Dans 4 États américains, il faudra désormais un VPN pour accéder à des sites porno. Ou se tourner vers ceux qui ne respectent pas la loi.
Avec la Virginie et le Mississippi, cela fait désormais quatre États américains qui ont adopté des lois obligeant Pornhub et ses concurrents à vérifier un peu plus sérieusement l'âge de leurs visiteurs. Cette règle est très restrictive et, dans la pratique, divise par cinq le trafic du site. Pour protester contre elle, Pornhub et ses filiales ont préféré tout simplement couper l'accès dans les États concernés.
Offensive conservatrice aux États-Unis
Depuis plusieurs années, les valeurs conservatrices ont le vent en poupe aux États-Unis. Parmi les retours en arrière sur les droits qui semblaient acquis, on trouve en première ligne ceux qui concernent les questions de genre, d'identité sexuelle et de sexualité en général. Dans ce contexte, et avec la Cour suprême de leur côté, les gouverneurs de plusieurs États républicains s'attaquent aux sites porno.
C'est ainsi la Louisiane qui a ouvert le bal en janvier dernier en adoptant une loi qui imposait un véritable contrôle de l'âge des visiteurs des sites porno. Il s'agit de leur demander un document d'identité officiel. Une loi similaire est ensuite passée en mai en Utah avant que vienne le tour du Mississippi et de la Virginie. En France aussi, des mesures similaires pourraient bien être adoptées.
Pornhub n'a réellement tenté d'obtempérer que dans le premier cas, celui de la Louisiane. Sans surprise, le trafic sur le site dans cet État a diminué de 80 %, ce qui a poussé l'entreprise à y interrompre ses services. Cette position a ensuite été la même dans les trois autres États concernés.
La grève du porno a-t-elle une chance de faire pencher la balance ?
À ce sujet, Pornhub est clair, ce ne sont pas des impossibilités techniques qui entraînent ces interruptions de service, mais bien des protestations. La plateforme estime que l'adoption de ces lois ne diminue nullement la consommation de porno dans les États concernés. Celle-ci se déplace simplement vers d'autres sites « moins responsables », « qui ne respectent pas la loi, ne prennent pas au sérieux la sécurité des utilisateurs, et le plus souvent ne modèrent même pas le contenu ». Si Pornhub n'est pas forcément expert en matière de respect de la loi, difficile de lui donner tort ici.
Cette protestation a d'ailleurs commencé avant l'entrée en vigueur de la loi dans les deux derniers États. Au cours des semaines précédentes, les visiteurs de la plateforme qui y étaient localisés étaient accueillis par un pop-up leur demandant de contacter leurs représentants élus pour les convaincre de revenir sur leur décision. Cela n'a pas fonctionné, et l'on peut difficilement imaginer comment les choses pourraient changer. Il semble en effet assez peu envisageable de voir des politiques républicains ou même démocrates se positionner ouvertement en défenseurs de l'industrie du porno.
Dommageable pour les différents sites de Pornhub, il n'est en revanche pas certain que cette loi ait eu un effet sur la consommation de sites similaires par les jeunes. De nombreux sites sont passés à travers les mailles du filet.
Source : The Verge