L'entreprise de Mark Zuckerberg ne souhaite pas renoncer à ses coûteux investissements dans le metaverse, bien au contraire.
L'année 2022 aura été particulièrement mauvaise pour Meta. Un an après avoir abandonné le nom Facebook pour mieux refléter ses ambitions dans le metaverse, l'entreprise a enchaîné les contre-performances.
Meta plombé par ses investissements colossaux dans le metaverse
Après une première baisse historique de ses utilisateurs Facebook, la concurrence acharnée de TikTok, devenu le réseau des plus jeunes, et l'échec des Reels à reprendre des parts de marché à la plateforme chinoise, Meta est attaquée de toutes parts et ne semble plus savoir où trouver son salut, si ce n'est dans le metaverse.
Pour le moment, les investissements massifs engagés dans l'élaboration de ce projet n'ont pas porté leurs fruits. Les activités liées à la réalité virtuelle ne rapportent pas d'argent ou presque, alors que l'entreprise a déjà dépensé 9 milliards de dollars pour cette seule activité et près de 12 milliards de dollars au total en 2022.
On aurait pu penser que Meta allait prendre acte du démarrage poussif de son projet, mais il n'en est rien, à en croire Andrew Bosworth, le CTO du groupe en charge notamment des sujets qui concernent la réalité virtuelle et le metaverse.
L'entreprise allouera 20 % de son budget à ses recherches et exhorte ses actionnaires à prendre leur mal en patience
Dans un long billet de blog, Bosworth revient sur l'année très difficile écoulée et les nombreux défis auxquels l'entreprise a fait face : « Les défis économiques à travers le monde, combinés aux pressions sur le cœur de métier de Meta, ont créé une parfaite tempête de scepticisme quant aux investissements que nous réalisons. » Pas question pourtant de lever le pied sur les dépenses, puisque le CTO réaffirme l'intention de Meta de dépenser encore dans le metaverse.
Bosworth donne ainsi le chiffre de 20 % des dépenses totales de Meta dans la branche metaverse allouées aux développements, avec un accent mis sur la réalité augmentée. La collaboration avec Ray-Ban sur les Ray-Ban Stories le montre bien, de même que le Meta Quest Pro, le dernier casque VR de la marque capable de filmer en couleur l'environnement autour de soi. La réalité augmentée semble être un sujet prioritaire pour l'entreprise qui souhaite y mettre les moyens, quoi qu'il en coûte. Les investisseurs sont quant à eux priés de patienter, car la technologie ne sera pas au point avant plusieurs années, prévient Meta.
Le CTO promet également une amélioration d'Horizon Worlds, le monde virtuel qui n'attire que quelques dizaines de milliers de convaincus chaque mois. Au programme : une évolution graphique, de nouveaux jeux présentés et un nouveau casque VR, le Meta Quest 3, pour 2023.
Si personne ou presque ne s'intéresse au metaverse, n'est-il pas temps de tout arrêter ? Andrew Bosworth répond par la négative et ajoute que cela aurait des « conséquences désastreuses ». Au contraire, l'argent et le temps investi pour ces « pièces fondamentales de technologie » sont essentiels pour le futur de l'entreprise imaginé par Mark Zuckerberg. « Nous allons vivre avec les avantages de ce travail pour les décennies à venir », déclare le CTO.
Le licenciement brutal et massif de 11 000 salariés doit à coup sûr permettre à Meta de faire de belles économies de fonctionnement pour financer ses recherches. À voir désormais si les actionnaires auront la patience d'attendre une décennie pour recueillir ou non le fruit de leur investissement.