Canon Pixma MP280
Deuxième constructeur mondial d'imprimante, le japonais Canon jouit d'une excellente réputation en termes de qualité d'impression. Cela vaut-il pour une multifonction en usage bureautique ? Première réponse avec le modèle d'entrée de gamme Pixma MP280, annoncé à la rentrée.Présentation et fonctionnalités
Après une saison où la mode était au clair, Canon revient sur des teintes sombres. La MP280 se pare ainsi de noir, avec un capot mat et un carénage brillant. L'allure est plutôt réussie, sobre et élégante... mais sensible aux traces de doigts et aux rayures, l'éternelle ritournelle. A l'instar de la DCP-J125 de Brother, la multifonction de Canon est relativement compacte : juste un peu plus large et profonde mais pas plus épaisse.
La finition est en revanche assez légère... Tout branle : le panneau de la vitre du scanner (réglable en hauteur), la trappe en façade pour accueillir les impressions et le support extensible du bac à papier à l'arrière. Des pièces mobiles certes, mais tout de même ça ne fait pas très sérieux. Les plastiques moyennement rigides nous rappellent qu'on est bien sur de l'entrée de gamme, cette imprimante étant en effet la moins chère du comparatif.
Support extensible du bac à papier et trappe en façade pour réceptionner les sorties
Le capot principal tient lui aussi grâce à un vérin, en plastique bleu ici. Dès qu'on le soulève, les cartouches se mettent en position pour un éventuel remplacement. Fait important : Canon pour ce modèle est resté sur la configuration à deux cartouches, une noire, l'autre tricolore cyan, magenta jaune. Inconvénient : si une seule des trois couleurs est vidée, il faudra quand même changer l'intégralité de la cartouche, plus chère qu'une cartouche d'une couleur individuelle. Avantage : les têtes d'impression étant sur la cartouche, dès que vous opérez un remplacement, vous retrouvez la qualité d'impression des premiers jours.
Capot ouvert et emplacement des cartouches d'encre
Difficile de faire plus simpliste que la MP280 en termes d'équipement : pas de Wi-Fi ni de lecteur de cartes ou de port USB PictBridge, huit boutons sur le dessus et un écran LCD bicolore pouvant afficher... un caractère ! L'essence même de l'entrée de gamme. Les fonctionnalités sont ainsi réduites à l'essentiel des multifonctions : impression, numérisation et photocopie. Un détail plaisant tout de même : la trappe en façade s'ouvre automatiquement dès qu'on lance une impression. Tous les grands distraits qui se sont déjà fait avoir avec cette gaffe apprécieront l'attention. Et le bac à papier arrière avec double butée pour caler les feuilles selon leur format facilite grandement les recharges de papier (les deux butées glissent simultanément, en douceur).
Afficheur un caractère et commandes
Vitesse et qualité
Plutôt bureautique ou photo ? Ni l'un ni l'autre... sans pour autant être franchement mauvaise dans ces deux domaines. La MP280 parvient par exemple à enchainer des photocopies noir et blanc en qualité normale à la cadence de 6 par minute, un très bon score. En revanche, dès qu'on passe en couleur, le rythme tombe à 1,5 copie par minute, le plus mauvais résultat. Notez que la photocopie autonome en qualité brouillon n'est pas possible, dommage. Même topo pour l'impression : le noir et blanc (en qualité normale) va relativement vite (6,7 ppm), mais en couleur, l'imprimante arrive en queue de peloton (2 ppm). L'impression en brouillon est, comparée aux autres modèles, lente (7,1 ppm en noir et blanc et 4,3 ppm en couleur) et très bruyante. Mais de bonne qualité : on n'a rien sans rien.Rendu texte noir et blanc en qualité brouillon, puis normale
Rendu couleur en qualité brouillon, puis normale
Sur la partie photo, la MP280 a du bon et du mauvais également. Le scanner est rapide, mais ultra bruyant et en apparence de mauvaise qualité. Les tirages imprimés puis scannés avec la MP280 affichent une sorte d'effet arc-en-ciel immonde sur toute l'image. Rendu pourtant absent des images imprimées, numérisées sur une vitre propre. Ayant peine à croire que le scanner pouvait être aussi médiocre, nous avons donc essayé de numériser la même photo, mais imprimée sur papier Lexmark par la multifonction S605, et là, le résultat était impeccable. Un problème causé par le papier ? Nous avons à nouveau numérisé l'image, cette fois imprimée par la Canon MG5250 sur le même support : résultat propre. Le comble, c'est que les tirages de la MP280 sont très bien numérisés par les autres multifonctions ! C'est donc vraisemblablement l'encre fournie par Canon qui réagit mal avec ce scanner. Un résultat que nous ne nous expliquons pas... peut-être un défaut de ce modèle de test ?
Impression de la MP280 puis de la Lexmark S605, toutes deux numérisée par la MP280 à 75 DPI : le scanner n'est pas défectueux
Impression de la multifonction Canon MG5250 sur le même papier (Photo Paper Plus Glossy II) scannée sur la MP280 puis impression de la MP280 scannée sur Lexmark : le papier n'est pas en cause. Photo originale en troisième place
Passée cette bizarrerie, les autres observations sont plutôt positives. La sortie d'un 10 x 15 cm en qualité maximale prend deux fois moins de temps qu'avec la Brother DCP-J125, soit 91 s. Idem pour un A4 en qualité photo : 246 s chez Canon contre 492 s chez Brother. La qualité est globalement meilleure, notamment sur le plan de la finesse des textures. Les noirs, même pas tout à fait noirs (voile jaune / vert), sont mieux dosés et la colorimétrie générale apparait ainsi plus réaliste. La couleur chair est en revanche trop réchauffée à notre goût. En résumé, on dira donc que la MP280 ne s'en sort pas trop mal.
Photo originale Kodak (version numérique du Color Management Check-Up Kit de Color Confidence), puis 10x15 imprimé et scanné à 300 DPI
Consommation et autonomie
Comme pour la multifonction de Brother, l'absence de Wi-Fi et même ici d'écran couleur rend la MP280 championne de l'économie d'énergie : 2,4 watts au repos, 13,1 watts au maximum et un symbolique 0,5 watt en veille !Question coût à la page, la MP280 se montre moyenne. Le coût d'une photo A4 se situe un peu en dessous de la moyenne à 1,42 €, c'est plutôt bien. Mais les pages de brouillon noir et blanc et les impressions de documents mixtes en couleur vous coûteront plus cher en moyenne qu'avec les autres imprimantes de ce comparatif : 10,8 centimes d'euro le brouillon (la moyenne est à 5,4 centimes) et 18,5 centimes d'euro la page bureautique (moyenne à 16,3 centimes). Voilà qui confirme les aspirations davantage photo de la MP280 !