Criteo rachète Tedemis pour étendre son retargeting à l'e-mail

Thomas Pontiroli
Publié le 20 février 2014 à 17h24
C'est un deuxième rachat d'entreprise pour Criteo. Avec Tedemis, le spécialiste français du reciblage publicitaire va pouvoir repêcher des internautes par e-mail. Un canal qui lui sera utile sur mobile.

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Dans l'optique de renforcer son offre de reciblage publicitaire, Criteo annonce le rachat de Tedemis, spécialiste du retargeting par e-mail, pour 19 millions d'euros. L'opération, qui est la deuxième de ce genre pour la société française après le rachat d'Ad-X Tracking en juillet 2013, lui permettra d'envoyer des e-mails personnalisés contenant des messages très ciblés, afin de repêcher un internaute ayant visité un site e-commerce mais qui n'a pas acheté.

Alors que Criteo affiche des bannières sur les sites Web pour rattraper les internautes, sur mobile, ces formats sont moins présents. La plus-value de Tedemis est de diffuser ces messages par e-mail - qui jouit de bons taux d'ouverture sur mobile (40% selon Return Path, contre 32% sur les Webmails). C'est devenu un outil essentiel, maintenant que Criteo recible sur le Web mobile, et à l'intérieur des applications.

« Alors que les directeurs marketing cherchent à optimiser les coûts d'acquisition en ligne de leurs clients, la capacité à les atteindre via une approche multicanale est fondamentale. La consommation croissante de l'e-mail sur le mobile représente une excellente opportunité pour les annonceurs » fait valoir Eric Eichmann, le directeur opérationnel de Criteo. « En ajoutant les solutions de Tedemis au portefeuille de produits de Criteo, nous étendons nos solutions publicitaires numériques personnalisées à de nouveaux canaux. »

Une pression publicitaire mesurée

Tedemis explique sur son site être capable de booster le chiffre d'affaires d'un e-marchand de 5 à 10%, et son taux de conversion sur clic jusqu'à 25%. Mais une question se pose. Alors que la bannière « reciblée » est parfois perçue comme intrusive, quid d'un e-mail, qui va s'ajouter à la liste des messages publicitaires déjà reçus par l'internaute ? Selon le spécialiste de l'emailing Sarbacane, 54% des internautes considèrent recevoir déjà trop d'offres. Mais en parallèle, 51% estiment qu'elles ne correspondent pas à leurs attentes.

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C'est peut-être ici que Tedemis a une carte à jouer. En tout cas, se défend la société, aucune campagne n'est lancée de façon abusive : « Les informations comportementales sont anonymes, séparées des informations personnelles et les internautes sont prévenus avant d'être reciblés pour la première fois. Notre solution se déclenche uniquement lors de la détection d'un intérêt comportemental sur l'un de nos sites partenaires. »

Dans sa charte de déontologie, Tedemis explique que « tout internaute cookisé est informé par message électronique. Il a alors la possibilité de se désabonner pour ne pas participer aux programmes de reciblage par e-mail ». Afin de limiter la pression publicitaire, la société plafonne le volume d'e-mails quotidien. Tedemis compte environ 200 clients annonceurs dont Orange, Lancôme ou encore Boulanger.

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