Dernier-né de la marque AfterShokz, l'Aeropex suit les traces de ses prédécesseurs Trekz Air et Xtrainerz. Les évolutions se veulent donc subtiles, mais néanmoins présentes. D'ailleurs, vu le peu de concurrence sérieuse sur ce segment de marché, le nouveau venu n'en a que plus d'intérêt.
Orienté vers le haut de gamme, l'Aeropex est commercialisé à 169€ dans nos contrées. Il devient ainsi le casque le plus cher de la marque Aftershokz. Est-ce pour autant le plus efficace ? Voici venue l'heure du verdict après plusieurs jours de prise en main.
Principe de la conduction osseuse
Avant de rentrer dans le vif du test, faisons un petit rappel sur la conduction osseuse - ou ostéophonie. Ce principe est connu depuis longtemps, mais peu exploité dans l'audio grand public.Avec des écouteurs normaux, le son passe par l'air au travers du canal auditif avant d'arriver aux tympans puis être dirigé vers notre oreille interne, plus précisément dans la cochlée qui est tapissée de cils vibratiles. C'est le mouvement de ces cellules cillées qui est interprété par le cerveau comme un son.
La conduction osseuse procède au shunt d'une partie du circuit, à savoir celle contenant oreille externe et oreille moyenne. Les ondes sonores sont en effet transmises directement à l'oreille interne grâce aux os du crâne. Ce sont ces derniers qui font en quelque sorte office de tympans.
La conduction osseuse présente plusieurs avantages :
- L'oreille reste libre, le canal auditif n'étant pas obstrué par les écouteurs
- Même en environnement bruyant, le son reste parfaitement audible
- La stéréophonie est tout à fait possible
Reste maintenant à voir si ces belles promesses sont tenues et surtout si l'Aftershokz Aeropex vaut les 169€ demandés par son constructeur !
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Packaging : l'essentiel est là
Rangés dans une grande boite, les écouteurs Aeropex sont fournis avec quelques accessoires. Le boitier renferme ainsi une housse en silicone, une notice, un feuillet de démarrage rapide et surtout deux câbles de recharge.On constate que ces derniers utilisent un connecteur propriétaire, ce qui explique un tel doublon. En cas de casse, vous aurez donc de quoi continuer à utiliser votre casque. Une sympathique attention qu'on ne peut que saluer.
Normalement, des bouchons d'oreille sont aussi fournis, mais ils n'étaient pas dans la boite de notre exemplaire de test.
Design : une taille toujours plus réduite
Pour ses nouveaux écouteurs, Aftershokz a mis tout son savoir-faire dans la balance. Le résultat est immédiatement visible : les Aeropex sont vraiment très discrets et légers.Avec un poids de seulement 26 grammes et un arceau en titane recouvert de caoutchouc, les écouteurs se font vite oublier une fois sur les tempes. Ils écopent malheureusement du même défaut que leurs prédécesseurs : l'arceau de nuque n'est pas réglable.
Le support de droite possède deux boutons qui permettent de gérer l'appairage, l'alimentation et le volume du casque. On trouve juste dessous le port de charge propriétaire à fixation magnétique. Notez que l'ensemble est certifié IP67 et résiste donc à l'eau et la transpiration.
Pour gérer l'avance ou le retour dans vos morceaux préférés, il faut passer par le gros bouton placé sur le transducteur gauche. Celui-ci sert aussi à décrocher ou raccrocher les appels téléphoniques mains-libres.
Les microphones sont placés sur le transducteur droit. Ils utilisent une technologie de réduction des bruits ambiants, mais comme nous le verrons plus loin elle est loin d'être aboutie.
Mais trêve de bavardages, passons maintenant aux choses sérieuses. Il est temps d'enfiler cet étrange casque. Conduction osseuse oblige, les transducteurs viennent s'appuyer sur les tempes. Si l'effet peut être assez gênant au début, on s'y habitue vite.
L'Aeropex n'appuie pas trop fort sur le crâne, mais reste suffisamment serré pour tenir bien en place lors des brusques mouvements de tête. Vous pourrez même porter des lunettes par-dessus les oreillettes sans aucun souci.
Au final, c'est l'arceau qui est le plus décevant. Si on essaie d'appuyer la tête sur une surface, celui-ci ne plie pas assez au niveau de la nuque. Les écouteurs bougent donc et on perd vite le son. Prenez donc bien ce point en compte si vous décidez d'utiliser l'Aeropex sur un fauteuil à haut dossier ou sur le canapé.
Globalement, les nouveau-nés d'Aftershokz sont très bien conçus. Plus petits, plus légers que les précédents modèles de la marque, ils se révèlent très confortables à l'usage. On regrettera juste que ce satané arceau ne soit toujours pas réglable.
