Comment ça, un ultrabook de 15,6 pouces ? Comme nous le rappelions lors de notre test du Samsung Series 5 Ultra, l'appellation « Ultrabook » ne fait pas seulement référence aux modèles 13,3 pouces ultralégers comme les UX31E d'Asus, Z830 de Toshiba ou... S3 d'Acer. Et si un portable dont le châssis est inférieur à 14 pouces ne doit pas dépasser 18 mm d'épaisseur, pour les modèles de 14 pouces et plus, Intel autorise les constructeurs à pousser le bouchon un peu plus loin, jusqu'à 21 mm. Aucune limite de poids ou de dimensions (autre que l'épaisseur) n'étant exigée, on peut même, en théorie, imaginer de futurs ultrabooks de 17,3 pouces, tant que leur épaisseur reste sous les 21 mm. Un futur L3 ?
Nous n'en sommes pas encore là, et avec ses 15,6 pouces, le Timeline Ultra M3 est à ce jour le plus gros ultrabook du marché. De quoi lui offrir quelques avantages, comme une puce graphique dédiée digne de ce nom ou un pavé numérique, mais également de quoi lui jouer quelques tours, avec un poids et un encombrement qui font passer le concept d'ultrabook pour un simple argument marketing. Voyons donc ce qu'offre ce nouvel ultrabook d'Acer !
Présentation[/anchor]
Acer Timeline Ultra M3 | |
Caractéristiques techniques | |
Réf. exacte | M3-581TG |
Ecran - Définition | 15,6" WLED HD 1 366 x 768 pixels |
Processeur | Intel Core i5-2467M (1,6 à 2,3 GHz) |
Nombre de cœurs | 2 (4 avec HT) |
Mémoire vive | 4 Go DDR3 1 333 MHz |
Carte graphique | NVIDIA GeForce GT 640M (1 024 Mo) |
Stockage | 500 Go @ 5 400 RPM 20 Go SSD (Express Cache) |
Lecteur optique | Graveur DVD |
Wi-Fi | 802.11 b/g/n (AR5B97) |
Bluetooth | 4.0 |
Lecteur de cartes | SD, SDHC, SDXC, MMC |
Connectique PC | 1x USB 3.0, 2x USB 2.0, Ethernet Gigabit |
Connectique A/V | HDMI 1.4, casque/micro |
Webcam | Webcam 1,3 mégapixel |
Clavier | 104 touches chiclet avec pavé numérique |
Touchpad | 107 x 78 mm |
OS | Windows 7 Edition Familiale Premium 64-bit |
Garantie | 1 an |
Batterie | 3 cellules 5 100 mAh |
Dimensions | 376 x 253 x 20,7 / 19,7 mm |
Poids | 2,25 Kg |
Le travail d'Acer pour rendre son modèle 15,6 pouces encore plus compact n'est toutefois pas à négliger, mais force est de constater que l'évolution pourra paraître faible pour certains. D'autant que le Timeline U M3 ne brille pas par son design. Et si Asus nous avait séduits avec un UX31E particulièrement soigné au niveau de la finition, il est difficile de s'extasier devant le nouvel ultrabook d'Acer. L'utilisation d'un alliage d'aluminium assez peu qualitatif (uniquement sur la coque supérieure) et de plastique y est probablement pour quelque chose. De même, le coloris à deux tons (noir pour la coque, gris pour le clavier) n'est pas vraiment des plus attrayants. C'est sobre, relativement bien fini par ailleurs, mais au final, cela reste assez quelconque.
Évoquons enfin l'écran 15,6 pouces qui équipe cet ultrabook. C'est une dalle brillante, particulièrement mal réglée au niveau de la colorimétrie. Sans réglage, le delta E moyen mesuré par notre sonde dépasse les 11 ! Pire, le contraste est lui aussi particulièrement faible (215 pour 1), puisque si la luminosité est convenable (258 cd/m²), le point noir est exécrable (1,2 cd/m²). Après une calibration, on retrouve une colorimétrie excellente (delta E de 1,2), mais le contraste ne décolle pas : la luminance baisse à 163 cd/m², le point noir s'améliore un peu à 0,73 cd/m², pour un contraste final de 223 pour 1. C'est vraiment trop faible.
