HP Photosmart 6520
La Photosmart 6520 vient tout juste de prendre le relai sur la Photosmart 6510. Comme le modèle qu'elle remplace, cette imprimante HP appartient à la famille des e-All-in-One, c'est-à-dire des multifonction connectées. En apparence rien ne change ou presque. Qu'en est-il dans la pratique ?Présentation[/anchor]
Difficile de distinguer l'ancienne Photosmart 6510 de la nouvelle Photosmart 6520... Les deux modèles mesurent 43,6 x 38,1 x 16,1 cm, ce n'est que sur la balance que la Photosmart 6520 se « démarque », avec 6,2 kg contre 5,6 kg. Physiquement, on retrouve la même finition plastique peu engageante (la couleur marron n'aide pas il faut dire...) qui se confirme aux premières manipulations : charriot d'encre bloqué, capot de scanner qui saute dès qu'on met autre chose qu'une feuille sur la vitre, languette de buttée pour les impressions trop fragile, assemblage perfectible des carénages et bruits étranges... Et toujours ce même design maintenant bien rodé avec un corps en forme de parallélépipède légèrement trapézoïdal, orné d'un grand écran tactile ressemblant à un iPhone 3GS, le tout accoudé à un bac à papier assez proéminent. La machine est plus imposante qu'une XP-700 d'Epson et ça se voit.
La machine de HP est dans la moyenne en termes d'encombrement. La finition est en revanche décevante, avec par exemple le capot du scanner qui saute dès qu'on veut numériser autre chose qu'une feuille de papier
HP propose un système de double tiroir à papier, non amovible mais pratique à manipuler, avec une capacité de 80 feuilles (seulement) ordinaires en bas et 20 feuilles 10x15 cm sur le dessus, le tout pouvant être chargé simultanément. L'imprimante sait ensuite quel bac enclencher en fonction du format choisi. Petite différence sur la Photosmart 6520 : elle dispose du détecteur de papier, une cellule photo qui vient scanner les codes-barres présents au dos des papiers HP pour déterminer le paramétrage de l'impression automatiquement. Le bac à impressions est lui amovible et ne tient d'ailleurs pas très bien en place : ça ne sert à rien, sauf à tomber accidentellement... La Photosmart 6520 ne gère ni les supports optiques ni les papiers spéciaux épais, ce qui pour le coup n'est pas si grave pour la majorité des utilisateurs.
Le double tiroir à papier, de capacité modeste mais pratique à manipuler, la languette servant de butté pour les impressions et le bac d'impression amovible
L'écran de la Photosmart 6520, légèrement plus petit que celui de la 6510 (8,76 cm de diagonale contre 8,9 cm), est inclinable sur quatre crans. On se demande pourquoi HP a produit un panneau aussi grand (14 x 8,3 cm) pour un écran de cette taille, sachant qu'il n'y a qu'une rangée d'icônes sensitives de part et d'autre (et donc environ 2 cm de part et d'autre qui ne servent à rien). Chez Epson, la démesure est encore plus importante sauf que le panneau sert également de cache qui referme l'imprimante une fois rabattu. Rien de grave, mais tout cela pourrait être mieux pensé ou optimisé.
Lorsqu'on soulève le lourd capot un soupçon branlant de la machine, on découvre le chariot pouvant contenir quatre cartouches d'encre (référence 364 et 364 XL) ainsi qu'une poignée marron donnant accès au système d'entraînement du papier en cas de bourrage. Comme chez Epson, les cartouches disposent de leur puce électronique et n'intègrent pas les têtes d'impression, rattachées au chariot inamovible.
Chariot accueillant les quatre cartouches de la Photosmart 6520 et trappe anti-bourrage
Le reste de l'équipement est satisfaisant bien qu'incomplet : Wi-Fi, USB, lecteur de cartes mémoire (SD et MMC) et impression recto-verso. Pas de Bluetooth, ni d'Ethernet ou de port USB PictBridge, mais l'apparition du Wi-Fi Direct (connexion Ad Hoc sans passer par un routeur) alors inexistant sur la Photosmart 6510.
