Canon profite cette semaine du NAB 2015, grand messe annuelle de l'audiovisuel, pour dévoiler le XC10. C'est un produit étonnant, convergent, ni vraiment un appareil photo doué en vidéo, ni vraiment une caméra douée en photo. On peut le présenter à la fois comme une alternative au Sony Alpha 7S et de la Sony Handycam AX100.
Un appareil transgenre
En apparence c'est à un appareil photo bridge que le Canon XC10 s'apparente le plus. Mais techniquement, même si la frontière est bien plus ténue que sur d'autres, le produit est plus une caméra qu'un appareil photo.Sur le plan esthétique et ergonomique, on retrouve des molettes, des commandes de zoom et de mise au point semblables à celles des appareils photo reflex EOS. Mais la trappe du logement à cartes mémoires et la poignée sont à l'inverse inspirées de la série de caméras professionnelles C300. Cette poignée est rotative, comme sur cette dernière, mais en revanche pas amovible. Avec l'écran tactile lui aussi orientable, l'appareil offre une grande souplesse tant en termes de cadrage que de prise en main.
Il n'y a pas un grand déclencheur photo accompagné d'un petit déclencheur vidéo, ni l'inverse, il n'y a qu'un seul déclencheur avec un sélecteur photo/vidéo concentrique.
L'ADN d'une caméra
Mais cet esprit de convergence ne tient pas vraiment face à la fiche technique, dont les codes génétiques tiennent plus de la caméra.Le Canon XC10 repose ainsi sur un capteur CMOS au format 1 pouce, relativement petit pour la photo, mais surtout d'une définition de 12 millions de pixels. C'est bien assez pour la vidéo, mais c'est clairement une concession d'un point de vue photographique. Cette définition modeste lui permet quoi qu'il en soit de revendiquer une sensibilité maximale de 20 000 ISO. On est encore loin des 100 000 à 400 000 ISO du grand capteur de l'A7S, mais c'est néanmoins confortable.
Ce capteur est coiffé d'un objectif, inamovible en dépit des apparences, offrant une amplitude 10x. Il équivaut à un 24-240 mm en photo et à un 27-270 mm en vidéo, f/2,8-5,6. Sa stabilisation optique complète la stabilisation sur cinq axes du capteur. Le zoom est manuel, et non motorisé, ce qui limitera fortement son recours en vidéo.
On trouve par ailleurs la puce de traitement DIGIC DV5, héritée des caméras maison, avec laquelle l'appareil filme en Ultra HD ou en DCI 4K (ce n'est pas précisé) à un maximum de 30 i/s, dans un codec intermédiaire XF-AVC Intra avec un débit d'encodage pouvant culminer à 300 Mb/s. Il faut pour cela une carte mémoire haute performance CFast 2.0. Il y a aussi un emplacement SD, mais l'enregistrement plafonne alors au 1080p à 60 i/s en AVC 4:2:2. Une courbe gamma Canon Log, permettant d'obtenir une plage dynamique confortable de 12 IL, est en outre proposée.
Enfin en termes d'entrées/sorties, l'appareil offre une entrée 3,5 mm pour micro, une sortie casque, une sortie HDMI 1.4 (suffisante pour l'Ultra HD à 30 i/s), une prise d'alimentation et du Wi-Fi double bande. Il n'y a en revanche pas de connectiques dites professionnelles, telles que du SDI ou même du XLR, pas même avec un module optionnel comme en présentent Panasonic et Sony pour leurs hybrides.
Le Canon XC10 sera disponible au mois de juin pour environ 2000 euros. À défaut d'être parvenu à faire converger appareil photo et caméra, Canon a au moins le mérite d'explorer de nouveaux horizons, et en tout cas de proposer une caméra 4K aboutie offrant sur le papier un bon rapport prix/prestation.
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