En 2014, Divinity Original Sin proposait une réjouissante expérience en matière de RPG à l'ancienne, dans la lignée de titres comme Baldur's Gate ou Neverwinter Nights pour ne citer qu'eux. La résurrection de ce type de jeux ne fait que se développer ces dernières années, avec notamment l'excellent Pillars of Eternity. Avec Divinity Original Sin 2, le studio Larian se devait donc de pousser un peu plus la recette qui a fait le succès du premier volet, pour se mesurer comme il doit à une concurrence grandissante.
Nous avons pu jouer près de 2h à ce jeu. Une prise en main comportant une approche de son introduction en compagnie d'un autre joueur, pour finir par une arène PvP bien plus prenante qu'on aurait pu le croire. C'est d'ailleurs autant de contenus qui seront proposés à l'occasion de l'early access, qui démarre sur Steam le 15 septembre prochain, et pas seulement pour les backers de la campagne de Kickstarter. En faisant l'acquisition du titre dès le 15 septembre, la totalité de l'acte 1 pourra être jouée, en attendant la sortie concrète du jeu en 2017.
1000 ans d'écart
L'histoire de Divinity Original Sin 2 se déroule 1000 ans après le précédent jeu. Lucian est mort, et le monde de Rivellon est rempli de créatures du vide qui ciblent les utilisateurs de la Source. Résultat : ces derniers sont emprisonnés pour limiter les dégâts, avec en option une bonne purge pour les libérer de la Source - ce qui entraîne souvent la mort. Le jeu commence alors que votre personnage est échoué sur une île-prison après le naufrage du bateau qui le transportait, lui et d'autres prisonniers. Les utilisateurs de la Source sont entravés par un collier qui les prive de l'utilisation des pouvoirs qui lui sont liés... tout du moins au début du jeu.Création de personnages et prétirés
Joli héritage du jeu de rôles papier, le jeu propose soit de se créer un personnage sur mesure : humain, lézard, nain, mort-vivant et elfe sont les races proposées. Pas de classe à proprement parler, mais des métiers à choisir, avec la possibilité de personnaliser toutes les compétences. On trouve également un ingénieux système de tags. Ce dernier permet de déterminer qui est précisément le personnage, et comment le monde qui l'entoure va réagir à sa présence et à ses actions. « 90% des dialogues sont influencés par les tags » nous a expliqué Edouard Imbert, le game designer du jeu. A noter que si l'on peut choisir des tags en début de partie, d'autres peuvent apparaître en cours de jeu, en fonction des actions effectuées. Rien n'est gravé dans le marbre !En dehors de la possibilité de vivre l'expérience avec un personnage entièrement imaginé par le jeu, il y a également moyen de jouer avec l'un des personnes prétirés. Chacun de ces personnages dispose d'une histoire qui leur est propre, d'un caractère et de motivations spécifiques. Il est alors question de les aider à accomplir leur destin durant l'aventure. Pour l'accès anticipé, quatre personnages prétirés seront disponibles.
Des relations conflictuelles
Divinity Original Sin 2 permet de jouer en coopératif avec d'autres joueurs. Nous avons tenté l'expérience à deux, sachant que seul l'un des personnages de l'équipe peut être un personnage conçu des mains du joueur principal. Les compagnons recrutés par la suite peuvent être dirigés par les autres joueurs. Un problème ? Pas forcément puisqu'on garde la main sur les dialogues et l'évolution du personnage que l'on joue.Et comme les différents protagonistes ont des aspirations différentes, il faut s'attendre à des conflits à différents moments du jeu. Certaines quêtes nécessiteront, par exemple, de privilégier la voie de tel ou tel personnage plutôt qu'un autre. Mais si l'on décide de trahir ses compagnons, c'est possible. S'attaquer les uns aux autres est aussi une option, et en combat, le friendly fire ne fait pas de cadeau.
Une collaboration poussée
A l'inverse, il est également possible de pousser très loin la collaboration entre les personnages. Un exemple ? A un moment de notre partie, nous arrivons dans le camp d'une femme qui possède d'intéressants objets magiques. Pour les lui voler, l'un des joueurs a fait diversion en parlant à la femme, tandis que l'autre a pillé sa tente. Mais elle a fini par s'en rendre compte, et a soupçonné le voleur, lui demandant de vider ses poches ! Heureusement, entre temps, le larcin était passé d'un personnage à l'autre : les problèmes ont donc été évités.La collaboration est donc essentielle et pas seulement dans les combats. Par contre, lorsqu'un joueur est engagé dans un dialogue, les autres joueurs peuvent écouter mais pas intervenir. Il est possible de parler, voler ou encore tuer absolument tous les personnages que l'on croise dans le jeu. Ce qui inclut les autres joueurs...
Problèmes de mémoire
Les combats ont également été un brin revus. Le système de surfaces à exploiter est toujours là, mais offre plus de possibilités et de combinaisons d'enchantements. La séparation de l'armure physique et de l'armure magique nécessite, par ailleurs, de développer sa stratégie en l'adaptant aux ennemis en fonction de leurs différentes protections - à noter que cela s'applique également aux personnages jouables.Un système de mémoire nécessite également de gérer très scrupuleusement les sorts appris par les personnages. Il n'est, en effet, plus question d'avoir toujours à disposition un nombre énorme de sorts à choisir dans une longue barre cliquable. Apprendre un sort nécessite d'en oublier un autre, mais que l'on se rassure, ce n'est que temporaire : concrètement, on ne peut connaître qu'un nombre limité de sorts à un moment précis, en fonction des cases de mémoire disponibles. L'idée étant d'adapter fréquemment sa barre de sorts en fonction de la stratégie à adopter. Les développeurs expliquent avoir été influencés par Donjons et Dragons.
Du PvP ? Pourquoi pas !
L'une des plus surprenantes nouveautés du jeu s'avère être son mode arène, qui permet à différents joueurs de s'affronter en PvP. D'abord perplexe au début, on se laisse prendre au jeu très rapidement, et pour peu d'user d'une stratégie efficace, les combats peuvent durer très longtemps même si les développeurs estiment que les parties devraient durer, en moyenne, 20 minutes. Les sorts disponibles correspondent au niveau des personnages, et l'environnement interactif permet d'attaquer de manière surprenante. Faire exploser un tonneau d'huile pour ensuite la maudire et infliger des dégâts à l'ennemi qui patauge dedans a quelque chose de (sadique et) jouissif.Divinity Original Sin 2 s'avère franchement enthousiasmant. Avec 80 heures de jeu estimées et une rejouabilité qui s'annonce énorme, le nouveau jeu de Larian semble bien parti pour être l'un des RPG de 2017. Les fans du genre peuvent donc, a priori, en faire l'acquisition les yeux fermés en early access, et ainsi profiter de 10 à 12 heures de jeu en attendant la suite, prévue en début d'année prochaine.