Prise USB, lecteur de carte, bouton d'alimentation et Wi-Fi Direct
Fonctionnalités[/anchor]
Là aussi, l'écran demeure le principal chef d'orchestre de l'imprimante. Si la technologie employée est identique à celle qu'on retrouve chez Epson (du tactile résistif), le contact est chez HP plus souple, pour ne pas dire moelleux : il faut appuyer un peu plus fort, la surface s'enfonce. L'interface est tout aussi réactive et fluide, on se déplace dans les menus en faisant glisser son doigt à l'écran, comme sur un smartphone.La page d'accueil et différents écrans proposés par l'imprimante
D'autres chefs d'orchestre peuvent également diriger cette imprimante comme un smartphone ou une tablette avec une des nombreuses applications proposées comme Printer Control (sur iOS) ou ePrint Home & Biz (sur Android et Symbian). Si la plupart des applications sont destinées à iOS, notez que HP n'oublie personne, puisque Blackberry, Windows Phone et WebOS, bénéficient eux aussi d'une application. Printer Control et ePrint Home & biz sont du même niveau qu'Epson iPrint. Elles permettent d'imprimer documents et photos du terminal mais aussi de numériser vers le terminal, de piloter la fonction photocopie ou encore de lancer une impression d'une capture photo réalisée en direct. Avec là aussi de généreux accès aux réglages de l'imprimante. C'est complet !
Et bien sûr, l'imprimante pourra servir à tout utilisateur distant via l'ePrintCenter. HP a été le premier constructeur à implanter cette fonction de connexion de l'imprimante, où un serveur HP retranscrit en travaux d'impression les pièces jointes des emails envoyés à l'adresse de l'imprimante. Cette dernière étant bien sûr paramétrable, mais finit toujours en « @hpeprint.com ». C'est ce même dispositif qui a inspiré Epson pour faire Epson Connect, par exemple. L'imprimante est par ailleurs compatible AirPrint (écosystème Apple) et Google Cloud Print.
Activation de Google Cloud Print et paramétrage de l'adresse email de l'imprimante
La Photosmart dispose d'une fonction de numérisation vers email. Et il est possible de charger ses photos stockées sur Snapfish directement depuis l'imprimante pour sélectionner les images à coucher sur papier.
Enfin, l'ePrintCenter c'est aussi une base d'applications qu'on peut installer sur la multifonction, se matérialisant par la première rangée d'icônes sur l'écran. Bon, le seul souci c'est qu'il n'y a que 28 applications compatibles avec la Photosmart 6520 (sur un total de 53), pour la plupart parfaitement inutile si vous n'avez pas d'enfant (et pas indispensable si vous en avez...). En effet, en dehors de la numérisation vers emails, de l'agenda Google, des offres SeLoger.com, des news des Echos et France 24 ou des grilles de sudoku, il n'y a rien de sensationnel à se mettre sous la dent.
La liste des applications disponibles avec cette Photosmart 6520 et un exemple d'application parfaitement inutile
Et toujours cette interrogation : est-ce bien utile ? A vous d'en décider. Dommage qu'on ne retrouve pas la personnalisation poussée des applications comme sur feue la Lexmark S605. En matière de pilotes, HP a fait un choix surprenant, avec une fenêtre principale de pilotes uniquement dédiée aux paramètres d'impression, et une interface annexe pour les autres paramètres de l'imprimante, ouvrant elle-même d'autres fenêtres selon les champs où l'on clique (comme l'entretien des têtes et les niveaux d'encre). HP propose enfin une interface Web assez complète et à l'apparence personnalisable.
Vitesse et qualité[/anchor]
La Photosmart 6520 n'affiche pas de progression par rapport à la Photosmart 6510 : elle se positionne donc dans la moyenne. En impression noir et blanc, la machine sort 11,7 pages par minutes (ppm) en brouillon et 9,7 ppm en qualité normale. Mais aussi 7,8 à 9 copies par minute (cpm), selon la qualité choisie. Lorsqu'on passe en couleur, l'imprimante maintien un bon niveau de performance en brouillon avec 10,4 ppm mais seulement 4,8 ppm en qualité normale. La photocopie chute elle à respectivement 7,9 cpm et 2,7 cpm dans ces deux qualités. Côté recto verso, tablez sur 2,6 à 2,8 assemblages par minute en noir et blanc.Comme d'habitude chez HP, la qualité des documents en brouillon reste relativement élevée, encre pigmentée oblige. En revanche la machine est bruyante, quand elle imprime, quand elle scanne et quand elle exécute ses différentes phases d'entretien. Ca n'est pas forcément très grave, mais à côté d'une Epson XP-700, la différence demeure sensible. La multifonction HP démarre plutôt vite (24,5 s) mais exige un peu plus de 18,2 s pour sortir sa première page. Un délai qui est grevé par le scan du détecteur de papier.
