Plus large, plus fin et plus... blanc ![/anchor]
Le Magic Trackpad original calquait sa forme et son inclinaison sur le clavier Bluetooth de l'époque, et il en va de même pour le Magic Trackpad 2, qui vient cohabiter parfaitement à gauche ou à droite du nouveau Magic Keyboard.Alors que Apple a plutôt eu tendance à ne pas chambouler ses designs, notamment sur le Mac, ces dernières années, pour la peine, tout change sur le nouveau trackpad. Il quitte son format carré pour devenir rectangulaire, à l'image de ceux des MacBook, mais en version géante, puisqu'il est censé gérer une surface allant jusqu'à des écrans 27 pouces.
L'inclinaison est nettement inférieure à celle de son prédécesseur, et pour une bonne raison : Apple a fait sauter le logement pour piles AA, remplacé par une batterie interne. Sur le plan esthétique, la base est désormais pleine, et la surface, toujours en verre, adopte un fond blanc qui se marie aux touches du clavier. L'effet de la couleur blanche sous une couche de verre rappelle les anciens iPod (5G ou Nano 1G).
La dernière version de OS X est indispensable pour utiliser pleinement le nouveau Magic Trackpad. Cela ne pénalisera vraiment que les utilisateurs restés coincés sous OS X Lion, vu qu'il n'y a vraiment que peu de raisons de ne pas adopter El Capitan pour les Mac compatibles. La limitation en cache une un peu plus contraignante : votre Mac est également censé être compatible Bluetooth 4.0, ce qui resserre encore un peu la liste, notamment sur les Mac de bureau. Si les Mac Mini ont bénéficié du Bluetooth 4.0 dès 2011, il a fallu attendre fin 2012 pour les iMac (premiers modèles affinés et sans lecteur optique), alors que seul le dernier Mac Pro prend la norme en charge. Cependant, il semble que cette limitation soit plus théorique qu'autre chose : le trackpad fonctionne visiblement sur des Mac sous OS X El Capitan, y compris ceux en Bluetooth 2.x, ou en USB via le cable Lightning. Nous sommes même parvenus à l'utiliser partiellement, en USB, sur un iMac doté de OS X Yosemite, mais seul le simple clic fonctionnait, pas les différents niveaux de pression, ou les retours haptiques de certaines applications (voir plus bas).
Apple envoie ses piles au recyclage[/anchor]
Comme toute sa nouvelle gamme de périphériques de saisie, le Magic Trackpad délaisse donc les piles pour une batterie interne. Et pour la recharge ? Elle passe désormais par un connecteur Lightning. On peut se demander pourquoi un Lightning et pas un USB-C, que Apple avait pourtant commencé à promouvoir avec le MacBook 12 Pouces. Dans tous les cas, le câble est fourni.Apple annonce une autonomie de 3 mois, ce qui est assez conforme, voire supérieur à la durée de vie d'un chargement de piles avec la génération précédente. Le chiffre dépend évidemment des conditions de mesure d'Apple, qui ne seront pas celles de tout le monde. Pour notre part, au bout d'une semaine d'utilisation, le système nous indique 78% restants.
Quelle est la meilleure solution ? Franchement, les piles avaient leurs avantages : disponibles en abondance, remplaçables en quelques secondes, et amovibles. La batterie interne est tout de même nettement plus confortable, d'autant plus que l'usage n'est jamais pénalisé. Contrairement à la nouvelle Magic Mouse et son connecteur placé sous la souris, le Magic Trackpad 2, comme le Magic Keyboard, peut fonctionner en mode filaire pendant la recharge. Car les piles, c'est bien... Quand on en a sous la main (et pas à plat !).
La Force est puissante dans sa famille[/anchor]
La nouveauté du Magic Trackpad 2, c'est évidemment la technologie Force Touch intégrée à l'accessoire. On se souvient du fonctionnement du précédent modèle : les deux pieds en caoutchouc sur la base du trackpad faisaient office de bouton.Avec Force Touch, plus de clic physique : celui-ci est simulé par le Taptic Engine, le moteur de retour haptique développé par Apple et intégré aux pavés tactiles des derniers MacBook Pro et au MacBook 12 pouces.
La sensation d'un « vrai » clic physique demeure une belle prouesse : Apple a su reproduire de manière convaincante le contact de ses précédents trackpads. L'illusion ne plaira pas à tout le monde pour autant. Sur le Magic Trackpad,, le clic était très prononcé, encore plus que sur les portables. Simulé par le retour haptique, il apparaît plus doux, même avec le réglage le plus ferme.
L'intérêt du Force Touch ne se limite pas à simuler un clic : il réside surtout dans la possibilité de reproduire plusieurs niveaux de pression du bouton, à la manière d'un déclencheur d'appareil photo. Là encore, l'impression est convaincante, mais à quoi tout cela sert-il ?
