Brother DCP-J925DW
Brother fait partie des constructeurs qu'on compte sur les doigts d'une main à avoir surmonté la crise. L'abandon de Lexmark apportera peut-être une bouffée d'air au constructeur japonais, revenu au quatrième rang mondial après une incursion à la cinquième place derrière Samsung l'année dernière (donnée IDC août 2012). Nous testons dans ce comparatif la multifonction 3-en-1 haut de gamme du constructeur : la DCP-J925DW.Présentation[/anchor]
Cette DCP-J925DW est une Brother, ça se voit au premier coup d'œil. Tout commence par son format, presque carré et relativement plat : 40,5 x 37,8 x 18 cm. Une allure unique dans le marché des imprimantes multifonctions grand public. Surtout si on ne considère que celles qui disposent d'un chargeur automatique de documents (ADF, pour Automatic Document Feeder). Oui, il est bien caché, enfin surtout ultra mince, ce qui fait qu'on ne le voit pas de prime abord, mais il est là. Une spécificité bureautique qui distingue avec force la DCP-J925DW. L'allure reste sobre comme à l'accoutumée, malgré quelques courbes grises floquées sur les plastiques brillants du dessus de l'imprimante. Heureusement, tout le pourtour demeure mat et la finition toujours aussi sérieuse. L'engin pèse d'ailleurs ses 9,3 kg !
La machine presque carrée, le chargeur de document sur le dessus
Autres signes distinctifs : l'emplacement des connectiques USB et Ethernet à l'intérieur de la machine, la prise d'alimentation sur le côté ou encore la trappe à cartouches d'encre (références LC1220 et LC1240 pour les grandes capacités) en façade. Brother n'a pas souhaité réviser son double tiroir à papier. Ce dernier, totalement amovible, peut accueillir simultanément 100 feuilles ordinaires et 50 papiers photo 10x15 cm. Mais passer de l'un à l'autre exige une intervention manuelle. Le bac à impression consiste lui en une languette qu'on déploie, là aussi manuellement. Un emplacement à supports optiques intégré fait par ailleurs son apparition.
La connectique interne, la trappe à cartouche externe et le double tiroir à papier, qu'il faut basculer de papier ordinaire à papier photo (et inversement) manuellement
L'écran articulé de 3,2 pouces conserve son ratio si étrange, du moins pour un usage photo, puisqu'il mesure 7,7 x 2,9 cm (soit environ 8/3). On aurait aimé qu'il soit un peu plus haut, mais pour la navigation dans les menus, c'est toutefois praticable. La différence par rapport à la DCP-J715W que nous testions dans notre dernier comparatif jet d'encre, c'est que l'écran est désormais tactile (technologie résistive). Ce qui limite les besoins en touches physiques au strict minimum.
Sous le capot, si lourd qu'il a besoin d'un vérin pour tenir (il faut dire qu'il y a l'ADF à supporter sur le dessus de la machine), on ne distingue... rien du tout ! Si ce n'est la courroie d'entrainement du charriot d'impression. Les têtes d'impressions et l'électronique sont recouvertes par un carénage de plastique. C'est depuis l'arrière de l'imprimante qu'on accède via une trappe à l'entraînement du papier en cas de bourrage.
Intérieur tout caréné et trappe arrière
En matière d'équipement, la DCP-J925DW propose Wi-Fi, Ethernet, USB, lecteur de cartes mémoire (SD et Memory Stick), USB PictBridge, ADF, impression recto-verso et sur support optique. Il ne manque que le Bluetooth pour être parfaitement complet. Mais comme la multifonction gère la connexion Wi-Fi directe (connexion Ad Hoc sans passer par un routeur), ça n'est plus vraiment un souci.
