Le marché des hybrides n'en finit plus de voir naître de nouveaux produits. Problème : comme le concept ne laisse finalement que peu de latitude dans les choix techniques, tous se ressemblent un peu. Toshiba, pour différencier son Z20T de la concurrence, a décidé de jouer la carte du pro. Module 4G, trackpoint, clavier protégé contre les éclaboussures, châssis durci, écran mat... Le constructeur a sorti le grand jeu afin de convaincre le monde de l'entreprise.
Le souci, c'est que lorsqu'on s'adresse à ce public, il faut se montrer irréprochable. Et malheureusement pour Toshiba, son Portégé Z20T n'est pas exempt de tout reproche, loin s'en faut.
Un hybride taillé pour le pro
À la lecture de la fiche technique de ce Portégé, l'enthousiasme est de mise : le Z20T a de nombreux, voire de très nombreux atouts si l'on pense à la cible visée, à savoir le professionnel. Il est tout d'abord équipé d'un châssis prévu pour résister à une chute de 76 cm (on ne sait pas ce qu'il advient du portable à 77 cm en revanche). Pour être honnêtes, nous n'avons pas testé cette aptitude du Portégé Z20T, mais elle constitue sans nul doute un argument pour qui voyage fréquemment avec son portable à la main, ou sur un siège de train.Le second argument à mettre à l'actif de cette machine est son écran mat, très appréciable pour travailler dans n'importe quelles conditions de lumière. Et c'est très agréable à l'usage. Comme quoi, dalle tactile et écran mat peuvent bel et bien faire bon ménage, et Toshiba le prouve. L'idée est assez simple : le constructeur a appliqué un filtre sur son écran, afin de le rendre insensible aux reflets. Une bonne idée dont devraient s'inspirer d'autres marques.
Parmi les points forts de cette machine, on trouve également l'emplacement pour carte SIM présent sur certaines des déclinaisons du Z20T. L'apport d'une telle solution est évident : pouvoir rester connecté n'importe où, comme vous le feriez avec votre smartphone. Notez que le module choisi par Toshiba est compatible 4G/LTE sur les bandes 800, 1 800 et 2 600 MHz notamment.
Autre aspect appréciable de ce Portégé Z20T : son silence en fonctionnement. En charge comme au repos, pas un bruit n'émane de cet hybride. Évidemment, cela n'est pas sans conséquences, nous y reviendrons plus tard dans ce test.
Toujours dans l'optique de plaire au professionnel, Toshiba a pris soin d'équiper certains de ses Z20T d'une plateforme Intel vPro, incluant une puce de chiffrement matériel (TPM) ainsi que la technologie AMT (pour Active Management Technology), qui permet au support informatique de l'entreprise de surveiller, gérer, réparer et mettre à jour les machines à distance.
La connectique offerte par ce PC nous a convaincus : la partie tablette dispose d'un lecteur microSD, d'une sortie micro-HDMI et d'un port micro-USB. Dommage que le constructeur ne livre pas les adaptateurs idoines. Quant au dock, il propose deux ports USB 3.0, une entrée Ethernet gigabit, une sortie VGA et une seconde en HDMI plein format.
L'ergonomie est également un domaine où Toshiba a tenté de coller aux exigences des professionnels : le clavier du Z20T est rétroéclairé, propose une frappe tout à fait agréable et dispose d'une protection contre les éclaboussures, et à la manière de Lenovo sur ses ThinkPad. La position des touches Haut de page et Bas de page est surprenante, le pavé directionnel un peu petit, mais globalement, ce clavier reste agréable à utiliser.
Le constructeur japonais a choisi d'intégrer un trackpoint au milieu de son clavier. Associé aux deux boutons physiques qui surplombent le touchpad, il permet d'utiliser le portable en des lieux particulièrement exigus, comme dans un train ou un avion. Un dispositif qui complète le touchpad cliquable.
De même, le format hybride de ce portable lui permet de jouer la carte de la polyvalence et d'être présent sur plusieurs tableaux : celui de la production comme celui de la consultation. Le passage de l'un à l'autre s'effectue simplement, grâce notamment à un dispositif simple et efficace pour solidariser / désolidariser la tablette de son dock.
Enfin, l'autonomie d'un portable est probablement l'un des critères les plus importants pour un utilisateur nomade, et à ce jeu-là, le Z20T affiche des performances très, très convaincantes : sur notre test maison, qui combine surf, usage bureautique, vidéo et audio, le Z20T n'a succombé qu'au bout de 13h30. Moins que les 17 heures promises par Toshiba, mais suffisant pour la plupart des utilisateurs.