Force Touch à l'usage[/anchor]
À la sortie du MacBook 12 pouces, OS X s'était enrichi pour la peine de quelques améliorations utilisant le trackpad Force Touch. Côté système, même avec El Capitan, on ne peut pas dire que ça ait énormément bougé. Le clic « forcé » se substitue au tap à trois doigts pour afficher des aperçus de documents (le mode Quick Look du Finder), des définitions de mot, ou encore un aperçu de la page web derrière un lien dans Safari. La fonctionnalité existait certes déjà dans OS X, mais il est plus naturel de l'exécuter par un clic forcé.On trouve également des utilisations pertinentes du clic dans des applications comme Garageband ou iMovie, où on pourra effectuer des opérations sur le contenu édité. Le logiciel de musique grand public l'intègre notamment de manière assez complète pour réaliser des actions qui pouvaient nécessiter des combinaisons de touches : renommer une région, en créer une nouvelle, ou encore insérer des notes dans une piste.
Dans Quicktime Player comme dans iMovie, le niveau de pression détermine la vitesse de retour ou avance rapide dans une vidéo. Original dans l'idée, bien qu'un peu déroutant et parfois difficile à doser.
D'autres fonctionnalités utilisent le retour haptique sans la pression. Il s'agit de petits détails, sur lesquels Garageband et iMovie sont une fois de plus les plus avancés. Dans le premier, on ressent un retour lorsqu'on place le curseur de balance sur 0 ou aux extrémités, ou en réorganisant les pistes. Dans iMovie, la vibration intervient lorsqu'on redimensionne un clip jusqu'à sa taille maximale. Photos, Plans ou Aperçu intègrent également ce type de retour.
Enfin, les différents niveaux de pression peuvent être mis à profit dans les applications de dessin ou de prise de notes. Au niveau système, Aperçu ou Mail (pour l'annotation d'images) sont pris en compte.
Des petits ajouts parfois sympathiques, donc, mais pas franchement de quoi changer en profondeur l'expérience de OS X au trackpad, déjà bien agréable avec un modèle de première génération. Finalement, l'avancée la plus intéressante reste la distribution du clic sur toute la surface : alors que le premier Magic Trackpad était forcément plus sensible sur sa partie basse, le Taptic Engine permet d'obtenir un clic identique quel que soit l'endroit où on tape.
Car pour le reste, point de changement. OS X utilise les gestes multi-touch depuis Lion, et on retrouve une expérience utilisateur soignée, que ce soit pour le défilement ou le zoom des pages dans Safari, la navigation dans les bureaux virtuels de Mission Control, ou encore la manipulation de photos, aussi bien dans l'app du même nom intégrée au système que dans des logiciels tiers comme Photoshop ou Pixelmator, qui gèrent le pincer pour zoomer, voire la rotation de la zone de travail au trackpad. OS X est évidemment utilisable avec une souris et un clavier, et il va de soi qu'une partie des utilisateurs lui préféreront ce moyen d'interaction éprouvé. Néanmoins, l'intégration du couple matériel/logiciel maîtrisé de bout en bout par Apple permet toujours d'obtenir une expérience d'une grande fluidité, et dont certains gestes (même s'ils sont assez nombreux) peuvent rapidement devenir des automatismes, notamment pour les adeptes de Mission Control, habitués à jongler avec plusieurs bureaux ou applications en plein écran.
Notre avis[/anchor]
Avec le Magic Trackpad, Apple avait réussi à nous convaincre de l'utilité d'un trackpad sur un ordinateur de bureau. Et on était plutôt emballé, même si l'accessoire a ses adeptes et ses détracteurs.Le Magic Trackpad 2 élargit la surface en verre, et la technologie Force Touch, associée au retour haptique du Taptic Engine modernise l'expérience, peut-être pas au point de faire craquer les possesseurs de la première génération. Les nouvelles interactions sont essentiellement des petits ajustements qui enrichissent l'utilisation de OS X, sans qu'on y trouve quoique ce soit d'indispensable. L'essentiel reste les gestes, et de ce côté, il n'y a rien de nouveau par rapport au modèle à clic « réel », d'autant plus que la facture est salée. À 149 euros, la différence est non négligeable alors que le premier, qui n'est plus produit, était commercialisé à 79 euros.
À l'achat d'un nouveau Mac de bureau, opter pour les 50 euros supplémentaires par rapport à la Magic Mouse 2 peut toutefois se justifier, même si on regrette un choix du dispositif de pointage qui était gratuit auparavant. L'évolution de OS X va dans le sens du multitouch, et le système est parfois plus agréable à utiliser au trackpad qu'à la souris. Le Magic Trackpad 2 demeure assez unique dans la qualité de son implémentation, et il s'agit sans doute du seul périphérique d'Apple qui peut vraiment mériter son qualificatif « Magic ». Le prix de la magie risque malgré tout d'en dissuader plus d'un.
Mise à jour : corrections sur la compatibilité Bluetooth et précisions sur les gestes multi-points existants.