Pour conserver son statut d'atelier du monde, de plus en plus contesté, la Chine accélère le remplacement de sa main d'œuvre à bas coût par des robots. Ce mouvement a déjà été largement entamé par Foxconn, qui est aussi le plus gros employeur du monde, avec 1,2 million de salariés. En 2012, il annonçait remplacer 10 000 hommes par 10 000 machines. Cette fois, une usine se sépare de 58 % de sa masse salariale au profit de 60 000 robots.
Ce chiffre témoigne d'une vraie accélération de la part de celui qui est connu pour assembler l'iPhone - mais qui vient aussi de racheter Sharp et les mobiles Nokia à Microsoft. Sur une production mondiale de 240 000 robots en 2015, les Chinois en ont acquis 66 000, les Européens 50 000 et les Nord-américains, 34 000. Tout cela n'est rien pour Foxconn, dont le patron a dit en 2014 vouloir remplacer 1 million d'ouvriers par 1 million de robots.
Éternel débat
Moshe Vardi, expert de la problématique et directeur de l'Institute for Information Technology de l'université Rice, considère que la robotisation - crainte depuis les luddites du XIXe siècle -, sera lourde de conséquences.Il prédit que d'ici 30 ans, la moitié de la population pourrait être mise au chômage du fait de la robotisation d'activités ou de l'avènement de l'intelligence artificielle. La promesse : que de nouveaux emplois émergent.
À l'autre bout, une étude de la fédération internationale de la robotique (dont on peut douter de l'impartialité) estime que la robotique a permis la création de 8 à 10 millions d'emplois depuis ses origines jusqu'en 2008, puis entre 500 000 et 750 000 emplois et enfin 900 000 à 1,5 million d'emplois supplémentaires entre 2012 et 2016.
À lire :