Ce Portégé doit cette prouesse à la présence de deux batteries en son sein : l'une dans la partie tablette, l'autre sous le clavier. Un clavier par ailleurs fourni en standard par Toshiba, qui livre aussi un stylet avec son portable, accessoire malheureusement absent du colis envoyé par Toshiba.
Quelques petits défauts, et un gros problème
Sur le papier, le Portégé Z20T a donc tout pour plaire. Ce serait oublier ses petits et son gros défaut. À commencer par son poids : avec un peu plus de 1,5 kg (dont 730 grammes pour la tablette seule), on est loin de ce qui se fait de mieux en matière de légèreté, y compris dans la gamme Portégé. Un surpoids évidemment dû aux deux batteries présentes sur ce modèle : quelques grammes de plus, certes, mais pour plusieurs heures d'autonomie supplémentaires.La dalle du Z20T manque de luminosité : avec 225 cm/m², on est juste au-dessus du raisonnable. Comme les noirs sont assez profonds pour un portable (0,3 cd/m²), le contraste grimpe à 750:1. Associé au film mat, il autorise malgré tout un confort visuel suffisant. La colorimétrie est en revanche plus gênante : avec un delta E moyen à 7,1, on s'éloigne franchement de l'idéal au niveau du rendu.
Autre grief, plus important encore : le touchpad est trop étriqué et peu précis. Les adeptes du trackpoint n'y verront pas là un inconvénient, mais les autres risquent fort d'avoir rapidement recours à une souris.
Côté performances, mis à part le support de stockage et la mémoire, très performants, on reste sur notre faim. La compacité de ce portable l'empêche d'embarquer un processeur plus puissant qu'un Core M dont on connaît les limites. Pour du surf ou de la bureautique, passe encore, mais le professionnel attend probablement davantage de sa machine.
Pire, ce processeur voit ses performances amoindries au cours d'une activité intensive, réduisant sa fréquence afin de descendre sous les 90°C, température relevée durant nos tests.
Là n'est toutefois pas le plus gros défaut de ce Portégé Z20T. Car cet hybride souffre d'un mal bien plus ennuyeux et qui ne constitue en rien un compromis ou un choix technique. Le gros problème de ce portable, c'est la qualité du système de fixation entre le dock et la tablette. Cette dernière prend beaucoup de jeu une fois insérée dans la partie prévue pour l'accueillir, ce qui a deux conséquences fâcheuses : un souci de stabilité de l'écran, d'une part, mais surtout un écrasement de ce dernier contre le clavier, d'autre part.
La dalle de notre Z20T de test affiche les stigmates de ce défaut de conception : sur le haut de l'écran, on retrouve les traces du touchpad... Avec de simples patins en caoutchouc comme ceux présents sur les côtés du clavier, Toshiba aurait corrigé en partie le problème. Dommage.
Notre avis
Sur le papier, le Portégé Z20T a tout pour satisfaire le professionnel. Armé pour l'usage nomade, polyvalent et très endurant, il dispose d'arguments indéniables comme sa robustesse ou son écran mat.Ce dernier aurait probablement gagné à être plus lumineux, le touchpad est perfectible et côté performances, on n'atteint pas toujours le niveau d'une Surface Pro 3, pour un form factor pourtant très proche.
Le compromis fait par Toshiba reste cependant valable, tout comme celui réalisé sur le poids de la machine : quelques grammes supplémentaires, mais pour une autonomie très conséquente.
Le Portégé Z20T pourrait donc avoir tout de la machine idéale pour professionnel nomade si Toshiba avait pris plus de soin dans la conception de sa charnière : le jeu de la tablette dans son support et les conséquences qu'il implique ne sont pas compatibles avec le prix élevé demandé par Toshiba ou encore avec la cible visée par le constructeur.
Si vous avez toutefois 1 400 ou 1 800 euros à mettre dans cet hybride, Toshiba vous permet de tester son PC durant 30 jours, pendant lesquels vous pouvez vous faire rembourser la machine. Une offre valable uniquement pour les entreprises et non pour les particuliers (voir les conditions). Vous pouvez ainsi vous faire votre propre idée sur ce modèle. Pour notre part, nous attendons que Toshiba corrige sa copie sur les petits et gros défauts de cet hybride avant de vous le conseiller.