À l'origine, Sultan Qasim Khan est un chercheur en cybersécurité britannique pour NCC Group. Désormais, il peut aussi ouvrir et démarrer votre Tesla en se faisant passer pour vous.
Si le risque d'exploitation de la vulnérabilité du Bluetooth à basse consommation (BLE) est mineur, Khan souhaite néanmoins alerter Tesla et les nombreuses firmes qui emploient cette technologie.
Votre Tesla se déverrouille… sans vous !
Le niveau d'alerte n'a rien de maximal, mais il est toujours bon d'être informé. En ce mois de mai 2022, Sultan Qasim Khan est parvenu à ouvrir et démarrer deux véhicules Tesla, un Model 3 de 2020 et un Model Y de 2021, alors qu'il n'en est pas le propriétaire. En temps normal, ces voitures électriques se déverrouillent lorsque le détenteur du porte-clés connecté et/ou d'un smartphone avec l'application Tesla disposant des informations nécessaires se trouve à proximité.
Or, Sultan Qasim Khan n'a eu besoin que de mettre au point un ingénieux système comportant deux relais, son ordinateur personnel et son iPhone 13 sur lequel est installé une version antérieure de l'application Tesla pour réussir. Comme par magie, avec un investissement de cent dollars (pour les deux relais) et en dix secondes à peine, le chercheur du NCC Group parvient à ouvrir les voitures. Une démonstration est visible dans la vidéo ci-dessous, tandis que près de 200 autres modèles de véhicules employant la technologie BLE sont aussi concernés.
Concrètement, le premier relais de Khan est situé à proximité de la Tesla, et le second proche du réel propriétaire et son smartphone. Le premier relais émet un signal de demande d'identification à la Tesla et capte sa réponse, qu'il renvoie vers le second relais. Un code fallacieux mis au point par Khan permet alors de transmettre la demande au téléphone du propriétaire légitime, qui émet un signal validant le déverrouillage. Khan récupère le signal positif avec le second relais, qui transmet l'information au premier relais situé à proximité de la Tesla, et déverrouille ainsi la voiture. Le résultat serait le même avec un smartphone Android.
D'autres appareils intelligents concernés
Khan explique notamment à Bloomberg News que de potentiels voleurs « pourraient se rendre dans n'importe quelle maison la nuit – si le téléphone du propriétaire est à la maison – avec une voiture à entrée passive Bluetooth [comme les Tesla testées par Khan, ndlr] garée à l'extérieur et utiliser cette attaque pour déverrouiller et démarrer la voiture ».
Or, comme l'explique le chercheur en cybersécurité, cette malice n'est pas seulement l'apanage des véhicules Tesla, mais aussi de tout un tas d'appareils prévus pour renforcer la sécurité. C'est par exemple le cas des serrures connectées. La société Kwikset a ainsi réagi en annonçant qu'elle mettrait son application Android à jour dès cet été pour éviter tout risque. Pour ce qui est de Tesla, aucune réaction officielle n'est encore connue, mais le risque de piratage étant faible et la version de l'app' antérieure, pas sûr que la firme ne s'attèle à résoudre cette vulnérabilité tout de suite.
Sources : ArsTechnica , Fortune, InsideEVs