Après deux années de forte croissance, le secteur des technologies d’affichage poursuit son bonhomme de chemin, toujours porté par l’innovation. Les moniteurs comme les téléviseurs en ont largement profité en 2022, l’occasion pour nous de revenir sur les innovations les plus marquantes de l’année et de se tenir prêt pour 2023 !
Depuis 2020, les confinements successifs liés à la pandémie de Covid-19 ont dopé les ventes de téléviseurs en majeure partie, mais également de moniteurs. Le divertissement à domicile a pris une ampleur nouvelle, chose que l’on peut également constater grâce à la croissance des plateformes de streaming et de vidéos à la demande. Cette croissance a sans doute permis aux fabricants de redoubler d’efforts pour se positionner sur ces marchés très concurrentiels. En réalité, on constate même une certaine effervescence avec une offre toujours plus large et complète pour répondre à la demande.
Pour ceux qui n’auraient pas tout suivi en 2022, voici notre récapitulatif des innovations les plus marquantes et des progrès réalisés ces douze derniers mois en matière de technologies d’affichage.
1 . QD-OLED : un virage technologique pour l’OLED
Comme ce sera sans aucun doute le cas pour 2023, les principales innovations de l’année nous ont été présentées lors du Consumer Electronics Show, la grande messe électronique qui a lieu chaque année à Las Vegas. Samsung est parvenu à y rassembler la foule en présentant la nouvelle technologie qui va animer le marché du téléviseur et du moniteur pour 2022 : le QD-OLED.
Après avoir longtemps boudé l’OLED en s’opposant à LG Display, Samsung Display est finalement revenu pour ce face à face avec son concurrent national. Le QD-OLED n’est en effet pas une nouvelle technologie à proprement parlé, il s’agit en réalité d’une alternative aux dalles W-OLED produites depuis des années par LG Display. L’objectif est bien entendu d’améliorer l’existant, ici en combinant les qualités de l’OLED avec celles des Quantum Dots en utilisant une source autoémissive de lumière bleue (plutôt que blanche) qui traverse ensuite un convertisseur à points quantiques, éliminant par conséquent le recours aux filtres de couleurs.
Les résultats, attendus et observés, sont alléchants et prometteurs pour l’avenir. Le QD-OLED parvient à réduire les faiblesses de la technologie OLED en affichant une pic lumineux plus important et un volume de couleurs encore plus large, même dans les hautes lumières, débouchant ainsi sur une image plus détaillée, idéale pour visionner des contenus HDR.
Autre fait intéressant : le QD-OLED n’a pas tardé à passer du téléviseur au moniteur. Les premiers moniteurs QD-OLED ont effectivement été lancés dans la foulée, chez Alienware d’abord, avec son AW3423DW, puis avec le Samsung Odyssey S34G85SB, mais aussi chez Philips au sein de sa nouvelle gamme Evnia.
Retrouvez ci-dessous nos différents tests et dossiers sur le QD-OLED :
2 . LG OLED EX : quoi de neuf ?
LG Display avait anticipé le coup avec le développement du QD-OLED par son principal concurrent. Le constructeur, qui fournissait alors en dalle OLED bon nombre de fabricants, n’a pas tardé à annoncer une importante évolution de sa technologie W-OLED avec pour nom de code OLED EX (Evolution & eXperience).
L’évolution est aussi bien matérielle que logicielle. Cette technologie consiste d’une part à modifier la composition du matériau organique et de l’autre à confier la gestion de l’énergie à un nouvel algorithme. Nous avons d’ailleurs appris il y a peu que LG Display ne produit désormais plus que des dalles faisant appel à cette technologie OLED EX.
Pour résumer brièvement cette évolution, rappelons qu’il s’agit pour LG Display de remplacer l’hydrogène par son isotope naturel, le deutérium (hydrogène lourd) pour constituer la diode organique. Concernant l’algorithme, celui-ci est prédictif et basé sur le machine learning. Son rôle est de gérer avec plus de précision les courants appliqués aux diodes organiques. Cumulées, ces deux technologies font la promesse d’augmenter l’efficacité énergétique des téléviseurs OLED qui auront ainsi une meilleure durée de vie et pourront afficher un pic lumineux plus important. Il faut toutefois préciser que la promesse d’un pic lumineux plus élevé est surtout valable sur les grandes diagonales, de plus de 55 pouces. La densité de pixel est trop élevée sur les modèles inférieurs (42 et 48 pouces) pour que ces nouvelles dalles estampillées OLED EX viennent vraiment accroitre l’intensité lumineuse.
Retrouvez ci-dessous nos différents tests et comparatifs de téléviseurs OLED :
3. Le Mini-LED passe la seconde
Apparu sur le marché avec le TCL X10, le Mini-LED s’est rapidement propagé à l’ensemble du marché en 2021 avec des références chez LG avec ses téléviseurs QNED et Samsung avec les Neo QLED, mais aussi chez Hisense, Philips et d’autres encore.
En 2022, le Mini-LED a encore franchi un cap, d’abord en se diffusant sur le segment des moniteurs, notamment des écrans dédiés au jeu vidéo comme le Samsung Odyssey Neo G9, ou aux créateurs, mais aussi avec des gammes encore élargies chez les différents fabricants, avec des modèles toujours plus performants. Les téléviseurs et les écrans Mini-LED que nous avons eu l’occasion de tester cette année le prouve : des améliorations sont déjà visibles un an après le lancement massif de cette nouvelle génération de rétroéclairage pour affichage LCD.
