Capturer un champ de lumière tridimensionnel
Aussi appelée light field photography, littéralement photographie de champ de lumière, cette technologie capture un champ de lumière, contrairement à un appareil photo conventionnel capturant un seul plan.
Elle repose pour ce faire sur un capteur photo conventionnel mais surmonté d'une multitude de microlentilles. Chaque rayon de lumière est ainsi capturé par un lot de photodiodes, et non par une seule, ce qui permet d'en déduire la direction, et donc la profondeur, soit une troisième dimension.
Il n'y a donc plus lieu de faire la mise au point avant la prise de vue, puisque l'enregistrement de l'angle d'attaque de chacun des rayons permet d'en calculer le point de convergence, et donc de simuler un décalage du capteur en avant ou en arrière, ce que fait en définitive un système de mise au point traditionnel.
Conséquence directe à la prise de vue, le déclenchement est nettement accéléré.
Mieux encore, il est également possible de simuler un décalage latéral, autrement dit une parallaxe, c'est-à-dire de simuler plusieurs points de vue... Il n'en faut pas plus pour créer une photo en relief (en 3D) ! Le logiciel de traitement n'en sera pas capable dans un premier temps, mais il le pourra ultérieurement, y compris avec d'anciens clichés puisque toutes les données requises leurs sont intrinsèques.
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Une ergonomie inédite
Le « Lytro Light Field Camera » révolutionne également l'ergonomie traditionnelle, réfutant tout héritage de la photo argentique. L'appareil photo se matérialise effectivement sous la forme d'un parallélépipède allongé en aluminium, n'arborant que deux boutons (mise sous tension et déclencheur) et aux extrémités duquel se trouvent l'objectif d'une part et un écran tactile multipoint de 33 mm d'autre part.
Le fabricant communique bien peu de caractéristiques techniques, non seulement car le procédé plénoptique chamboule les notions, mais aussi parce qu'elles ne sont pas particulièrement généreuses.
Le capteur carré capture ainsi 11 megarays, c'est-à-dire 11 millions de rayons de lumière, mais c'est du nombre de microlentilles, non communiqué, que découle la définition du cliché final. Le fabricant préfère parler d'« images vivantes de qualité HD », c'est-à-dire de 1080 pixels de côté.
Il est quoi qu'il en soit surmonté d'un zoom optique lumineux à ouverture constante offrant une confortable amplitude de 8x, équivalent à un 35-280 mm f/2.
Un connecteur mini USB permet enfin de charger sa batterie inamovible et de connecter à un ordinateur sa mémoire interne de 8 ou 16 Go, permettant de réaliser respectivement 350 et 700 clichés, soit 23 Mo par fichier brut.
Notons pour conclure que la visualisation des clichés interactifs, avec lesquels on peut modifier la mise au point d'un clic, requiert un lecteur spécifique. Celui-ci est publiable sur Internet (et notamment sur Facebook), hébergé par Lytro, puis consultable d'un navigateur avec Flash, et d'un smartphone ou d'une tablette en HTML5.
Le « Lytro Light Field Camera » sera commercialisé aux États-Unis en début d'année 2012. Il est disponible dès à présent en précommande au prix de 400 dollars pour 8 Go ou de 500 dollars pour 16 Go. Nouvel entrant sur le marché hautement concurrentiel de la photo grand public, Lytro pense pouvoir se faire une place avec son procédé révolutionnaire, comme avait pu le faire Polaroid en son temps.