enchaînent et ne se ressemblent pas, si ce n'est en termes de qualité !

C’est simple, à la fin du premier monde, on ne peut que rester bouche bée devant l'ingéniosité, le rythme, et la maîtrise technique des équipes qui signent un véritable bijou vidéoludique. D'autant que les contrôles sont simples mais précis, juste comme il faut, et que l'on est confrontés à une difficulté croissante mais pas insurmontable. Tout à l'équilibre !

Rocket Knight Adventures se chargeait finalement de repousser les limites de l’originalité sur la console de SEGA, avec des surprises à tous les recoins. Idem côté réalisation : malgré quelques sérieuses baisses de frame rate, le jeu est d’une beauté assez sidérante pour l'époque, avec des animations ultra poussées et quelques excellentes trouvailles visuelles. Chaque niveau se veut résolument unique, bigrement singulier, et ce, grâce à un level design très intelligemment travaillé pour tirer profit de toutes les capacités du vaillant Sparkster.

Le titre est aussi un délice pour les esgourdes, puisque les musiques ont été signées, en partie, par Michiru Yamane, une compositrice qui œuvrera un peu plus tard sur Castlevania Bloodlines, toujours sur SEGA Mega Drive, mais aussi sur un certain Castlevania : Symphony of the Night, excusez du peu.

Une référence vidéoludique incontestée ?

Alors certes, on meurt (très) souvent dans Rocket Knight Adventures, mais pas assez pour entacher le plaisir de progresser dans les différents niveaux et de s’émerveiller à chaque fois devant un environnement très détaillé, une astuce de gameplay innovante ou un affrontement absolument dantesque.

Aujourd’hui encore, pour de nombreux joueurs, Rocket Knight Adventures reste une référence incontestée du paysage vidéoludique, de la trempe des titres qui laissent un souvenir indélébile dans les mémoires. Certes, le jeu se termine en deux petites heures environ, mais comme tout bon jeu Konami de l’époque, seuls les plus vaillants peuvent avoir accès à la « vraie fin » - et n'espérez pas voir cette dernière en jouant en mode « Facile » évidemment !

Précisons pour l'anecdote qu'à l'instar d’autres jeux à l’époque, Rocket Knight n’est pas toujours le même selon les versions. En effet, la déclinaison japonaise du jeu dispose notamment d’une introduction très différente des versions américaine et européenne. De la même manière on note des disparités en termes de difficulté, entre les modes « Easy » et « Hard » sur la version européenne, « Normal » et « Hard » sur la version nippone, et « Children », « Easy », « Normal » et « Hard » sur la version américaine. Via un code, on peut accéder aux modes « Very Hard », et même « Crazy Hard » sur les versions japonaise et européenne.

Rocket Knight Adventures fait à l'époque (et encore aujourd'hui) le parfait bonheur de ses acquéreurs, et qui renforce un peu plus l’image de Konami en tant que de développeur incontournable de l’époque. En effet, si nombre de joueurs se sont fiés des années durant au « Seal of Quality » de Nintendo, force est d’admettre qu’acheter un jeu estampillé Konami dans les années 80/90 était un sacré gage de qualité.

L’éditeur nippon avait en effet su hypnotiser les joueurs avec des titres comme Castlevania, mais aussi le sensationnel Sunset Riders, l’indémodable TMNT : Turtles in Time sur Super Nintendo, sans oublier des licences telles que Contra/Probotector, Gradius, Parodius… Et si d'aucuns diront que le studio a perdu de sa superbe depuis quelques années, c'est encore un autre débat…

Pour Rocket Knight Adventures, Konami lance en 1994 un nouvel opus, baptisé simplement Sparkster en Europe et aux Etats-Unis. Ce dernier ne marquera pas autant les esprits que l’opus fondateur, pas plus que l'édition « next-gen » lancée en 2010 sur PS3 et Xbox 360 d’ailleurs…

Trêve de paroles, le mieux est peut-être tout simplement que vous (re)jouiez à Rocket Knight Adventures… Et bien entendu, n'hésitez pas à partager vos impressions en commentaires !