Philips Fidelio M1
Ca faisait bien longtemps que Philips s'était éloigné du sommet de sa gloire en matière d'audio, se concentrant sur une offre plus massive basée avant tout sur le prix. Mais en avril 2011, le fabricant hollandais a décidé de sortir l'artillerie lourde, en faisant naître une division audio haut de gamme baptisée Fidelio. Stations d'accueil, enceintes, home cinema, audio sans fil, mais également casques, Fidelio brasse large et se fait à chaque fois remarquer. Comme le Fidelio M1, une version condensée plus nomade du grand frère L1.Présentation et ergonomie
Amateurs de casques colorés et enveloppants, avec ou sans paillettes, passez votre chemin. Le Fidelio M1 s'écarte loin de la tendance clinquante qui sévit dans le métro, en tablant sur classicisme à la limite du guindé, mais délicieusement réussi. Cuir véritable sur l'extérieure de l'arceau, branches, charnières et coques d'écouteur en alliage d'aluminium : Philips ne badine pas avec la qualité des matériaux, la finition est de surcroît irréprochable. Côté ergonomie, le Fidelio M1 propose une articulation à 90° vers l'arrière de ses écouteurs ainsi qu'un léger angle haut / bas. Point d'esprit DJ ici mais juste la volonté de permettre un rangement plus facile du casque.Le Fidelio M1 fait dans le moelleux, avec fermeté... Si les oreilles apprécient clairement le contact souple des écouteurs en mousse à mémoire de forme (recouverts d'un simili plus vrai que nature), elles pâtissent en revanche de la pression exercée par l'arceau. Et comme ce casque de petites dimensions dispose d'écouteurs supra-auraux ronds (7,5 cm de diamètre), les oreilles dégustent aux premières loges. Sur le moment, on ne s'en rend pas compte, et on savoure le faible poids du M1 : 168 g. Mais après une écoute prolongée, quand on enlève le casque, on sent ses oreilles reprendre forme, dans la douleur. Une tension importante avec des écouteurs plaqués sur les esgourdes, c'est en revanche l'assurance d'une isolation efficace. Et ce M1 ne déroge pas à la règle, avec un calfeutrage impressionnant, dans les deux sens.
A l'instar des autres fabricants dans ce standing de marchandise, Philips a opté pour un câble unilatéral détachable, un peu moins épais que celui livré par Focal, mais tressé également et plus consistant que ceux du Sennheiser Momentum et de l'Audio-Technica ANC9. Il dispose d'une télécommande à un seul bouton, complété d'un micro. Le concept détachable est toutefois différent chez Philips : la connexion ne se fait pas à même l'écouteur, mais sur un appendice de câble, solidaire de l'écouteur. Le recul procuré est plus pratique à manipuler, mais le système reste forcément moins pérenne : si le câble casse à la base de l'écouteur, le casque est H.S. Enfin, Philips ne fournit pas d'accessoire particulier, en dehors d'une housse en microfibre.
Quid de l'audio ?
Le Fidelio M1 repose sur des transducteurs de 40 mm, avec aimants en néodyme. Ils sont censés reproduire la plage de fréquences 15 - 24 000 Hz. Le rendement du casque est musclé : 106 dB de sensibilité d'un côté pour seulement 16 ohms d'impédance de l'autre. Les petits baladeurs n'en sonneront que plus fort ! Notez que Philips annonce par ailleurs une distorsion harmonique totale inférieure à 0,1 % et une puissance admissible de 150 mW.Le Fidelio M1 plonge son auditeur dans un véritable cocon sonore. Les médiums impeccablement dosés sont bordés par des basses très présentes et rondelettes à souhait d'un côté et des aigus précis, mais plus soyeux que véritablement brillants. Il en résulte un rendu pas agressif pour un sou, même avec les musiques les plus acides qui soient et à fort volume. En revanche, les amateurs de cristallinité trouveront le M1 trop bouché. Il suffit de passer sur le Momentum de Sennheiser juste derrière pour mettre en évidence la différence d'approche flagrante dans le tiers haut du spectre.
Maintenant une question nous taraude : comment le M1 peut-il produire autant de volume dans les basses ? Tout simplement grâce à l'adoption d'un système Bass Reflex, avec un évent par écouteur. Ce sont ces petits orifices qu'on peut voir au dos des écouteurs. Dès qu'on les bouche, l'intensité des basses chute soudainement : efficace ! Un peu trop même... Aussi maîtrisée soit-elle, cette amplification passive donne un peu trop de poids aux graves et surtout, elle fait perdre de l'attaque dans ces fréquences. Ce n'est pas désagréable, loin s'en faut, mais on a connu plus réaliste comme rendu. Enfin, pour un casque fermé supra-aural, le M1 restitue une largeur de scène assez ample, mais surtout avec un positionnement précis des instruments.