Deux raisons expliquent le triomphe de Linux : sa souplesse et ses prix défiant toute concurrence.
Une conquête qui aura pris 19 ans
Le rêve des promoteurs de Linux ne s'est pas encore réalisé : le logiciel libre n'est encore qu'une niche face aux OS propriétaires sur les PC dans les entreprises, les collectivités publiques et chez les particuliers. Mais il est un domaine où il domine sans partage : les supercalculateurs.Fin novembre, la liste des 500 machines les plus puissantes du monde consacrait définitivement le manchot : les deux derniers supercalculateurs sous un autre OS, en l'occurrence deux IBM Power chinois tournant sous AIX, sortaient du classement. L'accomplissement d'un processus qui aura pris 19 ans. C'est en effet en 1998 que la première machine sous Linux fait son entrée dans le Top 500. En 2004, Linux gouverne la moitié des supercalculateurs.
L'open source est l'ami du chercheur
Deux raisons au triomphe de Linux : la première, c'est que les supercalculateurs sont des monstres extrêmement spécialisés. Chaque machine est un prototype unique, optimisé pour des tâches spécifiques. L'extrême liberté que procure Linux, à l'opposé d'un Windows, permet aux architectes des supercalculateurs d'adapter très précisément son code open source à leurs objectifs.L'autre avantage est évidemment financier : le tarif de la licence d'une version customisée de Linux est le même, quelle que soit l'ampleur de votre projet. Et la communauté Linux est un atout pour se procurer des ressources à des coûts défiant toute concurrence. Pas surprenant, donc, que le monde de la recherche ait choisi Tux comme coéquipier. A noter que les supercalculateurs sont aussi de plus en plus chinois : à 35,4 %, quand la part américaine reflue à 29,6 %.