Test Ricoh CX5 : pro dans l'âme mais pas sur le terrain

Aurélien Audy
Publié le 29 juin 2011 à 15h32

Ricoh CX5

Moins connu du grand public, mais pourtant illustre, le japonais Ricoh est resté limité pendant longtemps à une clientèle professionnelle. En effet la spécialité d'alors, un grand angle que peu de concurrents proposaient, répondait à des besoins très ciblés (architectes, professionnels du bâtiment...). Depuis, la marque s'est fait une place, forte de cet aura de fabricant sérieux. Nous testons aujourd'hui le CX5, dernier appareil en date de la série CX.

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Ricoh CX5
Caractéristiques photo
Pixels réels /
Résolution max
10 Mpix /
3 648 x 2 736 pixels
Capteur - tailleCMOS Rétro-exposé - 1/2,3"
Zoom28 - 300 mm (10,7 X)
Ouvertures max / stab
f3,5 - f5,6 / mécanique
Ecran
3'' / 921 000 pixels
Sensibilités
100 à 3 200 ISO
Obturateur
8 s - 1/2 000 s
Macro
1 cm
Portée du flash
4,0 m maximum
GPS / Format RAW
Non / Non
Stockage
SD/SDHC
+ 40 Mo interne
ConnectiqueMicro USB + Micro HDMI
Autonomie annoncée280 photos (CIPA)
Dimensions101,5 x 58,6 x 29,4 mm
Poids196 g
AlimentationBatterie Li-ion 950 mAh
Caractéristiques vidéo
Qualité max720p en 30 im/s
Conteneur - codecAVI (Motion JPEG)
SonMono
Zoom / AF pendant vidéoNon / Non
Vidéo stabiliséeOui, mécanique

Prise en main et ergonomie du Ricoh CX5

Le CX5 reprend exactement le même boîtier que le CX4, et sensiblement le même que les CX3, CX2, CX1... Eh oui Ricoh aime les transitions douces ! La finition de l'appareil intégralement en métal est toujours aussi soignée. Mais on pourra reprocher le côté très anguleux du boîtier. Notamment de la tige en fer quasi coupante en lieu de poignée. Le repose pouce en caoutchouc est nettement plus douillet. Au final, la prise en main est stable et tout de même bien agréable.

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La tige métallique faisant office de poignée et le grip de pouce à l'arrière


Un point gênant en revanche : l'emplacement du flash est comme sur le Pentax Optio RZ10 très mal étudié ! Il faudra vraiment faire attention à la position des doigts parce que naturellement, le majeur vient couvrir partiellement ou totalement le flash.

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La première photo, c'est avec le doigt qui couvre partiellement le flash. Sur la seconde image le doigt couvre totalement le flash : la photo est sous-exposée, la balance des blancs perturbée


« LA » nouveauté du CX5, c'est l'apparition, ou plutôt devrions-nous dire le retour, du télémètre pour venir compléter la mesure de la mise au point par détection de contraste. Un télémètre, c'est un système de mesure permanente de la distance entre l'appareil et le sujet, effectuée ici par rayons infrarouges. Ces informations de distance sont alors transmises à la détection par contraste (qui fonctionne elle par tâtonnement) pour accélérer la mise au point. Nous verrons si cette solution hybride est vraiment efficace.

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Le télémètre, c'est cette cellule noire située à côté du flash. Il faudra également faire attention de ne pas la recouvrir avec son majeur !


Le CX5 bénéficie d'un superbe écran de 3 pouces, affichant la définition très fine de 921 000 pixels. Cet écran reste relativement visible en plein jour, un bon point. En matière de commandes, Ricoh est à la limite du fétichisme : elles n'ont pas été modifiées depuis le CX1. On retrouve donc les quatre touches Menu, Fn, Corbeille/retardateur et Disp. au dos de l'appareil, ainsi que le pratique joystick, avec son raccourci personnalisable ADJ..

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Ecran de visée, visibilité en plein soleil, commandes au dos de l'appareil et sélecteur de modes


Pas de surprise non plus au niveau de l'interface, toujours aussi brute, mais efficace. Deux onglets, prise de vue et configuration, rassemblant respectivement deux et quatre pages d'entrées. Si le néophyte prendra peur, l'utilisateur avancé se sentira vite à l'aise, même s'il n'est pas coutumier de la marque. D'autant que la navigation au joystick est fluide et rapide. On apprécie particulièrement les personnalisations possibles des touches Fn et Adj., ainsi que des deux modes MY1 et MY2 (sur le sélecteur). Le CX5 embarque sinon une prise micro USB et plus rare une micro HDMI (attention, le câble micro HDMI, non fourni, n'est pas forcément facile à trouver). Ricoh annonce 280 vues avec une charge (norme CIPA).

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<center>Distorsion à 28 mm</center>" alt="

<center>Distorsion à 134 mm</center>" alt="

<center>Distorsion à 280 mm</center>" alt="

Qualité d'image et hautes sensibilités

Le CX5 reprend le même capteur CMOS rétro-exposé de 10 Mpix déjà vu sur les CX4 et CX3. Le composant de 1/2,3 pouce est donc celui qui affiche la plus faible densité de pixels, 37,8 Mpix/cm² (10,6 Mpix réels, 10 Mpix effectifs). Est-ce pour autant celui qui monte le mieux en sensibilité ? Non clairement pas. À 100 et 200 ISO, ça part plutôt bien. On perçoit un grain ambiant, mais ça n'est pas dérangeant du tout. À 400 ISO, ce grain s'amplifie et devient plus grossier : l'image se dégrade inévitablement et perd au passage des détails. Les photos restent exploitables pour des tirages A4, mais on sent qu'il ne reste plus beaucoup de marge à l'appareil... Et la situation ne s'arrange pas en poussant le cran supérieur : le grain devient vraiment flagrant condamnant la photo à des dimensions de tirage modeste. Au-delà ? Le 1 600 ISO n'est guère exploitable sauf en 10 x 15 cm. Et le 3 200 ISO n'est qu'une confiture de pixels...

