Intel se trouve dans une situation un brin cocasse : devoir expliquer pourquoi, dans certains cas, ses processeurs de 10ème génération Ice Lake-U sont plus efficaces en mode économie d'énergie qu'en boost sur laptop. Une étrangeté qui devrait être corrigée prochainement.
En décembre dernier des utilisateurs de Linux découvraient une anomalie quant à la gestion de la puissance de calcul GPU sur les nouveaux processeurs Intel Ice Lake-U, gravés en 10 nm. Le problème ? Leur framerate était plus élevé en mode économie d'énergie qu'en boost. Mardi dernier, Francisco Jerez, un développeur d'Intel, publiait une nouvelle note de patch (la deuxième) visant à expliquer le phénomène.
La gestion du TDP à la racine du problème... Mais pas uniquement
Comme l'indique ArsTechnica, une partie du problème réside dans le décalage entre les capacités du sous-système I/O (input/output) et celles du processeur. En clair, si l'I/O de votre appareil n'est pas en mesure de fournir des données à traiter suffisamment vite, booster le processeurs n'aura aucun effet sur les performances finales.Reste que la conception même d'un processeur basse consommation, induit un seuil de surchauffe vite atteint. Une fois ce seuil passé, les performances de l'appareil sont automatiquement rabaissées pour préserver les composants et éviter de trop sacrifier l'autonomie. Dans le cas des processeurs Intel Ice Lake-U, les fréquences auraient tendance monter trop haut en situation de charge, avec des conséquences immédiates sur les performances et l'efficacité énergétique.
« Avec les contrôleurs actuels [...] la fréquence du CPU a tendance à osciller avec la charge, souvent avec une amplitude bien supérieure à celle du turbo, ce qui réduit considérablement l'efficacité énergétique », explique notamment Francisco Jerez.
L'iGPU plus efficace lorsque le CPU reste au frais
La chose est d'autant plus problématique en jeu, puisque la partie GPU intégrée au processeur (iGPU) fonctionne alors à plein régime. Si au préalable le mode boost a été inutilement activé pour la partie CPU x86, alors le TDP alloué est dépassé, ce qui provoque une baisse automatique des fréquences (surtout sur la partie GPU qui est la plus utilisée). La conséquence est simple : des performances en moins. C'est ainsi qu'activer le mode économie d'énergie force le processeur à moins travailler et ménage les fréquences. La surchauffe n'étant plus de la partie, le framerate final est par conséquent meilleur.Une incohérence qu'Intel cherche à corriger quoi qu'il en soit. Avec un nouveau patch, le groupe espère parvenir à mieux maîtriser les fréquence et réadapter ces dernières aux différents types d'utilisations. La prochaine mise à jour d'Intel serait ainsi capable d'améliorer de près de 15 % les performances, tout en faisant grimper de plus ou moins 43% le ratio performances / watts. Affaire à suivre.
Source : ArsTechnica