L'affaire du cartel des écrans LCD concerne huit constructeurs : Samsung, Sharp, Hitachi, HannStar, Epson, Innolux, Chunghwa et AU Optronics. Si les sept premiers avaient été condamnés fin décembre 2011 à verser 538 millions de dollars d'amende, AU Optronics n'était pas encore fixé sur son sort. Un juge américain lui a infligé, jeudi, une amende de 500 millions de dollars.
Hsuan Bin Chen, ancien président de la société, et Hui Hsiung, ancien vice-président exécutif, ont été quant à eux condamnés à trois ans de prison et 200 000 dollars. Une peine bien en-deçà de ce qu'avaient requis les procureurs fédéraux. Ils demandaient une amende d'un milliard de dollars pour l'entreprise, et un million de dollars et dix ans de prison pour les deux dirigeants. La juge Susan Illston a refusé ces demandes, arguant qu'AU Optronics était déjà confronté à d'autres poursuites aux États-Unis et ailleurs dans le monde.
De leur côté, les deux anciens protagonistes du fabricant de LCD font valoir « une forte pression commerciale » au moment des faits, et « peu de motivation personnelle » pour leur défense. Ce que la juge a retenu pour alléger leur peine. Dans un communiqué, la société dit attendre le jugement en appel afin d'éclairer « certains points cruciaux restés en suspens lors de l'affaire ».
L'entente illicite sur les prix des dalles LCD avait gonflé leur prix de septembre 2001 à décembre 2006, et concernait principalement l'industrie des téléviseurs et des ordinateurs portables. Au total, le cartel a concerné sur la période un marché estimé à 74 milliards de dollars, dont un tiers est situé aux États-Unis.
D'après l'avocat d'AU Optronics, Dennis Riordan, cité par NDTV, la société dispose d'une trésorerie de seulement 80 millions de dollars, bien insuffisant pour régler son ardoise. La juge l'a donc autorisé à étaler ses paiements en quatre fois au cours de l'année à venir.
Avec le cartel des LCD, jamais le Département de la justice américain n'aura eu à infliger une amende aussi lourde : 1,39 milliard de dollars au total.