Fin de l'hégémonie de Webkit sur le Web mobile ? Google a annoncé mercredi sa volonté de créer un nouveau moteur de rendu pour navigateur Web. Baptisé Blink celui-ci sera open source et reposera sur les travaux déjà menés autour de Webkit (il s'agit donc d'un fork). Le moteur de recherche explique que son navigateur, Chrome, fait aujourd'hui appel à différents procédés techniques qu'il est de plus en plus difficile de combiner avec Webkit. C'est de ce constat que serait née la volonté d'élaborer un nouveau moteur de rendu, malléable à merci.
« Ce n'a pas été une décision facile. Nous savons que l'introduction d'un nouveau moteur de rendu peut avoir des implications importantes pour le Web. Néanmoins, nous pensons que le fait d'avoir (sur le marché) plusieurs moteurs de rendu - de la même façon qu'il faut avoir plusieurs navigateurs disponibles - encouragera l'innovation au fil du temps et contribuera à améliorer la santé de l'écosystème Web dans son ensemble », commente Adam Barth, ingénieur logiciel au sein du projet Chromium chez Google.
Google indique que ses premiers efforts se concentreront sur des « améliorations au niveau de l'architecture interne » du moteur de rendu, ainsi que sur une simplification du code qui devraient à terme conduire à un navigateur plus léger, et plus stable.
Reste à voir quelles seront les implications pour les développeurs Web, qui aujourd'hui doivent tenir compte des différences entre moteurs de rendu pour leurs conceptions ? Dans un premier temps, celles-ci devraient se révéler limitées : Blink repose en effet sur le code de Webkit, mais des différences plus significatives pourraient apparaître à l'avenir. Le moteur promet quoi qu'il en soit que les futures fonctionnalités développées au sein de Blink (et donc de Chrome) se feront dans le respect des standards ouverts. Ce faisant, il pave la voie vers de nouvelles évolutions de son système d'exploitation, Chrome OS, lequel repose sur le navigateur du même nom.
Internautes et développeurs pourront suivre l'avancée de Blink via la page dédiée au projet.
En attendant de plus amples réactions de la part de la communauté, Google peut d'ores et déjà compter sur un premier soutien, incarné par Opera Software. L'éditeur norvégien, qui avait récemment annoncé son intention de basculer sur Webkit, a en effet fait savoir qu'il adopterait Blink au sein de son navigateur et contribuerait au projet.
En février dernier, nous évoquions les problèmes soulevés par l'omniprésence de Webkit au sein des navigateurs Web, particulièrement sur le terrain du mobile. Notons que le jour même de cette annonce, la fondation Mozilla a de son côté fait savoir qu'elle allait plancher sur la mise au point d'un nouveau moteur de rendu (jusqu'ici développé comme un prototype de recherche), Servo, en partenariat avec Samsung.