Test de DiRT 4 : un jeu de course bien, mais pas top ?

Stéphane Ficca
Par Stéphane Ficca, Spécialiste hardware & gaming.
Publié le 09 juin 2017 à 21h17
Après un DiRT Rally clairement pas orienté grand public, les équipes de Codemasters reviennent avec ce DiRT 4, plus accessible, plus varié, plus flamboyant, mais pas forcément plus intéressant. Explications.

La saga DiRT, qui découle directement de l'ancestral Colin McRae Rally, permet aux joueurs de s'adonner à leurs pulsions mécaniques les plus cradingues. Pas de piste impeccable ici, pas de course sans un contact ou deux avec un adversaire, pas de bolide nickel à la fin d'une course... DiRT c'est l'esprit tout-terrain, avec au passage quelques petits à-côtés plus ou moins indispensables (Gymkhana, buggy...). Avec ce DiRT 4, Codemasters a tenu à offrir une expérience off-road assez complète, tout en s'appuyant sur les points forts de DiRT Rally, à savoir, le rallye (forcément) et le WRX.

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DiRT 4, un jeu fun et accessible !

Ainsi, ce DiRT 4 démarre, comme souvent désormais, par une petite spéciale, visant pour le jeu à définir vos aptitudes de pilotage, et vous proposer un réglage de difficulté adapté. Ici, en plus de choisir pour une difficulté qui inclut l'IA des concurrents, les vitesses en manuel/automatique, les aides à la conduite et autres pichenettes pour vous rendre le pilotage plus agréable, on peut également décider d'opter pour un gameplay Gamer ou Simulation. Ce paramètre (qui peut être modifié à loisir par la suite) permet d'ajuster la jouabilité. En Gamer, la conduite sera plus permissive, pour permettre à tout un chacun de s'amuser, tout en conservant un minimum de finesse. En Simulation, le jeu sera nettement plus exigeant et punitif et ne pardonnera pas le moindre freinage trop appuyé, la moindre accélération trop franche ou un coup de volant un peu démesuré à l'approche d'une courbe.

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Une fois son style de conduite et la difficulté choisis, DiRT 4 propose une interface nettement moins austère que celle de DiRT Rally. Ici, on profite de quelques animations présentant les différentes disciplines, d'un menu nettement plus jovial, de quoi ravir ceux qui pestaient face à la production précédente du studio. On retrouve ici un mode Carrière qui nécessite d'alterner entre les différentes disciplines incluses, à savoir le Rally, le Land Rush, le Rally Cross et enfin l'Historic Rally. Chaque discipline offre divers challenges bien sûr, avec divers types de véhicules, mais également des expériences de conduite très différentes selon que l'on pilote une illustre Mini des temps jadis, ou une DS3 WRC moderne et surpuissante.

Plutôt bien conçu, le mode Carrière offre une jolie marge de progression, et permet surtout de toucher à toutes les catégories. Bien sûr, plutôt que de demander au joueur d'enchaîner les spéciales, Codemasters a intégré ici un mode Ecurie plutôt bien fichu, qui permet au pilote de créer son équipe, d'engager du personnel, d'améliorer les installations, de gérer les relations avec les sponsors... Tout cela bien sûr permet d'engranger du cash, de disposer d'avantages en terme de R&D ou de réparation... On se rend rapidement compte que tout est très facilement gérable en quelques clics, mais cela apporte un vrai plus à l'expérience, et DiRT 4 est truffé de petites attentions qui feront plaisir aux puristes. Par exemple, à l'Atelier, entre deux spéciales, il est possible de réparer sa voiture, mais aussi simplement de la laver. Cela permettra non seulement de disposer d'une voiture étincelante au départ de l'étape suivante, mais les différents sponsors seront eux aussi ravis de voir leur nom s'afficher clairement sur la carrosserie, plutôt que de se révéler illisibles sous une couche de crasse. Sympa.

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Côté garage, DiRT 4 intègre une bonne cinquantaine de bolides, répartis dans différentes catégories. On y retrouve des kart, des buggies, des trucks, des voitures de type Super 1600, des monstres issus du catalogue WRC, des voitures WRX d'hier et d'aujourd'hui... Bref, tout pour satisfaire le passionné de course virtuelle. A ce sujet, les véhicules peuvent être remportés au fil de la progression en mode Carrière, mais il faudra également passer chez le concessionnaire pour s'offrir tel ou tel modèle, et le personnaliser selon ses envies. Là encore, on apprécie le soin du détail qui nécessite d'acheter un bolide neuf pour les compétitions qui requièrent un véhicule moderne, et de passer par la case Petites Annonces pour s'offrir tantôt une Peugeot 205 GTi, une Lancia Delta, une bonne vieille Alpine ou encore une Audi Sport Quattro S1. Comme dans la vraie vie, les stocks seront renouvelés de manière aléatoire, et il faudra faire attention au kilométrage de son futur achat pour ne pas risquer la mauvaise surprise. Excellent.

Pas de panique toutefois, le jeu n'impose pas d'acheter tous les véhicules du catalogue, et il sera possible de se faire prêter un véhicule pour la plupart des compétitions. Toutefois, le fait de courir avec sa propre monture permet d'engranger des crédits plus facilement, sans compter le fait de pouvoir exhiber un bolide aux couleurs de sa team, avec ses sponsors, sans compter le nom et le numéro du pilote sur le côté, et ça c'est classe !

