Nikon AW120 : bardé de fonctionnalités
A l'instar de Canon, Nikon est arrivé tard (août 2011 avec le AW100) et prudemment sur le marché du compact numérique étanche. Il y avait bien les Nikonos du temps de l'argentique, mais c'est une autre histoire. Le AW120 n'est que le troisième modèle du constructeur. Mais déjà on constate des évolutions intéressantes.Le Nikon AW120
Prise en mains et ergonomie
Le design de l'AW (pour All Weather, c'est-à-dire tout temps) ne change pas d'un iota, si ce n'est qu'il prend à chaque fois un peu de poids d'une version à l'autre. Quand on passe du XP70 de Fujifilm à cet AW120, la différence de construction est frappante. La façade est en métal, le dos en plastique, mais un type de plastique qui fait hésiter un moment sur la nature du matériau. Rien ne branle, l'assemblage a de toute évidence été soigné. La prise en mains est favorisée par le design assez carré de l'appareil, où les tranches épaisses fournissent de bons appuis. En revanche, Nikon aurait pu se montrer plus généreux sur les picots de pouce et ajouter un grip en façade. Les différentes touches conservent leur implémentation, la forme de croix a simplement été remplacée par un pavé circulaire qui accroche bien les doigts.La tranche latérale gauche accueille toujours deux commandes spéciales, l'une pour le GPS, l'autre pour ce que Nikon appelle le « Contrôle actif ». Un peu l'équivalent du « Tap Control » d'Olympus, cette fonction simplifie l'affichage à l'écran à cinq grosses icônes (prise de vue, de vidéo, lecture, affichage des cartes GPS et sortir du menu), on navigue en secouant l'appareil. Pratique quand on est sous l'eau où qu'on a des gants.
Le AW120 s'isole de l'hostile milieu extérieur par le biais d'une seule trappe, fermement verrouillée par une molette avec bouton central de sécurité. Sous cette trappe, un épais joint (plus que sur le XP70 qui utilise la même fermeture) permet une immersion jusqu'à 18 m, faisant du compact Nikon le deuxième compact le mieux protégé, après le D30 de Canon et ses 25 m.
Trappe étanche
Le AW120 se distingue du lot par son intégration poussée de capteurs géométriques, outre le GPS déjà mentionné : boussole, altimètre, baromètre et profondimètre font de l'appareil un véritable petit couteau suisse de l'aventurier. Côté GPS, l'appareil va plus loin que du simple géomarquage : un appui sur le bouton GPS affiche carrément une carte du monde, avec localisation de l'utilisateur (une fois que l'appareil a fait le fix, c'est-à-dire l'accroche GPS, ce qui peut parfois prendre un peu de temps). Le AW120 dispose également d'un module Wi-Fi complet, fonctionnant notamment avec l'application Wireless Mobile Utility (iOS et Android).
Sans changer de batterie, Nikon a réussi à faire progresser l'autonomie de 250 à 350 vues, faisant du AW120 un des compacts étanches les plus autonomes. Tout cela dépendra bien sûr de l'usage qui est fait des multiples capteurs, du GPS et du Wi-Fi... En matière d'écran, on apprécie le gain de définition (921 000 pixels, toujours en Oled) mais la visibilité en plein soleil reste problématique, la vitre de protection occasionnant facilement des reflets.
Quid des menus ?
Nikon n'hésite pas à opérer des changements dans ses interfaces par petites touches. Exemple concret : la barre de sélection des modes est désormais à droite, tandis que l'éventail des choix apparaît le cas échéant dans une deuxième barre verticale (au lieu de s'étaler sur tout l'affichage comme avant). Assez pratique. En revanche pour les réglages courants (comme les ISO), l'appareil ne propose pas de raccourci particulier. Il faut donc presser la touche menu qui amène à l'interface déjà connue de Nikon en trois bandeaux, pas des plus intuitives quand on ne connait pas la marque. Mais l'agencement s'avère plutôt logique, et la navigation est parfaitement fluide et réactive. Dommage que la HDR soit toujours associée au mode scène contre-jour et ne puisse donc pas être utilisée indépendamment en mode auto, le seul qui donne accès à l'ensemble des réglages (balance des blancs, rafale, sensibilité, mode de zone AF, etc.)Performances : réactivité, objectif et ISO
Les chronomètres réalisés par le AW120 sont assez proches de ceux du D30. Seuls le recyclage du flash (par ailleurs assez faible en puissance) et la rafale sont plus rapides. Sur ce dernier point, l'avantage va très nettement au Nikon, avec 6,9 im/s contre 1,9 im/s chez Canon. Un appareil plutôt rapide (même s'il y a mieux) et doté d'un AF fiable et rapide (notamment quand on active la fonction pré-AF).Dans ce domaine ô combien crucial, Nikon a entrepris une modification bienvenue. Le constructeur a réussi à conserver un zoom 5X, tout en améliorant la luminosité au grand-angle (f:2,8-4,9) et un raccourcissant sa focale de base (24 mm). Et bien sûr, la stabilisation optique est conservée, toujours renforcée d'un dispositif électronique (5 axes) si on active le mode hybride. Le verdict est plutôt favorable, à ce gros bémol près : les bords au grand-angle sont bien brouillon. Ce zoom révèle un bon piqué au centre, au grand angle comme au télé. Et si on déplore la faible homogénéité à la focale courte, elle redevient correcte à 120 mm. Enfin, pas d'aberration chromatique à déplorer.
Le AW120 emprunte le même capteur CMOS rétro-exposé de 16 mégapixels que son prédécesseur. La montée en ISO affiche une gradualité relativement performante, avec une conservation des grands détails et de la colorimétrie bonne jusqu'à 800 ISO compris, tout en canalisant bien le bruit. Vues dans leur intégralité sur écran, les photos apparaissent alors équilibrées et propres. Mais si on regarde les clichés de plus près, on voit que les détails fins sont gommés dès 100 ISO, donnant presque un effet aquarelle. Ce type de traitement rappelle celui de certains compacts Sony, dont la série HX : des images flatteuses dans leur ensemble, mais peu précises dans le détail. Ça conviendra à la plupart des utilisateurs recherchant des images prêtes à l'emploi, moins aux photographes qui scrutent leurs photos à la loupe.