Qualité sonore : des basses améliorées, mais toujours en retrait
Il faut bien l'avouer, la qualité sonore avec un casque à conduction osseuse est radicalement différente de celle de matériel plus classique de même prix.Les premières impressions restent toutefois très bonnes pour l'Aeropex. Grâce à des transducteurs améliorés - et orientés différemment - la musique se propage avec délice dans nos oreilles internes, tout en laissant le champ libre à nos tympans pour capter les sons ambiants.
Si vous n'avez jamais essayé de casque à conduction osseuse, imaginez que la musique flotte dans votre tête. Assez déroutante au début, cette sensation devient finalement très agréable avec le temps. C'est un peu comme avoir une bande-son en fond. On peut discuter sans problème avec quelqu'un tout en profitant de sa musique. Dans le cadre sportif, l'intérêt est bien évidemment de garder une oreille attentive à l'environnement immédiat afin d'éviter tout incident.
Aftershokz a d'ailleurs grandement amélioré les fuites de son. À moins d'être collés à vous, vos interlocuteurs n'entendront quasiment aucun son en provenance de l'Aeropex. Un bon point qui marque la montée en qualité de ce casque.
Mais parlons un peu de la qualité sonore. Du point de vue technique, l'Aeropex va à l'essentiel avec sa puce Bluetooth 5 qui ne supporte que le codec SBC. Pas d'AptX ou AptX HD et encore moins de LDAC. Il faut dire que la conduction osseuse n'offre pas une reproduction assez précise pour chercher à titiller les morceaux HiRes.
Le son est-il donc atroce ? Pas du tout, même s'il est clair qu'il n'est pas au niveau de celui d'un bon casque filaire de même prix. Les basses, bien qu'améliorées, restent sous-exploitées par l'Aeropex. Elles manquent de profondeur et d'amplitude. Et n'essayez pas de monter le volume, vous engendreriez alors des vibrations désagréables des transducteurs.
C'est un phénomène normal sur ce type de matériel. Il est d'ailleurs plutôt réduit sur l'Aeropex. Nous vous recommandons toutefois de vous cantonner à des morceaux centrés sur les médiums et les aigus. Ces tonalités sont bien mieux rendues, en particulier les voix. Si les morceaux denses en instruments montrent vite les limites du casque, l'écoute reste très agréable sur des productions acoustiques. La stéréophonie, très bien reproduite, est aussi un bel atout de ce casque.
On s'en doutait un peu, mais la scène sonore est assez réduite. Le casque manque d'aération entre les instruments. La conduction osseuse, aussi sympathique soit-elle, n'est clairement pas pour les personnes qui cherchent de l'audio haute définition. Par contre pour écouter vos artistes préférés lors d'une session de course tout en restant conscients de l'environnement proche, l'Aeropex s'en sort très bien.
Pour ce qui est des communications téléphoniques, le résultat est assez mitigé. La réduction des bruits patauge clairement en environnement bruyant. De plus, les vibrations sont vite présentes, ce qui rend les conversations assez désagréables. C'est d'autant plus dommage que les voix sont vraiment bien rendues avec ce casque !
Autonomie : un vrai champion
Avec sa toute petite taille, on pouvait s'attendre à ce que l'Aeropex soit limité en autonomie. Il n'en est rien, bien au contraire. Ce casque semble tout bonnement increvable !Si le constructeur nous donne une estimation de 8h environ à 60% de volume, nous avons réussi à faire tenir notre exemplaire de test durant presque 9h sur une seule charge. L'Aeropex est un vrai chameau qui n'a rien à envier à ses concurrents au fonctionnement plus classique.
La charge est dans les standards habituels, il faut donc compter environ 2h pour refaire le plein de la batterie. Notre principal regret provient de l'emploi d'un connecteur propriétaire. Heureusement que deux câbles de recharge sont fournis, c'est assez rare pour être souligné.
Aftershokz Aeropex : le verdict de Clubic
C'est indéniable, Aftershokz a soigné la conception de son dernier casque à conduction osseuse. Plus petit, plus léger et plus performant que ses prédécesseurs, l'Aeropex est incontestablement une nouvelle référence du marché.Malgré une qualité audio en amélioration, ce casque continue à écoper des défauts de ses ancêtres, le plus gênant étant l'arceau de nuque non réglable. La qualité du kit mains-libres est aussi à revoir. Mais il faut bien avouer qu'en dehors de ça, vous ne trouverez pas mieux dans le domaine des casques à conduction osseuse.
Amis sportifs, vous pouvez donc foncer les yeux fermés sur ce casque Aftershokz Aeropex, du moins si votre budget vous l'autorise.
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