Configuration matérielle[/anchor]
À gros ultrabook, grosse configuration ? Oui et non. En effet, côté processeur, rien de neuf sous le soleil. Alors que les nouveaux Ivy Bridge d'Intel sont attendus dans les semaines à venir, Acer préfère faire confiance à un Core i5-2467M de génération Sandy Bridge. Le même CPU qui équipe le Samsung Series 5 Ultra, le Toshiba Z830, le Folio 13 de HP ou le Dell XPS 13z, notamment. Doté de 3 Mo de mémoire cache et d'une enveloppe thermique de 17W, ce processeur voit la fréquence varier entre 1,6 GHz et 2,3 GHz, lorsque le mode Turbo agit sur un des deux cœurs physiques. Ce processeur est épaulé par 4 Go de mémoire vive, deux modules de DDR3 fonctionnant en double canal et cadencés à 1 333 MHz.Côté stockage, notre modèle de test est pourvu d'un disque dur de 500 Go, de marque Toshiba, fonctionnant à 5 400 tours par minute. Une unité couplée à un SSD de 20 Go qui est utilisé en tant que cache, grâce à l'Express Cache de Diskeeper. Une solution utilisée sur le Samsung Series 5 Ultra notamment, et qui est censée réconcilier capacité de stockage et réactivité. Nous verrons dans les faits si cela se vérifie. Quoi qu'il en soit, ce type de fonctionnement hybride tend à se généraliser, et OCZ (avec son Synapse), Crucial (avec Adrenaline) et Corsair (et son Accelerator) proposent déjà des solutions similaires.
Le disque dur du M3 : notez les coussins destinés à absorber les vibrations de l'unité de stockage
Finalement, le véritable apport de cet ultrabook 15,6 pouces par rapport à ces concurrents plus petits, c'est l'adoption d'un GPU dédiée digne de ce nom. Le HD 3000 fonctionne très bien si l'on veut se contenter d'afficher de la bureautique ou même un film en HD, mais dès qu'il s'agit de jouer, il montre clairement ses limites avec les titres récents. Acer, en optant pour le tout dernier GPU mobile de NVIDIA, fait clairement le choix de la polyvalence. Le Timeline U M3 est en effet pourvu du GeForce GT 640M, dont nous pouvons vous parler dans les grandes lignes seulement, puisque NVIDIA n'a pour l'instant toujours pas officialisé sa nouvelle gamme.
Basée sur la nouvelle architecture Kepler du fondeur, cette puce graphique dispose de 384 cœurs CUDA fonctionnant à une fréquence encore inconnue, faute de pilote adéquate. Elle est dotée de 1 Go de mémoire dédiée, interfacée sur un bus 128-bit et cadencée à 1 800 MHz. Compatible DirectX 11, elle prend évidemment en charge toutes les fonctionnalités chères au caméléon, à savoir l'indispensable Optimus, PhysX, 3D Vision et 3DTV Play.
Fort de ses dimensions plus généreuses, le Timeline U M3 offre sur son flanc un graveur de DVD, ainsi qu'un lecteur de cartes-mémoire. Il est dommage que le constructeur ait déporté l'ensemble de la connectique à l'arrière du portable pour implanter le lecteur optique sur la tranche gauche. De fait, l'accès aux deux ports USB 2.0, au port USB 3.0, au port HDMI plein format et au port Ethernet gigabit n'est pas des plus aisé. Même la prise jack est placée à l'arrière, obligeant ainsi l'utilisateur à tourner sa machine ou à se contorsionner pour brancher un simple casque ou clé USB.
Évoquons la batterie 3 cellules de 5 100 mAh, qui promet jusqu'à 8 h d'autonomie selon Acer, ou encore, le système audio certifié Dolby Home Theater v4 qui donne à cet ultrabook un son assez puissant et relativement bien défini, mais dont les basses sont naturellement absentes. Quant à la connectivité du M3, elle est assurée par un circuit Atheros compatible avec le Wi-Fi 802.11n et le Bluetooth 4.0.
Ergonomie, à l'usage[/anchor]
Dès la première prise en main de ce Timeline U M3, un élément nous a interpellé : où est donc passé le bouton de mise sous tension ? Il nous a fallu quelques (longues) secondes pour le trouver, à l'avant du portable. Un choix étonnant de la part d'Acer, d'autant que l'on a tendance à actionner par erreur ce bouton lorsque l'on déplace le portable, ou que l'on tourne ce dernier pour brancher une clé USB à l'arrière.Passé ce moment de solitude, on découvre un clavier de type chiclet, et en Qwerty, le M3 n'étant pas encore disponible en France à l'heure où nous écrivons ces lignes. Doté de touches suffisamment larges et bien espacées, mais pas plus que sur un ultrabook de 13,3 pouces. Vrai plus du châssis de 15,6 pouces : la présence d'un pavé numérique dédié. Deux petits regrets toutefois. La taille du pavé directionnel tout d'abord : même si les flèches sont bien espacées, leurs dimensions sont vraiment ridicules.
