Nous nous intéressons aujourd'hui au Corsair Gaming K70 RGB, le nouveau clavier entièrement mécanique du fabricant avec rétroéclairage RGB. Présenté en - presque - grand secret au CES 2013, le clavier est maintenant commercialisé après un certain buzz qui nous aurait presque rappelé la folie Art Lebedev (les anciens comprendront !).
Maintenant que le Corsair Gaming est disponible, il est temps de s'intéresser à ses capacités et de savoir s'il a de quoi remplacer votre encore vaillant G19 de Logitech, par exemple.
Ergonomie et Design[/anchor]
Sorti de sa boîte, le Corsair Gaming K70 se présente comme ses prédécesseurs avec un châssis en aluminium brossé du plus bel effet. Particulièrement stable une fois posé sur le bureau, on reprochera au clavier de ne pas disposer de bords sur ses extrémités : on peut se pincer le petit doigt si celui-ci est trop près de la touche Entrée du pavé numérique lorsqu'on l'actionne. On pourra d'ailleurs regretter que l'usinage du châssis n'ait pas évolué depuis un modèle comme le Corsair Vengeance K60, alors que la peinture noire peut rapidement s'abimer en fonction des griffures que le clavier subira au fil du temps.Le dos du clavier est fait de plastique et on retrouve quatre ergots pour surélever la frappe sur la partie supérieure ou inférieure du clavier. Corsair livre son K70 avec un repose-poignet optionnel, en plastique qui dispose d'un revêtement caoutchouc assez plaisant au toucher et conçu pour être antidérapant. Contrairement à de précédents claviers gamer de la marque, Corsair ne livre pas de touches interchangeables pour le fameux bloc ZQSD.
Pour la connectique, le K70 est doté d'un épais câble tressé qui se termine par deux prises USB 2.0 qu'il faudra brancher à son PC (une seule si vous optez pour un port USB 3.0). Le petit détail décevant c'est que malgré cette connectique, le clavier n'offre aucun port USB contrairement à ses prédécesseurs, comme les Vengeance K60 ou K70. Dommage. A défaut de hub USB, on se consolera en se disant que le K70 ne nécessite pas d'adaptateur secteur externe. La tranche du clavier comporte un interrupteur pour modifier le polling rate, c'est-à-dire le taux de rafraîchissement du clavier : un réglage que vous n'aurez vraisemblablement pas besoin d'ajuster, sauf pour des raisons de compatibilité, et qui par défaut, est réglé sur 1ms soit 1000 Hertz soit la possibilité de presser 20 touches simultanément. Et Corsair de proposer sur ce même interrupteur un mode BIOS : dans cette configuration le clavier est vu par le PC comme un périphérique d'entrée basique sans touches média ni autres fioritures.
Doté de 105 touches, dont les habituelles touches Windows que l'on pourra désactiver au besoin, le clavier ne propose pas, contrairement au Corsair Gaming K95, de touches programmables. En revanche, il dispose d'une molette de réglage du volume, d'une touche muet, et de quatre boutons de lecture média (au placement hasardeux : on s'attend à retrouver la touche « Stop » à côté de la touche lecture : ce n'est pas le cas). Corsair ajoute un bouton pour contrôler le rétroéclairage et un bouton de verrouillage de touches Windows.
Mattes et rugueuses, les touches du clavier sont sensibles et agréables au contact avec leur léger arrondi pour y poser son doigt. Puisque le K70 est mécanique, Corsair a sélectionné des switches allemands Cherry MX : notre modèle de test est pourvu de switchs MX Red et ce, sur la totalité des touches. La sensation de frappe est particulièrement appréciable, car assez nerveuse, mais il faudra s'accommoder du bruit du clavier. Car si les switchs MX Red sont parmi les plus doux et pour certaines oreilles les moins bruyants, la frappe se fera entendre, assurément. Notez que Corsair décline son Corsair Gaming K70 RGB avec des switchs Blue et Brown en plus des Red.
Switch MX Red
Fonctionnalités[/anchor]
Corsair utilise pour son K70 des switchs MX un peu particuliers puisque ceux-ci disposent d'un rétro-éclairage. Les LED sont directement intégrées aux switchs par leur fabricant, Cherry : Corsair en a l'exclusivité jusqu'à cette fin d'année. La présence de ces LED explique la mention RGB dans le nom du clavier. Chaque touche dispose en effet d'un éclairage individuel programmable depuis le logiciel CUE ou Corsair Utility Engine. De là, il est possible de choisir ses propres couleurs, touche par touche, et de programmer des effets lumineux avec des vagues, des ondes ou autres effets visuels des plus cools. A noter que le marquage des touches présente un certain défaut mis en lumière par le rétro-éclairage : la deuxième ligne de marquage (par exemple le « é » de la touche 2 ou le « € » de la touche E) est moins lisible que le marquage principal en première ligne.Il faudra donc installer le logiciel Corsair pour tirer profit de toutes les fonctionnalités de son Corsair Gaming K70. Une formalité après un téléchargement bref et une installation rapide. Le logiciel est traduit dans la langue de Molière, de manière parfois un peu approximative, et se présente avec quatre grands volets : Profils, Actions, Eclairage et Réglages. Dans l'onglet profil : on peut créer son propre profil à ne pas confondre, attention c'est important, avec le mode. Le mode, une sorte de sous-profil, vous permet de définir touche par touche l'éclairage de votre clavier et il peut être sauvegardé et partagé pour être réimporté et réutilisé à loisir par d'autres utilisateurs de claviers Corsair. On peut créer plusieurs modes par profil. Le profil vous permettra, et c'est bien vu, de gérer son activation en fonction du programme lancé alors qu'il peut être sauvegardé directement dans la mémoire du clavier. Et il lui aussi peut être partagé d'ailleurs.