Lecteur de cartes, port PictBridge avec emplacement à supports optique (en gris), menu Wi-Fi
Fonctionnalités[/anchor]
À l'instar des imprimantes d'Epson et HP concurrentes, la DCP-J925DW est connectée. Pas d'adresse email transformant la machine en fax des temps modernes, mais une compatibilité dite Web Connect fort intéressante. Brother a en effet eu l'idée d'intégrer un accès à la crème des services de cloud directement à l'imprimante. Facebook, Flickr, Picasa, Google Docs, Evernote et Dropbox peuvent ainsi être paramétrés pour que vous puissiez héberger vos fichiers numérisés (ou ceux contenus dans un support de stockage USB branché à l'imprimante) ou imprimer des photos distantes (Picasa et Flickr).
La page d'accueil, l'écran de photocopie et l'accès aux services de cloud
L'imprimante peut par ailleurs communiquer avec différents appareils mobiles, via les applications compatibles Google Cloud Print, en AirPrint (écosystème Apple), via le service Cortado (Android, iOS et Blackberry) ou encore l'application iPrint&Scan de Brother (Android, iOS, Window Phone). Cette dernière permet de piloter des impressions depuis le terminal mobile où elle est installée : photos, documents, page Web, presse-papier et photo capturée en direct. Mais elle fonctionne aussi dans l'autre sens, proposant de numériser vers l'appareil mobile. A chaque fois, avec un choix de réglages suffisant (taille d'impression, type de papier, nombre de sorties, etc.).
L'application iPrint&Scan de Brother est une des plus abouties qui soient
En outre, Brother a soigné la partie numérisation, proposant de multiples destinations possibles : fichier, support (USB ou carte mémoire), email, OCR ou image (directement dans un logiciel de traitement d'image). L'OCR donne des résultats aléatoires mais l'intention est là. Et tout le reste fonctionne parfaitement !
Enfin, pas de changement du côté des pilotes. On retrouve la même interface que sur les gammes précédentes, plutôt réussie esthétiquement et bien pensée (sauf la partie scanner). Disons que dans l'austérité habituelle des pilotes d'impression, Brother ajoute un peu de gaîté. Et pour tous les travaux orientés multimédia, l'utilisateur pourra passer par le Control Center 4, en mode accueil ou avancé. Le logiciel ressemble à un gestionnaire d'images, et permet précisément de naviguer dans le contenu de son ordinateur, faire des manipulations de base sur ses photos puis imprimer. Mais également de piloter la numérisation. Il n'y a pas d'interface Web à proprement parler, juste un paramétrage des services AirPrint et Google Cloud Print. En revanche, Brother fournit des utilitaires plus « pro », facilitant notamment le déploiement de l'imprimante et son paramétrage en réseau.
Vitesse et qualité[/anchor]
Taillée avant tout pour la bureautique, la DCP-J925DW qui trône en haut de la gamme des 3-en-1 de Brother, se doit de tenir des cadences élevées. Et elle le fait plutôt bien. En impression noir et blanc, la machine sort 16,8 pages par minutes (ppm) en brouillon et 10,2 ppm en qualité normale. Pour des photocopies, la machine maintient un rythme élevé à 10 copies par minute (cpm) en brouillon (7,3 cpm via le chargeur de documents) et 5,2 cpm en qualité normale (4 cpm via l'ADF). Le passage à la couleur n'impacte que légèrement les chronomètres en brouillon, puisque la DCP-J925DW sort encore 13,6 ppm et 9,1 cpm (6,4 cpm via le chargeur). La qualité normale ralentit plus fortement l'imprimante, qui ne dépasse alors pas les 6,5 ppm et 5 cpm (2,8 cpm via le chargeur). Le recto verso de la partie oscille entre 2 et 2,8 assemblages par minute en noir et blanc, selon la qualité.Ici le brouillon se veut avant tout rapide et économe. Il y a d'ailleurs un mode économie d'encre qu'on peut cocher pour vraiment déposer le strict minimum de gouttes d'encre (ce qui ne fait pas gagner de temps au passage). Résultat : les textes noir et blanc sont gris clair, les dégradés colorés hachés avec parfois même des trous... À performances à peu près équivalentes, l'Expression Premium XP-700 d'Epson délivre une meilleure qualité d'impression. Côté nuisances sonores, cette Brother se situe à mi chemin entre les multifonctions d'Epson et HP. Le démarrage prend 37,2 s, c'est assez long, tandis que la première page sort en 16,7 s (document couleur, qualité normale).
