Face à l'énorme tollé autour de sa politique relative aux gros mots, YouTube rétropédale… doucement.
Les vidéastes peuvent donc à nouveau proférer des mots vus d'un mauvais œil par l'algorithme de la plateforme sans être démonétisés. Mais cette magnanimité de la part de YouTube s'accompagne de nombreuses conditions.
La sh!tstorm des vidéastes a fonctionné…
Dans sa croisade contre les gros mots, ces derniers mois, YouTube a appuyé sur le bouton rouge en menaçant les créateurs de contenus de voir leurs vidéos démonétisées lorsqu'ils profèrent des injures. Une politique qui a, sans surprise, provoqué une vive polémique au sein de la communauté.
La filiale de Google s'est donc fendue d'un mea culpa en desserrant la vis autour de ces règles extrêmement strictes en matière d'injures. Elle a en effet déclaré avoir revu sa politique, qu'elle estime avoir « résulté en une approche plus stricte que prévu » (merci Captain Obvious ?).
Les lignes de conduite dites « ad-friendly » ont donc reçu des modifications effectives depuis hier. Celles-ci sont par ailleurs rétroactives, et les vidéos démonétisées après l'interdiction des gros mots seront réhabilitées au cas par cas d'ici au 10 mars. Car en effet, si la plateforme a réduit la voilure sur la censure, elle n'a pas complètement levé le pied.
… tout du moins en partie
Dans un billet du support de Google, ainsi que dans la vidéo ci-dessous, YouTube a donc redéfini les contours des lignes de conduite relatives aux injures et à la monétisation des vidéos qui en contiennent.
Ainsi, l'usage de gros mots « modérés » est désormais permis à n'importe quel moment. En revanche, l'utilisation de jurons plus forts comme le très vilain mot en « f » dans les 7 premières secondes de la vidéo ou de manière répétée entraînera une limitation des publicités et de la monétisation. Après les 7 premières secondes, l'utilisation d'injures (« modérées » comme « fortes ») à répétition connaîtra le même sort. Les gros mots dans les titres et vignettes de vidéos entraîneront la démonétisation et la suppression des publicités de celles-ci sans autre forme de procès.
Une fois n'est pas coutume avec YouTube, ces lignes de conduite manquent de clarté, par exemple sur la définition de la frontière entre un gros mot modéré et fort, ou sur ce que la plateforme entend par « de manière répétée ». Rien n'empêchera en tout cas son fameux algorithme de prendre, comme à son habitude, des décisions arbitraires et douteuses, que les vidéastes auront toutes les peines du monde à contester.
Source : Google