Après avoir proposé aux auteurs amateurs de publier leurs écrits en autoédition sur le Kindle Store, Amazon courtise désormais les écrivains liés à une maison d'édition en leur proposant de jouer ce rôle, pour le format électronique comme pour le format papier.
C'est le New York Times qui explique cette nouvelle démarche du cybermarchand, décidément sur tous les fronts. Le quotidien annonce qu'Amazon compte publier 122 livres en tant qu'éditeur cet automne, aussi bien sous la forme électronique, destinée à la liseuse numérique Kindle, que sous la forme papier. En d'autres termes, le commerçant se substitue aux éditeurs traditionnels auprès des auteurs.
Selon le New York Times, Amazon aurait déjà signé pour quelques exclusivités et courtiserait « de façon agressive » certains auteurs liés à de grandes maisons d'édition américaines. « Les éditeurs sont terrifiés et ne savent pas quoi faire » a déclaré Dennis Loy Johnson, de la maison d'édition Melville House.
« Si vous êtes libraire, Amazon est en concurrence avec vous depuis un bon moment. Si vous êtes éditeur, vous vous réveillez un jour et découvrez que vous êtes également en concurrence avec Amazon. Et si vous êtes un agent, Amazon peut peut-être vous faire du tort car il offre aux auteurs la possibilité de publier directement, sans passer par vous » résume Richard Curtis, un agent spécialisé et éditeur de livres électroniques.
Amazon a refusé d'indiquer le nombre de livres sous contrats signés à l'heure actuelle, ainsi que le nombre d'employés alloués à son secteur édition. Une chose est sûre : cette démarche de la part de la firme de Jeff Bezos est pour le moment limitée aux Etats-Unis, un territoire où Amazon dispose de 67% de part de marché en matière de livres électroniques. Un argument qui pourrait convaincre certains auteurs de passer chez Amazon, outre le fait de limiter les interlocuteurs et de ne pas avoir à payer un agent. Reste à savoir comment Amazon compte promouvoir efficacement les ouvrages édités dans le cadre de sa nouvelle activité.