Test AKG K550
Dernier-né des laboratoires de l'autrichien AKG, le K550 va clairement faire bouger les lignes. Il se situe en effet à la croisée de plusieurs genres, un peu nomade, un peu Hi-Fi et pourquoi pas aussi DJ. AKG avance un slogan osé : « L'expérience du son ouvert n'a jamais été aussi personnelle ». Que vaut vraiment ce K550 ?L'AKG K550
Présentation et ergonomie
Le K550 fait figure d'ovni dans cette sélection. D'ailleurs ses écouteurs fermés ont un peu des airs de soucoupe : ils forment en effet des cercles de 10,5 cm de diamètre. Ça, c'est du circum-aural enveloppant ! Pour une utilisation nomade, il faudra assumer « la défiguration »... Heureusement, le casque est racé, mélangeant rétro et moderne dans un esprit studio réussi.Du vrai circum bien enveloppant et un design rétro-moderne sympa
Les imposants coussinets rendent le port tout à fait confortable. L'arceau aurait pu être davantage rembourré mais comme il est large, les 305 g du casque se répartissent sans douleur. Pas de gêne à reporter en cas d'utilisation prolongée puisque les branches serrent juste ce qu'il faut pour colmater correctement les écouteurs. Mais ce qui est bon pour le confort l'est moins pour la tenue : quand on bouge la tête, le K550 ne reste pas bien en place... Le niveau d'isolation se place entre celui d'un Z1000 et celui d'un ES10 ou SRH940.
L'arceau est peu rembourré, mais large. En revanche, c'est dommage qu'il ne serre pas un peu plus...
Question finition, le K550 est en phase avec son positionnement haut de gamme : plastiques de qualité, métal, câble de 3 m en cuivre OFC 4N (99,99 %) bien gainé, similicuir doux et résistant, etc. Il manque tout de même un étui de transport. Et un câble détachable aurait été le bienvenu pour éviter de se trimballer les 3 m de cuivre en utilisation mobile. Enfin pas de 3D Axis ici (impossible avec des écouteurs de cette taille) mais un 2D Axis permettant tout de même au casque de s'aplatir.
Le casque s'aplatit pour faciliter son transport. On apprécie la qualité de la connectique et l'adaptateur 6,35 mm à vis
Quid de l'audio ?
AKG précise d'emblée que le K550 utilise des transducteurs de 50 mm, les plus grands de leur gamme de casques. Ils sont capables de couvrir une plage de fréquences allant de 12 Hz à 28 kHz. Le casque développe une sensibilité statuée à 114 dB/V (soit 99 dB/mW environ) pour une impédance de 32 ohms. Ce rendement est moyen sur un baladeur ou un smartphone standard. Il faudra donc souvent mettre le volume fort pour obtenir une pression sonore suffisante. Heureusement, la bonne isolation limite ce besoin. Le listing se termine avec une puissance admissible de 200 mW « seulement ».
Verdict ? Le K550 est impressionnant... Premier chapitre où AKG mérite des félicitations : le slogan évoqué en introduction dit vrai, le K550 fermé sonne comme un ouvert ! AKG a bien travaillé l'acoustique de son casque, mettant en place le procédé de « Real Image Engineering » dont on ne sait pas grand-chose, mais qui donne de réels résultats. L'image sonore est large comme sur aucun autre casque de cette sélection et très bien localisée (pas une once de réverbération). Le K550 offre une aération de l'écoute très proche de ce que produit un casque ouvert, c'est bluffant ! La conséquence directe c'est une sensation d'immersion spectaculaire avec des masters bien montés. En fermant les yeux on en oublierait presque qu'on porte un casque... L'ES10 d'Audio-Technica est battu.
Et l'autre chapitre où le K550 fait mouche, c'est sur le rendu. Le K550 restitue toutes les fréquences couvertes avec un équilibre parfait et beaucoup de détails. Les basses sont subtilement dosées (profondes quand il faut, mais réalistes et pas couvrantes), les mediums très bien étagés et sans coloration (ni chauds, ni froids), les aigus nets et dégagés, mais pas agressifs. Si le K550 rend très bien sur un smartphone (sous gouverne d'un minimum de puissance et de fichiers bien encodés), c'est tout de même sur un ampli ou une carte son qu'il dévoile sa réelle envergure. Une prestation qui concorde de toute façon avec l'ergonomie du casque, moins nomade que Hi-Fi.
Conclusion
Il y a deux façons de voir le K550 : dans l'absolu ou dans le contexte nomade défini pour ce dossier. Dans l'absolu, le K550 est pour moins de 300 € le meilleur casque de notre sélection : offrir une sonorité aussi ouverte et large avec une conception fermée constitue un atout rare donc majeur. Le rendu se révèle tout à fait neutre, avec masses de détails sous la membrane. Le K550 offre également une belle amplitude dans les basses : si elles sont puissantes il les restituera intenses, si elles sont discrètes elles le resteront.Cependant, placé dans notre contexte, le K550 ne s'avère pas tout aussi adéquat. Déjà, l'encombrement conséquent du casque ne sert pas sa mobilité : écouteurs très larges, structure non pliable, câble de 3 m non détachable... On notera au passage que le K550 ne tient pas très bien en place, la faute à un arceau trop lâche. Ensuite, il faut reconnaître que le K550 sonne mieux avec une source fixe puissante que depuis un baladeur. Son rendement moyen contraint effectivement à pousser le volume à fond, ce qui n'est pas toujours suffisant et fera en plus ressortir les défauts de compression des fichiers mal encodés (non conseillés de toute façon !). Il faut un peu de puissance sous le capot pour profiter du potentiel du K550. Disons donc que c'est plutôt un casque Hi-Fi qu'on pourra utiliser en déplacement de façon occasionnelle. Sa note trouve ainsi une place entre l'excellent et le bon, selon les aspirations...
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