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L'avant-première new-yorkaise de L'Interview qui tue, un film où les acteurs James Franco et Seth Rogen se rendent en Corée du Nord en tant que journalistes dans le but d'assassiner Kim Jong-Un pour le compte de la CIA, n'aura pas lieu. Sony a décidé de limiter la promotion du film après avoir reçu de nouvelles menaces du groupe de pirates à l'origine de ses récents déboires.
« Rappelez-vous du 11 septembre 2001 » a déclaré le groupe, qui se fait paradoxalement appeler Guardians of Peace, dans un communiqué repris par Variety. Les pirates menacent de représailles les salles de cinéma qui diffuseront le film. « Nous vous conseillons de vous tenir éloigné de ces lieux à ce moment-là. Si vous vivez à proximité, vous feriez mieux de partir. Tout ce qui se passera durant les prochains jours sera lié à la cupidité de Sony Pictures Entertainment » ajoute le document.
Sony tient bon, des cinémas annulent les projections
Si Sony a préféré annuler l'avant-première qui devait se tenir jeudi prochain à New York, la sortie du film, elle, est toujours d'actualité. Néanmoins, de nombreuses salles de cinéma américaines ont déjà renoncé à projeter le film. C'est le cas des cinémas Carmike, qui comptent 278 salles à travers 41 États. Quant aux acteurs Seth Rogen et James Franco, ils ont annulé leurs apparitions médiatiques mardi, annonce l'AFP.La publication de ces menaces s'est accompagnée de nouvelles données fuitées des serveurs de Sony, dont le contenu n'a pas encore été analysé. Cependant, les fichiers en question portent le nom de Michael Lynton, le directeur général de Sony Pictures Entertainment. Ce dernier a assuré que la situation « ne mettra pas à terre » le studio.
Une scène du film dévoilée par les pirates
Parmi les documents fuités du piratage de SPE se trouve l'une des scènes clés du film, dont on ne dévoilera pas le contenu ici, mais dont le caractère violent à l'égard de Kim Jong-Un est difficilement contestable. Les pirates ont dévoilé, en marge du court extrait vidéo, des échanges entre Sony et la production du film : le studio estimait la scène trop violente, et le PDG de Sony lui-même, Kazuo Hirai, a demandé à ce que la séquence soit revue. La scène est visible sur The Verge, pour les lecteurs qui n'ont pas peur des spoilers.Il s'agirait d'un exemple parmi d'autres : en août dernier, bien avant le piratage qui a secoué Sony Pictures, les médias faisaient déjà état de la situation délicate entre le studio et Pyongyang. Le film a été retouché plusieurs fois pour tenter d'irriter le moins possible la Corée du Nord. Peine perdue, diront certains : même si le pays nie être à l'origine des attaques, il considère malgré tout le film comme un « acte de guerre ».
En France, la sortie de L'Interview qui tue est prévue pour le 11 février 2015.
Mise à jour du 17/12/2014, 23h37 :
Devant le nombre croissant de salles de cinéma qui ont annulé la projection de L'interview qui tue et toujours sujet aux menaces des hackers, Sony Pictures jette finalement l'éponge. La firme annonce, par voie de communiqué, qu'elle renonce à la diffusion du film.
« Au regard de la décision prise par une majorité de cinémas de ne pas présenter le film The Interview, nous avons décidé de ne pas le sortir en salles le 25 décembre », a déclaré Sony Pictures.
En précisant, en fin de phrase, « le 25 décembre », Sony se laisse toutefois une porte de sortie pour une éventuelle sortie ultérieure.
Article initialement publié le 17/12/2014
Mise à jour du 24/12/2014, 07h22 :
Sont-ce les réprimandes du président Obama ou la pétition d'un collectif regroupant 250 salles de cinéma indépendantes qui sont à l'origine de ce revirement de situation ? Toujours est-il que Sony Pictures a annoncé hier soir que son film polémique sera finalement diffusé dans quelques salles à la date de sortie prévue, c'est à dire demain.
« Nous n'avons jamais abandonné l'idée de sortir ce film et nous sommes heureux qu'il sorte dans quelques cinémas le jour de Noël. » a déclaré le patron du studio, Michael Lynton. Une décision saluée par l'administration Obama, qui avait parlé « d'erreur » suite à l'annulation de la diffusion du film.
Devant le ramdam médiatique généré par cette affaire, l'engouement pour ce film risque d'être particulièrement important demain. Les cinq plus grandes chaînes de cinémas américaines vont, elles aussi, dès lors, changer leur fusil d'épaule ?
Mise à jour du 24/12/2014, 18h44 :
Sony annonce la disponibilité du film à la location sur les services Google Play, YouTube et Xbox Videos. Il vous en coûtera 5,99 dollars pour la location du film et 14,99 dollars pour le film complet en HD. La sortie est attendue cette nuit aux États-Unis. Les services iTunes, Netflix ou le propre PlayStation Network de Sony sont absents à l'appel de cette sortie pour le moins tumultueuse.
Mise à jour du 12/01/2015, 10h12 :
La branche française de Sony Pictures a annoncé ce week-end que le film polémique arrivera sur nos écrans le 28 janvier prochain. Pour l'occasion, ce sont quelques 120 salles qui disposeront d'une copie de ce long métrage.
Initialement prévue le 11 février, c'est finalement deux semaines plus tôt qu'interviendra la sortie de L'interview qui tue. Probablement une façon pour Sony et les diffuseurs de ne pas laisser retomber le soufflet et profiter d'une couverture médiatique importante.
Aux États-Unis, ce film a déjà rapporté 36 millions de recettes, pour un investissement total estimé à 75 millions.