Depuis près de 25 ans, l'archipel polynésien de Tuvalu tire une part importante de son PIB d'un contrat avec Verisign, société qui gère notamment les extensions de noms de domaine en .com, .net, ou encore .tv.
« .tv », une simple extension de noms de domaine, attribuée aux sites internet des îles de Tuvalu, se révèle en quelque sorte être la poule aux œufs d'or de cet archipel de 11 000 habitants.
Une manne financière tombée du ciel
Les îles Tuvalu, ce nom ne vous parle pas ? Pour cause, l'archipel polynésien constitué de neuf atolls coralliens peuplés par quelque 11 000 habitants possède le plus petit PIB au monde et est loin d'être une destination touristique. Il s'agit là de l'un des pays les moins visités au monde, notamment en raison d'un accès particulièrement difficile.Jusqu'en 1999, Tuvalu tirait la majorité de ses revenus de l'industrie de la pêche, avant que le gouvernement de ce « micro-État » décide de mettre aux enchères son domaine de premier niveau (TLD) « .tv » attribué quelques années auparavant par l'Internet Assigned Numbers Authority (IANA).
Plébiscité par de nombreux sites internet exerçant leur activité dans le secteur de l'information et du divertissement, l'extension .tv rassemble aujourd'hui près de 500 000 URL, un nombre qui ne cesse d'augmenter notamment grâce à la fameuse plateforme de streaming Twitch et de son incroyable croissance.
Un accord qui sera renégocié en 2021
Le premier accord signé avec Verisign avait ainsi permis à Tuvalu d'empocher 50 millions de dollars, une somme déjà très importante pour ce pays peu peuplé et à l'économie fragile. Renouvelé en 2011, ce contrat avec Verisign permet à Tuvalu de générer près de 10 % du PIB de l'archipel, une valeur qui devrait encore augmenter dans les années à venir.Il y a en effet peu de raison qui laisse à penser que la valeur de l'extension .tv réduira dans les années à venir, bien au contraire. Les domaines .tv devraient logiquement continuer de croître grâce à l'essor de l'e-sport, mais aussi à des plateformes comme Netflix, YouTubeTV, Hulu, ou Disney+.
À vrai dire, Tuvalu était loin d'être en position de force lors de la négociation du premier contrat ; à l'époque la plupart des habitants de l'archipel n'avaient encore jamais entendu parler d'internet et la vente des droits pour l'utilisation de l'extension .tv a été perçue comme une véritable manne tombée du ciel, tel le gagnant d'une loterie.
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La situation est aujourd'hui bien différente, le gouvernement de Tuvalu scrute avec une grande attention la valeur de l'extension, ce qui lui permettra certainement de négocier un contrat plus important lorsqu'il arrivera à expiration en 2021. Tuvalu pourrait même se tourner vers une autre société que Verisign afin de faire monter les enchères.
Cette manne financière se révèle finalement cruciale pour Tuvalu, comme l'explique Seve Paeniu, son ministre des Finances : « L'extension .tv a fourni un revenu certain. Elle permet au gouvernement de garantir des services essentiels à sa population, comme la scolarisation et l'éducation des enfants ou des services médicaux ».
Source : Le Figaro