Orange et Intel travaillent sur ce téléphone depuis environ un an et après avoir présenté un design de référence lors du Mobile World Congress, Intel a effectué quelques modifications sur la demande de l'opérateur. Outre de légers agencements cosmétiques, l'appareil embarque les widgets d'Orange et assure une pleine compatibilité avec ses services.
Pour rappel, le smartphone accueille un processeur Intel Atom Z2460 cadencé à 1,6 GHz, 1 Go de mémoire vive ainsi qu'un GPU PowerVR SGX540. L'écran de 4 pouces affiche une définition de 600x1024 ; il surmonté d'une caméra frontale de 1,3 mégapixel. L'appareil photo principal est de 8 MP et peut capturer des vidéos en 1080p.
Cependant, alors que l'adoption d'Android 4.0 (Ice Cream Sandwich) décolle doucement, le téléphone est doté de la version 2.3 du système de Google (Gingerbread). « Nous travaillons actuellement sur la pleine compatibilité d'Ice Cream Sandwich. D'ailleurs il est installé sur mon téléphone. Nous voulons nous assurer que tout fonctionne parfaitement », déclare M. Bell. Il ajoute que la mise à jour sera ensuite soumise à Orange qui la déploiera aux consommateurs.
Le développement du Santa Clara marque véritablement l'entrée d'Intel sur le marché du smartphone largement dominé par la société ARM et dont l'architecture est utilisée par les fabricants Qualcomm, Samsung, Texas Instrument ou encore Apple. La société Intel chamboulera-t-elle le marché ?
M. Bell y croit dur comme fer. Face à la concurrence qui communique principalement sur l'aspect multicoeur de ses puces, il explique : « je pourrais vous sortir des tas de benchmarks mais nous laisserons les performances parler d'elles-mêmes (...) Nous avons le design, la technologie et les ressources (...) et nous sommes loin devant n'importe quel autre téléphone du marché » sur les benchmarks effectués par Anandtech.
La compatiblité des applications
L'une des questions soulevées lors de cette table ronde concerne bien entendu la compatibilité des applications. A ce sujet Michael Bell rappelle que la majorité d'entre elles développées pour Android s'articulent autour de Java. L'objectif pour Intel était donc de les rendre fonctionnelles sur son architecture. A cet effet, « nous avons optimisé la machine virtuelle Dalvik pour x86 », déclare-t-il.
Environ 20% des applications au sein du répertoire de Google Play ont cependant été directement programmées avec le kit de développement en natif. Pour celles-ci Intel a également planché sur leur compatibilité. Par la suite le constructeur travaillera « directement avec les développeurs afin qu'elles tournent encore plus rapidement que sur ARM ».
M. Bell avoue tout de même qu'une infime partie des applications disponibles sur les smartphones Android reposant sur une architecture ARM ne fonctionnent pas correctement. Il précise : « Mais ce n'était que de très rares exceptions. Elles avaient été développées pour de vieux téléphones, et notamment un HTC de 2009 ».
L'homme ajoute que les couches logicielles apposées par les constructeurs (HTC Sense, Touch Wiz...), reposent essentiellement sur la puce graphique d'Imagination Technologies. En outre, celles-ci seraient programmées avec le langage C et donc facilement recompilables.
Un focus sur Android uniquement
Pour son entrée sur le secteur des smartphones, Intel entend se concentrer uniquement sur le système de Google. L'on aurait imaginé que ses relations avec Microsoft sur le marché du PC aurait poussé Intel à se tourner également vers Windows Phone mais interrogé par l'un de nos confrères à ce sujet, M. Bell n'a pas souhaité commenter d'éventuelles dicussions avec la firme de Redmond. « Nous sommes dans un marché qui évolue très rapidement et nous avons donc besoin concentrer notre stratégie », explique-t-il ainsi. Et d'ajouter : « aujourd'hui les consommateurs demandent en majorité Android, c'est donc vers ce système que nous nous tournons. Mais nous serons ravis d'adopter Windows Phone s'il y a une demande similaire par la suite ».
Le système Tizen, développé en partenariat avec Samsung reçoit d'ailleurs le même traitement. Le fabricant de semi-conducteurs ne souhaite pas favoriser le successeur de MeeGo sur le marché. C'est le constructeur coréen Samsung qui devrait donner le coup d'envoi pour ce dernier. Reste à savoir si ce prochain smartphone reposera ou non sur une architecture de type X86...
Mise à jour : Petite précision afin d'éviter tout confusion dans le titre - M. Bell a déclaré que le Santa Clara était bel et bien devant la concurrence en terme de benchmarks effectués par Anandtech.