Les évolutions sont importantes, si bien qu’elles permettent aux écrans LED de venir concurrencer l’OLED sur le haut de gamme. On pense notamment à des zones de gradation locale (local dimming) toujours plus importantes, à l’élimination ou la réduction drastique du phénomène de blooming, à des niveaux de luminosité bien plus élevés, au fourmillement de détails dans les hautes comme dans les basses lumières, et au final à une image bien plus dynamique que par le passé avec les téléviseurs FALD et Direct LED.
Retrouvez ci-dessous nos tests, dossiers et comparatifs concernant le Mini-LED :
4. Des écrans de jeu incurvables à l’envi chez LG et Corsair
Les salons en cours d’année ont eux aussi le droit à leur lot d’innovations avec des présentations de produits parfois surprenantes. Ce fut justement le cas lors de l’IFA de Berlin et de la Gamescom qui a eu lieu à Cologne, en Allemagne.
Corsair a eu la primeur pour présenter son Xeneon Flex, avant que LG ne dégaine quelques jours plus tard avec son OLED Flex. Les deux fabricants s’appuient sur les dernières avancées en matière d’écrans flexibles, choses rendues possibles grâce à la technologie OLED. En substance, les deux moniteurs proposent peu ou prou la même nouveauté : passer d’un écran plat à un écran incurvé grâce à une simple pression sur un bouton. Plusieurs degrés d’incurvation sont proposés, avec un rayon de courbure très prononcé pouvant aller jusqu’à 800R pour le Corsair Xeneon Flex et 900R pour le LG OLED Flex.
Bien sûr, une autre différence réside entre ces deux produits : le modèle de LG est un hybride entre téléviseur et moniteur, avec sa diagonale de 42 pouces, son format 16 :9 et son processeur Alpha 9 de 5e génération qui équipe d’autres téléviseurs haut de gamme du fabricant. Corsair mise quant à lui sur le gaming avec une définition de 3 440 x 1 440 pixels pour un format 21 :9, le tout avec un taux de rafraichissement de 240 Hz, là où le LG OLED Flex présente une définition 4K à 120 Hz.
En somme, deux modèles très impressionnants dont le prix de vente le sera tout autant. Le LG OLED Flex (dont le nom commercial est LG 42LX3) est pour le moment commercialisé aux États-Unis contre 3 000 $, tandis que le Corsair Xeneon Flex devrait arriver avant fin 2022 avec un prix de
2 399,99 euros
, rien que ça.
5. Des moniteurs toujours plus performants
Le jeu vidéo est un large vecteur d’innovation et forcément, les performances sont toujours au premier plan lorsqu’il s’agit de gaming. Ces deux dernières années ont été particulièrement riches pour le secteur des écrans gaming avec de nouveaux arrivants sur le marché, mais aussi des références qui s’affichent avec des fiches techniques toujours plus impressionnantes.
L’offre devrait être plus large que jamais en 2023 avec de grands noms qui ont rejoint la danse. On pense à Sony bien sûr et le lancement de sa gamme InZone, à Corsair avec sa série Xeneon, mais aussi à HyperX et ses écrans Armada, à NZXT et ses moniteurs Canvas, ou encore à Philips qui vient de lancer sa nouvelle gamme Evnia.
Les fabricants nous proposent des écrans au temps de réponse toujours plus bas, aux taux de rafraichissement toujours plus élevés, et avec un panel de fonctionnalités qui continue de s’élargir d’année en année. La qualité d’image est également un point important, les dernières innovations dans ce sens n’ont d’ailleurs pas tardé à s’étendre au marché des moniteurs, on pense évidemment aux technologies QD-OLED et Mini-LED. Du côté des performances, on retiendra surtout l’annonce de moniteurs dont on se demande encore si un taux rafraichissement aussi haut a quelque chose de réellement utile, comme c’est le cas avec le laptop Alienware m17 R5 dont l’une des variantes propose un taux de rafraichissement de 480 Hz pour une définition Full HD.
Nous avons vu passer un bon nombre de moniteurs en test ces derniers mois sur Clubic. Nous avons notamment pu constater que certaines évolutions portent leur fruit, notamment avec l’IPS Black de LG Display que nous avons pu voir s’illustrer sur le Dell UltraSharp U2723QE, ou encore la dernière génération de dalles Fast-IPS que l’on retrouve notamment sur le Corsair Xeneon 32QHD165.
Retrouvez ci-dessous nos dossiers et tests de moniteurs les plus marquants de 2022 :
6. Micro-LED : où en est-on ?
Accessibles au grand public depuis l’an passé, les téléviseurs MicroLED ont encore de nombreux obstacles devant eux avant de réellement se démocratiser. Première pierre d’achoppement, et non des moindres : le prix ! Il faut encore aujourd’hui compter près de 1 000 € le pouce pour s’offrir un téléviseur MicroLED, l’addition est donc salée pour un écran de 100 pouces, voire même de 90 ou 80 pouces.
Enfin et surtout, Samsung a encore quelques préoccupations à propos de ses dalles MicroLED. Le fabricant rencontrerait en effet plusieurs problèmes de production pour les dalles qu’il destine au grand public. Rappelons que Samsung a choisi d’utiliser la technologie LTPS (Low Temperature PolySilicon) plutôt que des PCB pour produire ses dalles grand public, dans le but logique de réduire les couts de production. Le passage à cette technologie serait bien plus compliqué que prévu et Samsung essuierait de nombreux revers en raison des défauts de fabrication de ces dalles. Au final, il y a peu de chance que le MicroLED se fasse une réelle place sur le marché dans un futur proche, les plans du fabricant étant encore retardés.