Rendu texte noir et blanc en qualité brouillon puis normale
Rendu couleur en qualité brouillon puis normale
HP recourt à sa technologie jet d'encre thermique, pouvant sortir 4 800 x 1 200 DPI. Avec quatre cartouches seulement, la Photosmart 6520 reste en retrait par rapport à une XP-700 d'Epson. Point plus visible (taille de goutte supérieure), trame d'impression présente en qualité photo (sauf en qualité maximum), noir jamais vraiment noir et colorimétrie dérivant un peu trop vers le magenta. Le tout avec des temps de sortie conséquents : 66 à 112,6 s pour un 10x15 cm sans bordure, et 173,3 à 297 s pour un A4 ! Notez qu'il est impossible de demander une impression qu'à l'encre noire, ce paramètre étant incompatible avec tous les papiers proposés... Il faut donc passer en niveaux de gris, réalisés à base d'encres colorées (d'où l'absence de noir dense).
En dehors de l'option HP Real Life et du choix de profil (sRGB ou Adobe RGB), on ne peut guère jouer sur les pilotes pour modifier la donne. Enfin le scanner en 1 200 DPI n'est lui non plus pas à la hauteur pour faire autre chose que de la bureautique. Ses numérisations sont rapides (10,5 s pour un 10x15 cm en 300 DPI) mais elles incorporent une teinte verte peu seyante dans le cliché final. Et on observe un lissage des textures, comme avec un appareil photo qui gèrerait mal son capteur dans les hautes sensibilités.
Photo originale Kodak (version numérique du Color Management Check-Up Kit de Color Confidence), tirage original scanné, puis 10x15 imprimé et scanné à 300 DPI
Photo originale Kodak (version numérique du Color Management Check-Up Kit de Color Confidence), tirage original scanné puis A4 imprimé et scanné à 300 DPI
Nous devons par ailleurs signaler les quelques zones d'ombre que nous avons dû traverser pendant nos tests, entre le bug aléatoire et le point faible avéré. Plusieurs fois l'imprimante s'est évertuée à sortir une deuxième page vierge, après avoir effectué l'impression demandée. Une fois, l'impression d'une photo s'est arrêtée en cours d'exécution, l'imprimante demandant alors une nouvelle feuille de papier photo pour finir le travail. Si ces deux derniers phénomènes relèvent plus du bug non expliqué, il s'avère toutefois que la Photosmart 6250 manque de précision pour attraper le papier : elle saisit assez régulièrement plusieurs feuilles en même temps.
Le principal hic restant la paranoïa handicapante du constructeur autour des cartouches. Outre le système aberrant de protection des cartouches (bridage des cartouches pour qu'elles ne fonctionnent qu'avec une seule imprimante), nous avons été consternés face au refus de l'imprimante d'accepter les deux cartouches qu'elle nous demandait, consommables pourtant fournis par le constructeur. Avec ce message d'erreur : « Cartouches pour imprimante d'ancienne génération ». Ce sont pourtant bien des références 364 XL que nous avons insérées... mais périmées en décembre 2011 ! Des fois qu'un pigment avarié détraque l'imprimante...
Un système de sécurité douteux, un message d'avertissement qui n'a pas lieu d'être pour une raison... déplacée
Consommation et autonomie[/anchor]
La Photosmart 6520 consomme peu d'électricité, c'est une bonne nouvelle : pas plus de 21 watts en plein effort, 5,5 watts au repos et 2,1 watts en veille. Preuve de la bonne volonté d'HP en la matière : un menu ECO dédié à la gestion de l'énergie fait son apparition sur cette 6520 (absent de la 6510).Quid de la consommation en encre ? Nous nous basons sur les chiffres communiqués par le constructeur, déterminés par la norme ISO/IEC 24711, et sur les prix officiels des consommables. Vous pourrez trouver moins cher, notamment en utilisant des packs promotionnels. Avec les cartouches de capacité normale, le prix est élevé, mais moins que sur la XP-700 d'Epson par exemple : 14,26 centimes d'euro pour un document mixte imprimé en qualité normale. Et sans surprise, ce tarif devient nettement plus intéressant avec les cartouches XL, où le même document ne coûtera « plus que » 11,36 centimes d'euro.