La télévision nationale russe a indiqué que le pays allait tripler sa production de drones kamikazes.
Le drone kamikaze Lancet, qui poserait déjà de sérieux problèmes à la défense antiaérienne ukrainienne, devrait effectuer un bond tant en qualité qu'en quantité dans les prochains mois, si l'on en croit les propagandistes du Kremlin. Si l'information est forcément à prendre avec des pincettes, elle a tout de même de quoi inquiéter sérieusement les dirigeants de l'armée ukrainienne.
Le Lancet, atout essentiel de l'armée russe
Le drone d'attaque ZALA Lancet-3 est une arme guidée de production russe, dotée d'une portée de 40 kilomètres et d'une charge explosive de 3 kilos. En cas d'impact direct, il serait capable de détruire n'importe quel véhicule blindé, même si les autorités ukrainiennes ont régulièrement dénoncé que ceux-ci étaient utilisés pour frapper les cibles civiles. Ce dimanche 16 juillet, un journaliste de la principale chaîne de télévision nationale russe Rossiya 1 a annoncé que la production de ces drones allait être multipliée par trois « au cours des prochains mois ».
Au cours de ce segment, le journaliste visite une usine de production de ces drones, qui sont apparemment très appréciés des commandants russes. Volant à basse altitude, ils sont très difficiles à repérer, et plus encore à intercepter dans leur forme actuelle. Leur fabricant travaillerait sur deux nouvelles versions, plus puissantes ou dotées d'une meilleure portée.
Ces nouvelles versions seraient également capables d'être lancées en rapide succession, pour former de véritables nuées, et de fonctionner de manière autonome grâce à un système d'IA, ce qui rendrait leur interception plus ardue encore.
Une information à prendre avec des pincettes
S'il n'y a en vérité que peu de doutes sur le fait que la Russie tente de développer autant que possible son industrie d'armement, les renseignements militaires ukrainiens ont de leur côté décrit cette annonce comme « de la propagande beaucoup trop optimiste » par la voix d'Andriy Yusov, l'un de leurs représentants.
Ce dernier explique par ailleurs que les autorités ukrainiennes sont parfaitement renseignées quant aux capacités, et même à l'emplacement des sites de production de ces armes. S'il admet que celles-ci sont de plus en plus présentes sur le champ de bataille et que des plans de production de masse existent bel et bien, une multiplication par trois semble improbable. Une assertion d'autant plus crédible que les sanctions occidentales depuis le début du conflit ont largement amputé la capacité russe à importer les composants électroniques nécessaires à une telle production.
Yusov reconnaît cependant que ces drones sont une véritable menace et que toute augmentation de sa production est forcément une mauvaise nouvelle pour l'Ukraine, dont la défense antiaérienne est déjà très sollicitée. La solution, pour lui, est d'augmenter la production de drones pour les contrer, par l'industrie de la défense ukrainienne, mais aussi par celles de ses alliés.
Source : Kiyv Post