Des scientifiques ont mis au point un film de fenêtre qui pourrait faire baisser la température des bâtiments sans utiliser d'énergie.
À l'heure où le réchauffement climatique a tendance à rallonger la durée des étés année après année, plusieurs chercheurs issus de deux universités de Corée du Sud et de l'Indiana (États-Unis) indiquent avoir conçu, à l'aide de l'intelligence artificielle et de l'informatique avancée, un film de fenêtre capable d'abaisser la température d'une pièce ou d'un bâtiment, sans consommer un seul watt. À la fois innovant et prometteur.
Un film qui réfléchit la lumière solaire et ultraviolette invisible
Aujourd'hui, on estime que le refroidissement des appartements, des maisons, des locaux et des bâtiments pèse pour environ 15 % de la consommation énergétique du globe. Et cela ne devrait pas aller en s'améliorant, la clim devenant sacrément tendance à mesure que les températures battent des records de chaleur.
Les chercheurs, adoubés par une publication dans la revue de l'ACS, une organisation scientifique à but non lucratif créée il y a 150 ans par le Congrès américain, ont mis au point un revêtement de fenêtre capable d'avoir le même effet qu'un climatiseur.
Le film développé par les scientifiques est en effet capable de bloquer les rayons solaires, ultraviolets et infrarouges, tout en laissant passer la lumière vers l'intérieur. Le revêtement est ainsi conçu pour stopper tout ce qui, avec une fenêtre traditionnelle, pourrait traverser le verre pour réchauffer la pièce.
Un concept qui pourrait réduire de manière substantielle la consommation énergétique liée aux climatiseurs
Pour parvenir à leurs fins, les chercheurs ont utilisé une technologie informatique avancée ainsi que l'intelligence artificielle, afin de concevoir ce qu'ils appellent, en des termes plus techniques, un « refroidisseur radiatif transparent » (TRC ou transparent radiative cooler). Ils ont construit des modèles informatiques constitués de fines couches de matériaux, comme le dioxyde de titane, le nitrure de silicium, le dioxyde de silicium et l'oxyde d'aluminium, le tout sur une base de verre.
Les couches ont alors été recouvertes d'un film de polydiméthylsiloxane (un polymère de la classe des silicones). Puis l'équipe a optimisé le type, l'ordre et la combinaison des couches, grâce au machine learning et à l'informatique quantique, une méthode qui d'ailleurs « effectue l'optimisation plus rapidement et mieux que les ordinateurs conventionnels, car elle peut tester efficacement toutes les combinaisons possibles en une fraction de seconde », nous expliquent les scientifiques.
S'il venait à être adopté dans les villes sèches et chaudes, le concept de film refroidisseur pourrait réduire la consommation d'énergie liée aux systèmes de climatisation de l'ordre de 31 %, en comparaison aux fenêtres conventionnelles. Et évidemment, le potentiel de cette technologie pourrait très bien irriguer d'autres applications, comme les vitres de voitures ou de camions.
Source : ACS Energy Lett.