Une étude publiée la semaine dernière ventant la sécurité du navigateur Chrome aurait été achetée par Google afin de heurter la part de marché du navigateur Firefox.
Le cabinet de sécurité Accuvant, spécialisé dans la sécurité informatique, a publié la semaine dernière un rapport de 140 pages démontrant les capacités de Chrome, Firefox et Internet Explorer à résister à certains types d'attaques. Au travers de cette analyse, Chrome serait le navigateur sortant le mieux son épingle du jeu. Pourtant, dans un entretien recueilli par nos confrères de ComputerWorld, Vikram Phatak, responsable des technologies au sein de la firme NSS Labs, déclare : « C'est l'un de ces rapports qui ont été financés par un marchand. Dans ce cas-là ce dernier choisit la méthodologie pour la conduite des tests et il semblerait que cela soit le cas ici ».
Egalement spécialisé dans la sécurité informatique, NSS Labs avoue avoir aussi accepté le financement d'une partie tierce, en l'occurrence Microsoft, pour l'analyse des dispositifs de protection des navigateurs. En mars 2009, NSS Labs avait alors annoncé qu'Internet Explorer 8 était le navigateur le plus sécurisé. « Nous ne faisons plus cela », déclare M. Phatak.
Vikram Phatak, appuyé du président de NSS Labs Rick Moy, énonce cependant des accusations bien plus sérieuses selon lesquelles ce rapport permettrait à Google de stopper le financement de Mozilla. « Google a payé pour ce rapport et cela fait partie d'une campagne promotionnelle ciblant Firefox pour mettre un terme au financement de celui-ci (et) pour affirmer qu'il est moins sécurisé que Chrome », expliquent-ils ainsi. Pour rappel, Google comptait pour 84% des revenus de Mozilla en 2010.
Les deux hommes font également mention du service Google Safe Browsing dont les interfaces de programmation sont mises à disposition auprès des éditeurs de navigateurs afin de retourner aux internautes des avertissements sur les pages web potentiellement dangereuses. Durant la période de tests effectués par Accuvant (du 22/11/11 au 02/12/11) le taux des sites web bloqués pour Chrome serait passé de 8% à 40% mais aurait chuté de 2% pour Firefox et Safari. « Il semblerait que Google ait volontairement bloqué des outils de protection contre les malwares au sein du flux de Safe Browsing », explique NSS Labs.
De leurs côtés, Google et Accuvant rejettent ces accusations. Les anglophones retrouveront l'étude incriminée ici (PDF) et les propos de NSS Labs ici (PDF).