De plus en plus de baladeurs DAP disposent d'une sortie casque sur un connecteur 4.4mm. Celui-ci est dit « symétrique ». Il est équipé spécifiquement de cinq points de contact sous la dénomination TRRRS. Un connecteur mini-jack 3.5mm possède seulement trois points de contact. La liaison symétrique permet de doubler chaque canal gauche et droit sur deux signaux identiques en opposition de phase, ceci afin d'éliminer tout risque de parasite.
L'intérêt de la liaison symétrique
Ce type de connexion est utilisée pour les liaisons professionnelles principalement. On la retrouve sur les câbles XLR pouvant faire plusieurs mètres de longueur dans un studio ou sur scène. Dans ce type d'utilisation, la suppression des parasites est primordiale. Mais est-elle aussi importante au niveau d'un casque dans le cordon mesure le plus souvent 1m20 ?Techniquement, pas vraiment. En revanche, elle permet d'alimenter chaque oreillette séparément, chacune avec son canal de puissance distinct, ceci afin d'augmenter la séparation des canaux. Tout casque dont chaque oreillette est liée par un câble séparé et détachable peut être connecté en symétrique. C'est le cas de cet ATH-MSR7b. Il est directement livré avec deux cordons : un asymétrique 3.5mm et un symétrique 4.4mm. Chez d'autres fabricants, il est souvent nécessaire d'acquérir un cordon symétrique en option.
Encore faut-il posséder une source avec une sortie symétrique. Celle-ci existe sous trois formes : la mini-jack 4.4mm des baladeurs, la XLR 4 pôles et le double jack 6.35mm (ou double XLR 3 pôles) que l'on trouve plutôt sur les amplificateurs casques sédentaires. Ces trois types de connexions offrent les mêmes résultats et respectent la symétrisation de bout en bout. Certains amplis casques possèdent parfois plusieurs types de connexions symétriques pour plus d'universalité.
Le style Audio-Technica avec un peu de fantaisie
L'ATH-MSR7b reprend à son compte le design habituel des casques milieu de gamme de la marque. C'est-à-dire une oreillette aux arrêtes franches arborant en gros le logo de la marque gravé dans le plastique. Une fourche raccorde chaque oreillette à l'arceau tout en offrant un débattement suffisant pour trouver le bon réglage. Elles coulissent à travers l'arceau constitué de deux tiges de métal. Le haut de l'arceau est recouvert de cuir, au-dessous comme en-dessous. La partie en contact avec le haut du crâne est suffisamment rembourrée. Nous avons pu conserver le casque sur la tête de longues heures sans ressentir de gêne.Les coussinets présentent un format conséquent, nécessaire pour intégrer des transducteurs de 45 mm de diamètre. Cela présente l'avantage de laisser de la place pour les oreilles sans trop les enfermer. Malgré tout, le poids global reste dans la bonne moyenne avec 237 grammes.
La sensibilité de 101 db/mW associée à une puissance admissible de 2.000mW annonce des niveaux d'écoute très confortables. En symétrique, la partie amplificatrice est souvent plus puissante afin de driver correctement tous types de casques. Quant à la basse impédance de 36 ohms, elle ne posera aucun problème. Globalement, en liaison symétrique comme asymétrique, l'ATH-MSR7b fonctionnera avec n'importe quelle source.
Ce casque est proposé dans deux coloris avec une petite folie esthétique supplémentaire. Vous avez le choix entre le noir avec un entourage des oreillettes en bleu anodisé, ou bien le marron avec un peu de gris pour les plastiques et l'entourage rouge anodisé. À part cela, l'ATH-MSR7b reste très classique, à l'heure où la concurrence fait de plus en plus d'efforts pour proposer des casques aux dessins très travaillés aux formes douces.