L'autre grief concerne la hauteur à laquelle ce clavier est positionné : il faut fournir quelques efforts pour aller chercher les touches supérieures. Toutefois, cela bénéficie au touchpad, dont la hauteur est exceptionnellement élevée, alors que la largeur est tout aussi confortable. Ce dispositif est entièrement cliquable, et donc dépourvu de boutons dédiés. On peut se faire à cet usage, en veillant à ne pas laisser trainer de doigt pour éviter d'activer des commandes multitouch (scrolling, zoom, alt tab).
C'est d'autant plus simple que la zone basse du dispositif, celle où s'effectuent les clics, est moins sensible que le restant de la surface. En revanche, il est réellement dommage que les clics simples se transforment si souvent en doubles-clics. Le pilote dont dispose ce touchpad est particulièrement complet et les réglages sont nombreux, mais nous ne sommes pas parvenus à corriger ce problème. Gageons que les versions qui seront commercialisées par Acer ne seront pas atteintes du même mal.
Côté suite logicielle, Acer fournit un grand nombre de logiciels et d'utilitaires, pour certains plutôt utiles. C'est le cas notamment des Acer eRecovery Management et Backup Manager, qui ont pour fonction de créer un disque de restauration, comprenant si besoin est les pilotes pour le premier, afin de réinstaller votre ultrabook avec les paramètres d'usine, alors que le second est un vrai logiciel qui sauvegarde vos fichiers ou l'état de votre système au moment où vous l'exécutez.
Autre utilitaire sympathique, l'USB Charge Manager, qui permet d'interdire le chargement par la prise USB 3.0 dès que la batterie passe sous un certain seuil, que vous choisissez. L'Acer Updater a également son utilité, puisqu'il vous permet de mettre à jour simplement votre machine sans avoir à vous connecter sur le site d'Acer.
Notez également la présence de l'Acer Crystal Eye Webcam, qui permet de gérer l'image (en 1 280 x 1 024 pixels) issue de la webcam 1,3 mégapixel qui équipe cet ultrabook. Une image honnête, mais qui vire un peu au rouge. Pas d'inquiétude, un petit tour dans les outils de réglages, et le tour est joué.
Notez également la présence plus anecdotique de la suite multimédia clear.fi d'Acer, avec clear.fi media et clear.fi photo, du Cyberlink MediaEspresso, capable de convertir très simplement vos médias, ou encore du newsXpresso, qui vous permet d'agréger vos lectures préférées, mais qui reste limité à certains titres. Enfin, le Timeline M3 dispose du Green Instant On, qui lui permet de sortir de veille en seulement 1,5 seconde, et de l'Instant Connect, qui accélère la connection Wi-Fi aux points d'accès déjà connus du portable. Deux fonctionnalités déjà présentes sur l'Aspire S3 et qui sont en accord avec les exigences d'Intel en la matière.
Performances : les scores de l'Aspire M3[/anchor]
Qu'en est-il des performances de cet ultrabook dans la pratique ? Que donne-t-il face à d'autres ultrabooks ? Vous trouverez des résultats chiffrés et comparés dans les pages suivantes :Notre avis[/anchor]
En revanche, cet Acer M3 a des atouts à faire valoir. Au premier rang desquels sa puce graphique, le GeForce GT 640M, dont les performances alliées à l'efficacité d'Optimus offrent à ce portable une polyvalence certaine. Au final, ce Timeline est à la fois capable d'offrir une expérience très satisfaisante dans les jeux, tout en restant très autonome.
Il reste cependant très dommage qu'Acer n'ait pas mieux utilisé son châssis de 15,6 pouces en en profitant pour améliorer la définition de son écran, qui stagne à 1 366 x 768. Un écran dont le contraste est absolument insuffisant par ailleurs. Commercialisé en France courant fin avril - début mai, ce portable sera proposé dans cette version à 799 euros, tandis qu'un modèle doté d'un SSD de 128 Go sera vendu à 899 euros. Un prix qui nous semble raisonnable, mais que nous aurions aimé plus serré, notamment sur le modèle sans SSD.