Et sur la piste de course, ça donne quoi ?

Dans la pratique, DiRT 4 se révèle un chouia déroutant lors des premières courses. En effet, après un DiRT Rally ultra-exigeant (mais également très jouissif), il est assez étonnant d'effectuer ses premiers tours de roue sur ce nouvel opus, la jouabilité étant (même en Simulation) plus permissive que dans l'opus Rally. Attention toutefois, le jeu n'est pas arcade, loin de là, mais force est d'admettre que le gameplay est moins punitif ici. Une bonne chose pour certains, une forme de régression pour d'autres.

Le côté visuel de ce DiRT 4 risque également de choquer un peu le joueur en début de partie. En effet, si l'interface a été joliment remaniée, si les voitures sont magnifiquement modélisées, force est d'admettre que certains environnements s'avèrent assez pauvres graphiquement, avec des textures très limites par moments, et quelques effets visuels même franchement ratés. Certaines courses parviennent toutefois à relever le niveau, notamment les épreuves Land Rush, très réussies visuellement. Il n'empêche que certaines étapes du mode Rally sont assez difficiles à regarder. Encore une fois, cela n'est pas général, et certaines autres épreuves du mode Rally s'avèrent étonnamment un cran (voire 2) au-dessus d'autres, techniquement parlant. Des graphismes assez inégaux donc en fonction des tracés, mais l'ensemble reste correct, avec en prime un affichage en 60 fps impeccable de stabilité. On adore en revanche la terre/poussière/neige qui vient se coller au véhicule au fil des étapes, sans compter quelques petits effets à l'écran, pour donner un côté très “dirt” à certaines courses, notamment en Land Rush et WRX.

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En revanche, si la section visuelle peut décevoir, mention spéciale à la bande-son du jeu, absolument exceptionnelle, que ce soit en terme de bruitages, de sonorités moteur, de sifflements de frein, ou même de playlist. Le copilote est correct sans plus, mais l'expression ''sans couper'' risque de vous rester dans la tête pendant longtemps ...

Côté gameplay, on l'a dit, ce DiRT 4 est moins exigeant que DiRT Rally, mais nécessite malgré tout toute l'attention du joueur pour ne pas risquer le tête à queue ou la sortie de piste. En mode Simulation, la section Rally s'avère parfaitement jouable au pad, mais certains risquent de pester (très fort) contre cette même jouabilité en mode Land Rush, avec des touchettes qui ne pardonnent pas, et des virages particulièrement ardus à négocier. Bonne nouvelle pour les amateurs de rallye sur neige, Codemasters a joliment revu sa copie, et il est nettement plus agréable d'arpenter les routes enneigées de Suède ici que dans DiRT Rally. Là encore, certains y verront une optimisation, d'autres un gameplay plus grand public, c'est selon.

Globalement, hormis la section technique un peu décevante, ce DiRT 4 offre de très bonnes sensations de conduite, y compris à la manette. Côté difficulté, on ne saurait que trop vous conseiller de caler l'IA en mode Pro, au risque de remporter toutes les courses avec de très grosses secondes d'avance... voire de prendre un tour à la concurrence en finale WRX. Certains regretteront également le manque de destinations de ce DiRT 4 (5 pays en Rally), et ce, dans tous les modes de jeu, mais on pourra néanmoins se rabattre sur le très bon éditeur de tracé pour confectionner à sa guise de nouvelles étapes, selon les critères de son choix.

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Outre le mode Carrière, DiRT 4 offre également un mode Compétition, qui permet de participer à des épreuves journalières/mensuelles, avec de très gros bonus à la clé. Bien sûr, le multi online est lui aussi de la partie, et dénué au passage de certains modes très arcades (Chat & Souris...) présents dans les opus précédents. Un mode Académie Dirt est également de la partie, pour permettre au joueur de réviser les bases du pilotage, à la façon de l'Ecole de Rallye du premier Colin McRae. Un mode Virée est également de la partie, permettant de participer à divers défis, pas forcément très intéressants en ce qui nous concerne.

Le verdict à 4 roues motrices de Clubic

Malgré une section graphique assez moyenne (et surtout assez inégale finalement), ce DiRT 4 remplit malgré tout son contrat, à savoir offrir une expérience off-road complète, avec de très bonnes sensations de jeu et un vrai souci du détail qui fait plaisir à voir, et à entendre. Certains lui reprocheront un gameplay trop permissif dans l'ensemble, mais il est évident que ce DiRT 4 a été taillé pour convenir au plus grand nombre, contrairement à l'opus Rally qui était dédié exclusivement aux férus de la discipline, peu regardant sur l'enrobage, mais qui exigent un gameplay précis, exigeant, punitif et limite frustrant. Doté d'un mode Carrière bien fichu, bien qu'un poil court, DiRT 4 offre son lot de défis, sans compter les épreuves journalières qui permettent de défier la planète entière. Un épisode fun et plutôt accessible globalement, qui ''fait le job'' comme on dit, mais qui manque selon nous d'un petit quelque chose pour le rendre aussi mémorable que d'autres avant lui.

Stéphane Ficca
Par Stéphane Ficca
Spécialiste hardware & gaming

Fervent amateur de jeux vidéo et de high-tech, spécialisé en Mega Man 2 et autres joyeusetés vidéoludiques ancestrales.

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