Un souci du détail pas totalement abouti
Les oreillettes tournent sur elles-mêmes afin que le casque devienne le plus plat possible. Il rentre ainsi plus ou moins facilement dans sa pochette en mousse fournie. Ce n'est pas vraiment un modèle d'ergonomie ni de qualité de protection. Ce casque n'est pas un modèle très haut de gamme, mais il mériterait une sacoche de transport rigide. À moins qu'Audio-Technica ait pensé qu'il servirait plus souvent à la maison que dans l'avion ?Autre grief, les inscriptions L et R sur les oreillettes sont très petites, et de couleur claire. Il est difficile de les distinguer. Alors bien sûr, c'est plus discret que ces deux lettres inscrites en énorme à l'intérieur des oreillettes. Il en va de même sur les cordons audio détachables où, là aussi, c'est vraiment peu lisible. De plus, Audio-Technica n'a pas prévu de couleur de différenciation entre droite et gauche comme cela est souvent le cas.
Pourtant, le constructeur japonais a bien pensé à livrer des cordons audio à la couleur assortie au casque. Ils se terminent par de petites fiches propriétaires qui viennent parfaitement en contact avec la prise sur le bas de chaque oreillette. Même s'il n'y a pas de système de verrouillage, peu de risque que ces câbles se débranchent tout seul.
Les deux cordons symétriques 4.4mm et asymétrique 3.5mm mesurent tous les deux 1m20. Comme d'habitude, nous trouvons cela un peu court. Pourquoi ne pas prévoir au moins 2 mètres ?
Audio-Technica annonce une bande passante de 5 Hz à 40.000 Hz et applique ainsi le label Hi-Res audio à son casque. 5 Hz, c'est très bien pour reproduire les basses jusqu'à l'infragrave, dans la mesure du possible d'un transducteur à quelques centimètres des tympans. Les 40.000 Hz, c'est pour dire que l'ultra aigu des fichiers en haute résolution sera bien présent. Même si techniquement, nos oreilles ne peuvent pas l'entendre. Il faut donc retenir que ce casque n'implique aucune limitation, ni dans le grave, ni dans l'aigu.
De la présence, de la matière, de la largeur
Nous avons effectué l'écoute de l'Audio-Technica depuis un ampli casque sédentaire, un RME ADI-2 PRO capable de fonctionner en asymétrique comme en symétrique (double sortie 6.35mm vers adaptateur 4.4mm). Ceci afin de pouvoir juger de la différence des deux types de connexion. Nous avons utilisé le logiciel audio Audirvana afin d'écouter notre playlist Tidal ainsi que des titres en Hi-Res dans différents formats.La première écoute nous a procuré un plaisir d'écoute mesuré. La restitution est typée hifi, précise, bien placée, dans la fluidité. Mais l'ensemble manque de vie. Nous remarquons une bonne volonté dans l'élargissement de la scène sonore. L'ensemble est équilibré, sans registre mis en avant. Ce qui signifie également qu'il ne faut pas s'attendre à un grave de folie, malgré des transducteurs de grand diamètre. Ce casque filaire est bien destiné aux amoureux de l'audio, mais nous attendions un peu plus de vivacité.
Nous passons en connexion symétrique sans oublier de régler le volume pour un niveau d'écoute similaire. En symétrique, la puissance étant doublée, le niveau sonore augmente mécaniquement. L'écoute est alors transfigurée ! L'image s'ouvre. Nous passons d'un casque somme tout assez classique à un tout autre casque. L'aigu se libère et gagne en texture. L'image sonore se développe en largeur avec une excellente séparation des voix et des instruments sortant littéralement du casque. Les fins de notes ont le temps de s'établir pour plus de présence. L'ambiance est palpable.
Le grave gagne de la rondeur, de l'impact, du délié. Sans devenir prépondérant, il est bien plus réaliste en liaison symétrique. Subjectivement, il donne l'impression de descendre plus bas en fréquence. La contrebasse a plus de corps, mais elle sait rester à sa place. La grosse caisse a de la frappe, mais elle n'étouffe pas le reste du message.
Avec une qualité de restitution de cet ordre, nous nous prenons à comparer l'ATH-MSR7b à d'autres casques plus haut de gamme. Le point essentiel de différenciation réside dans l'épaisseur de la scène sonore. L'Audio-Technica ne sait pas séparer les plans dans cette dimension, même en liaison symétrique. Bien sûr, ce casque est aussi en retrait sur la qualité des timbres face à des casques valant trois ou quatre fois plus cher. Mais comme nous le précisions, nous cherchions un peu la petite bête.