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<center>Scène de test : extrait 1 à 200 ISO</center>

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<center>Scène de test : extrait 1 à 400 ISO</center>

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<center>Scène de test : extrait 1 à 800 ISO</center>

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<center>Scène de test : extrait 1 à 1 600 ISO</center>

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<center>Scène de test : extrait 1 à 3 200 ISO</center>

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<center>Scène de test : extrait 2 à 100 ISO</center>

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<center>Scène de test : extrait 2 à 200 ISO</center>

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<center>Scène de test : extrait 2 à 400 ISO</center>

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<center>Scène de test : extrait 2 à 800 ISO</center>

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<center>Scène de test : extrait 2 à 1 600 ISO</center>" alt="

<center>Scène de test : extrait 2 à 3 200 ISO</center>" alt="

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Scène photographiée à 1 600 ISO, sans la réduction du bruit puis avec, en réglage faible, fort et enfin maximum



Ricoh a également inclus un algorithme Super résolution qui contrairement à ce que le nom suggère n'interpole pas la taille de l'image, mais applique simplement un renforcement de la netteté. Pas franchement utile car assez violent, même réglé sur faible. Le CX5 dispose également d'un mode nocturne à main levée, baptisé Multi-prise paysage nuit, d'autant plus efficace que l'appareil bruite beaucoup dans les hautes sensibilités. En revanche, à conditions lumineuses constantes, la balance des blancs varie si on la laisse en automatique. Bizarre...

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La différence est nette !


Et la balance des blancs automatique s'avère d'ailleurs très perfectible. Même dans des conditions favorables, typiquement une belle journée ensoleillée, les photos du CX5 virent ostensiblement au vert - jaune. Il faudra donc sélectionner les balances préréglées adaptées ou faire sa propre mesure de balance. La mesure d'exposition tend à sous-exposer, c'est moins grave qu'une surexposition car on peut récupérer la matière dans les ombres facilement, mais un post-traitement sera alors nécessaire. En revanche le mode macro très satisfaisant.

Fonctionnalités et vidéo

Le CX5 propose quelques fonctionnalités intéressantes comme la Gamme dynamique, même si on a déjà vu plus efficace en la matière, le mode discret (tout ce qui fait du bruit ou de la lumière est coupé), la macro zoom (l'appareil choisit la focale qui va bien pour faire de la macro) ou la correction de biais. Cette dernière fonctionnalité permet de redresser et recadrer une carte de visite par exemple pour en faire une belle photo rectangulaire. Ça peut être utile. En revanche, Ricoh a fait l'impasse sur la panoramique...

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A gauche la photo normale, à droite celle avec l'effet DR


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A gauche la photo normale, à droite le résultat une fois la correction de biais opérée


On citera également le mode Prise de vues créatives qui rassemble quelques effets sympathiques comme le miniature (sorte de vignettage de flou), le noir et blanc contrasté ou le traitement croisé. Et plus intéressant, l'appareil gère le format brut RAW, c'est le seul de ce comparatif ! Étonnant dès lors qu'il n'y ait pas de mode manuel ou semi-manuel...

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Les modes créatifs et scène


Les performances de l'appareil en vidéo sont nettement moins reluisantes. Si la fluidité des 30 im/s est appréciable, les images souffrent en revanche d'un aliasing (effet d'escalier sur les lignes droites) fort dérangeant. Idem, l'utilisateur pourra s'accommoder de la résolution limitée au 720p, mais certainement pas de l'absence de zoom optique (cela dit vu le bruit de la motorisation...) ou d'une stabilisation efficace. Et point d'autofocus pendant nos tournages, alors que le réglage Mise au point : AF Mulit était bien actif... Précisons enfin que les vidéos sont encapsulées en AVI et encodées en Motion Jpeg sur un débit de 35,5 Mbps. Le son lui est capté en mono...





Conclusion

Le CX5 est un appareil un peu à part dans le paysage des appareils photo. On sent le passif pro de Ricoh, dans les possibilités assez poussées de personnalisation de l'appareil et l'ergonomie en général. Idem sur les fonctionnalités et notamment la présence du format RAW. L'écran est superbe, la finition sérieuse. Maintenant, le CX5 a aussi quelques tares, et pas les moindres. La gestion du traitement d'image n'est pas glorieuse (mais pas pire que celle du TZ20 de Panasonic), la balance des blancs automatique peu fiable et le mode vidéo calamiteux... On regrettera également l'absence de modes manuels et d'une vraie stabilisation optique. Bref, l'appareil n'est pas si mal au final, mais il y a quand même de meilleurs choix à faire.

Ricoh CX5

5

Les plus

  • Belle finition / ergonomie typée pro
  • Des fonctionnalités sympa et efficaces
  • Format RAW / personnalisations
  • Ecran bien défini et visible

Les moins

  • Pas de stabilisation optique
  • Promesse de AF hybride non tenue
  • Gestion des hautes sensibiltés
  • Balance auto peu fiable / vidéo

Qualité d'image5

Réactivité6

Ergonomie8

Fonctionnalités7


Aurélien Audy
Par Aurélien Audy

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