Les annonces d'emploi fleurissent à Paris comme en province, avec des propositions salariales qui parfois varient du simple au double : comme dans toute profession courtisée, le spécialiste du langage PHP ne sait pas toujours comment se vendre au meilleur prix, qu'il soit développeur, architecte ou chef de projet.
Afin d'aider à mieux comprendre l'environnement et pourquoi pas aider le candidat à formuler ses prétentions lors d'un entretien, l'Afup (Association Française des utilisateurs de PHP) et le cabinet de recrutement Agence-e ont réalisé un baromètre des salaires du secteur, réalisé sur la base de plus de 1 300 sondés, dont les résultats sont dévoilés cette semaine à l'occasion du Forum PHP.
De 30K à 45k euros annuels
Pour gommer l'impact des salaires extrêmes (très faibles ou très élevés), les auteurs ont choisi de s'intéresser à la rémunération médiane plutôt qu'à la moyenne, ce qui signifie que la moitié des répondants ont un salaire inférieur ou égal aux chiffres avancés, tandis que l'autre moitié gagne autant, ou plus.
Au niveau national, l'étude constate que pour un professionnel fort de moins de deux ans d'expérience, le salaire médian se situe aux alentours de 30 000 euros, un brut annuel qui envisage l'éventuel variable venant s'ajouter au fixe, mais ne prend pas en compte les avantages possibles.
Rémunération en brut annuel, en euros, tous profils PHP confondus
La courbe de l'ancienneté fait ensuite ressortir une augmentation de salaire de l'ordre 5 000 annuels tous les deux ou trois ans. Un profil fort de dix ans d'expérience représente ainsi un salaire médian de l'ordre de 45 000 euros. La part du variable dans la rémunération globale (intéressement, participation, primes etc.) tourne quant à elle entre 5 et 7% selon l'ancienneté.
Sans surprise, l'emplacement géographique joue un rôle dans le montant de la rémunération, et c'est en région parisienne - où la demande est la plus élevée - que l'on trouve les salaires médians les plus élevés, avec par exemple 42 000 euros, brut annuel, tous profils confondus pour Paris.
La taille de la structure n'a pas d'impact particulier sur le salaire revendiqué, hormis pour les indépendants qui déclarent des revenus plus élevés. Le secteur d'activité aurait quant à lui une influence : ainsi l'univers presse / média serait-il le plus lucratif pour les pros du PHP, particulièrement pour les débutants. Plus tard dans sa carrière, migrer vers un éditeur ou, mieux, une startup, semble se révéler un bon calcul. La spécialisation (sur un environnement donné) n'aurait pas d'influence significative au niveau statistique.
Rémunération en brut annuel, en euros, en fonction de l'expérience et de la spécialité
Les débutants peu satisfaits de leur sort
30% des développeurs interrogés se disent « bien ou très bien » payés, 34% parlent d'une rémunération convenable et 36% estiment qu'ils sont « mal ou très mal payés ».
Avec l'âge vient peut-être la sagesse... ou la résignation ? « Nous constatons que ce sentiment est largement plus répandu chez les primo-accédant à l'emploi. En effet, ils sont plus de 53% à s'estimer mal ou très mal payés », soulignent les auteurs de l'étude. La tendance tend à s'inverser sur les populations installées depuis plus longtemps dans le métier.
L'intégralité de l'étude, qui s'intéresse aussi à la perception de leur environnement par les répondants, ainsi qu'à certains métiers plus spécifiques (chef de projet, lead développeur) peut être consultée via le site de l'Afup, au format PDF.