Avec une communauté d'utilisateurs principalement américaine, il est possible de télécharger sur les forums Corsair des profils assez travaillés pour son clavier. A un petit détail près : ces profils sont faits pour le layout QWERTY des claviers vendus outre-Atlantique et non pour nos claviers AZERTY.
Tandis que le logiciel CUE est assurément puissant, il est aussi complexe et très power-user. Pas intuitif pour un sou, il vous faudra probablement faire un petit tour par la page YouTube de Corsair pour vous familiariser avec ses concepts. Attardons-nous sur le choix de l'éclairage : il est possible de sélectionner des blocs de touches sur la représentation du clavier à l'écran en faisant un cliquer/glisser avec la souris ou bien en sélectionnant chaque touche une à une en maintenant la touche CTRL enfoncée. Les sélections ainsi réalisées sont sauvegardées en groupe que vous nommerez et dont vous assignerez des paramètres d'éclairage à votre guise : des plus simples (le choix de la couleur) aux plus évolués (la gestion d'effets lumineux). Notez toutefois que s'il est possible de choisir une couleur différente par touche ou groupe de touches, le réglage d'intensité lumineuse à trois niveaux s'applique sur les 105 touches indifféremment de vos groupes.
L'onglet Actions vous permettra de créer vos propres macros qu'il s'agisse de raccourcis de commandes ou de mouvements de souris. Des fonctionnalités appréciables, mais limitées quelque part par l'absence de touches Macro dédiées sur le clavier : il faudra viser le K95 pour cela.
La section éclairage permet de créer ses effets d'éclairage (fonction que l'on retrouve dans la vue profils). Ici, on retrouve un éditeur d'effets avec le choix d'un affichage plein, dégradé d'une vague ou d'une onde. On peut ici définir une durée pour l'effet, des points clés un peu à la After Effects pour les connaisseurs, ou encore agir sur la vélocité.
La dernière rubrique du logiciel permet de régler certains paramètres plus basiques comme le comportement des touches médias du clavier, le choix de la langue ou encore les paramètres d'OSD pour l'incrustation à l'écran de certaines informations. Il est, du reste, possible de vérifier la version du firmware, de la mettre à jour ou de s'assurer du taux de rapport actuellement en vigueur sur le bus USB.
Nous aurions pu arrêter là ce tour d'horizon du logiciel CUE. Oui mais voilà, les choses sont rarement simples. Et si nous avons testé le Corsair Gaming K70 RGB avec les derniers pilotes disponibles à la date du test, les comportements erratiques sont légion. On notera des choix de couleur qui, si on ne crée pas un profil de A à Z, ne s'appliquent pas convenablement : avec toutes les touches en bleu ciel en choisissant le rouge pour le bloc ZQSD on se retrouve avec du rose ou violet. Les bizarreries dans ce genre sont nombreuses et ordinateur éteint, le rétroéclairage du clavier perdure (sur deux machines différentes quand même). Au point qu'au redémarrage le lendemain sur l'une de ces machines, le clavier est « planté » : plus aucune saisie n'est possible et il faut brancher/débrancher le clavier pour qu'il redémarre et soit de nouveau opérationnel. Sans oublier des bugs aléatoires avec, en cours de journée, la disparition pure et simple du rétroéclairage.
Conclusion[/anchor]
Parfaitement bien fini et agréable à utiliser, le clavier Corsair Gaming K70 RGB est plutôt une très bonne surprise. Lors de nos tests en jeu nous avons pu apprécier ses touches mécaniques, notamment la bonne réactivité de la barre d'espace : parfait pour les sauts rapides dans un Call Of Duty : Advanced Warfare ou dans un Titanfall. Bien meilleure en tout cas que notre vieillissant G19.Alors que nous regrettons l'absence de hub USB sur le clavier, les effets d'éclairage sont effectivement fun. Les profils disponibles en ligne permettent d'appliquer très facilement des effets plus que sympathiques qui rendent le clavier assez unique. Reste la question fondamentale du : « à quoi ça sert ? ». Ici nous n'avons pas de réponse autre que : vous serez au final le seul juge !
Vendu un peu plus de 170 euros TTC, le Corsair Gaming K70 RGB est un très bon clavier gamer, pas de doute là-dessus. Bien sûr, il est onéreux, mais ses possibilités de paramétrage sont assez uniques. A ce détail ennuyeux : le couple logiciel/firmware ne semble pas fiable et nous a posé de trop nombreux problèmes sur deux configurations distinctes. Dommage ! Gageons toutefois qu'avec le temps Corsair corrigera ces défauts de jeunesse.