Rendu texte noir et blanc en qualité brouillon avec économie d'encre, sans économie d'encre puis en qualité normale
Rendu couleur en qualité brouillon avec économie d'encre, sans économie d'encre puis en qualité normale
Brother utilise un système à 4 cartouches d'encre, avec des têtes d'impression pouvant déverser des gouttes de 1,5 picolitre (uniquement sur papier Brother BP71) pour atteindre une résolution d'impression de 6 000 x 1 200 DPI. Le point est encore visible si on scrute les sorties de près mais moins que sur les impressions produites par la Photosmart 6520 d'HP. Il faut se mettre en qualité « meilleur » pour éviter le tramage obtenu en qualité « photo », un cran en dessous. Les teintes de gris sont relativement neutres (un brin chaudes), après un temps de séchage suffisant. En effet, au début elles sortent marron sur notre papier Ilford Premium Plus (notre fournisseur n'avait pas de papier Brother). Le noir manque en revanche de densité et globalement, la DCP-J925DW tend à légèrement surexposer ses impressions, ce qui lui fait perdre quelques nuances.
La colorimétrie se montre assez réaliste, sauf si on coche la case « brillant », le traitement rendant alors les sorties très saturées. Bref, c'est en définitive à peine en dessous de ce que délivre l'Epson XP-700 en termes de qualité, mais beaucoup plus lent. En effet, le 10 x 15 cm met entre 52,9 et 122 s à sortir, l'A4 entre 125 et 296 secondes, sans bordure.
La colorimétrie peut être modifiée via l'onglet « avancé » des pilotes, en jouant sur un ensemble assez complet de valeurs : densité de couleur, balances des blancs, luminosité, constraste et RVB (pas de CMJN !). Mais pas de réelle prise en charge des profils colorimétriques, il faudra pour cela passer un logiciel de traitement d'image offrant cette fonction. Reste enfin le scanner, qui dispose d'une résolution optique de 1 200 x 2 400 DPI (interpolée au besoin jusqu'à 19 200 DPI). Il numérise assez finement (bonne capture de détails) mais produit une dérive colorimétrique flagrante, variable selon le support scanné. Aussi, sur notre tirage original Kodak, la dominante vire au vert, tandis que sur l'impression Brother, elle, part dans le magenta.
Photo originale Kodak (version numérique du Color Management Check-Up Kit de Color Confidence), tirage original scanné, puis 10x15 imprimé et scanné à 300 DPI
Photo originale Kodak (version numérique du Color Management Check-Up Kit de Color Confidence), tirage original scanné puis A4 imprimé et scanné à 300 DPI
Consommation et autonomie[/anchor]
La multifonction de Brother s'inscrit comme ses consœurs dans la tendance à la baisse des consommations énergétiques : 36 watts au maximum (c'est un peu plus élevé que la moyenne), 4,9 watts au repos et 1,5 watt en veille.Et pour l'encre ? C'est une autre paire de manches, et probablement le plus gros défaut de cette Brother. Déjà, avec les mêmes critères de calcul des coûts que pour les autres imprimantes, basés sur la norme ISO/IEC 24711 et les prix constructeurs, la DCP-J925DW est la machine qui se révèle la moins économe. 17,25 centimes d'euro avec les cartouches LC1220 de capacité standard et encore 12,22 centimes avec les LC1240 de grande capacité. Ensuite, nous avons eu à faire quatre nettoyages de têtes pour désencrasser notre modèle de prêt, et c'est incroyable la quantité d'encre que ces manipulations ont provoquée : trois cartouches y sont passées ! Enfin, d'après l'imprimante... Ce qui nous amène au troisième souci : la Brother avertit bien trop tôt de la nécessité de changer de cartouche. Certes, vous n'êtes pas obligés de l'écouter mais un néophyte qui suivra les conseils prodigués par les pilotes à la lettre se condamne à un joli gaspillage.