Test du Motorola Atrix
Pour cela, il faut bien sûr s'équiper d'une des deux stations d'accueil qui sont proposées en options par Motorola. D'apparence conventionnelle, la première permet de raccorder un clavier et une souris de manière à relier le tout sur un moniteur ou un téléviseur HD via une prise HDMI.
La seconde est nettement plus ambitieuse puisqu'elle ressemble à s'y méprendre à un véritable netbook qui prend vie lorsqu'on y connecte l'Atrix ! Simple gadget ou futur de la convergence entre le smartphone et l'ordinateur ? Les éléments de réponse à l'issue de notre test !
Présentation du Smartphone[/anchor]
L'Atrix arbore un design sobre, mais le téléphone semble robuste, et est plutôt bien fini. Pour l'affichage, Motorola n'a pas fait de concessions : la matrice capacitive de 4 pouces offre un excellent rendu. On apprécie aussi la surface « gorilla glass » glissante et oléophobique, qui plus est annoncée comme très résistante. À l'arrière, la coque plastique vient s'emboîter dans un corps métallique au poids non négligeable. Sur la partie inférieure, on trouve les touches tactiles propres au système Android. À l'arrière du terminal, on retrouve l'appareil photo numérique de 5 mégapixels ainsi que son double flash sont imbriqués dans la coque noire. Cette dernière est recouverte de motifs gris qui confèrent un look « carbone ».Détail intéressant : la touche « power » est très large et sa position est inhabituelle. Cela s'explique simplement par le fait qu'elle est dotée d'un lecteur d'empreintes digitales ! Il est possible de déverrouiller le téléphone en glissant simplement l'index sur cette zone. Côté connectique, en plus de la prise casque, on trouve un micro USB ainsi qu'un micro HDMI (type D).
Présentation des accessoires optionnels[/anchor]
Les concepteurs de l'Atrix ont tenté de pousser la convergence entre l'univers mobile et « desktop » à son paroxysme. Lorsque le smartphone de Motorola est raccordé à l'un des deux docks qui sont proposés en options, il se transforme en un véritable petit ordinateur (dans la pratique, nous verrons que tout n'est pas rose).Commençons par le dock le plus atypique : le « Lapdock » (contraction astucieuse de laptop et dock) qui prend des allures de netbook... dépourvu de microprocesseur ! Une fois l'Atrix inséré sur l'arrière de l'appareil, on accède à une nouvelle interface « desktop » nommée Webtop qui est intégralement gérée par le smartphone qui joue alors le rôle d'unité centrale. Cette dernière est pensée pour profiter au mieux des mensurations d'un écran de PC, ou d'un téléviseur HD. Un large clavier confortable ainsi qu'un trakcpad permettent de piloter l'interface. Notez qu'au besoin, il est possible d'utiliser les deux prises USB arrière pour y raccorder un clavier, une souris, ou une mémoire de masse. Bon point : il est possible de désactiver le trackpad pour éviter les erreurs de saisie lors d'une frappe de texte (les paumes débordent sur le trackpad). NB : le Lapdock pèse 1.1 Kg, et mesure 117,7 x 63,5 x 10,9 mm. La résolution d'écran est de 1366 x 768 pixels.
La finition du Lapdock est excellente et les matériaux utilisés semblent robustes. Côté équipement, le Lapdock propose deux petits haut-parleurs (à l'arrière). À la manière du clavier de l'Asus Transformer, le Lapdock est équipé d'une batterie intégrée de 7.4 v (36 Wh) qui promet d'ajouter 8 heures d'autonomie (selon Motorola) lorsque le mobile est connecté.
Webtop : un OS « desktop » dans un mobile ?[/anchor]
Une fois l'Atrix connecté au Lapdock, une interface « destkop » nommée Webtop s'ouvre automatiquement. Si l'idée est plutôt originale, on s'aperçoit assez vite qu'il faudra encore attendre (quelques années ?) avant de pouvoir profiter pleinement d'un tel concept.Dans le cas de l'Atrix, on retiendra surtout deux choses. En premier lieu, les applications réellement optimisées pour l'interface se comptent sur les trois doigts d'une main. En dehors de Firefox, du gestionnaire de fichiers, ou du mediacenter, il faudra se contenter d'applications Android étirées sur toute la largeur de l'écran ! Ne comptez pas trop sur le Market pour corriger le tir, aucun programme optimisé Webtop n'est disponible.
Vient ensuite le problème des performances. Dans cet OS gigogne, interface et applications manquent cruellement de puissance. Mention spéciale pour la version ARM de Firefox qui donne l'impression d'être exécuté sur un Pentium III cadencé à 500 MHz.
Éloignons-nous cette fois des accessoires. Ces derniers ne parviennent pas à convaincre, mais il ne faut pas enterrer le téléphone pour autant. Comme vous pourrez le constater, l'Atrix réserve de bonnes surprises.
Internet [/anchor]
En mode « téléphone simple », le navigateur de l'Atrix donne entière satisfaction (dans le dock la donne change radicalement, voir chapitre précédent). Les pages se chargent rapidement et les défilements horizontaux et verticaux répondent bien aux commandes.Android oblige, le fameux format Flash d'Adobe est toujours de la partie. Les vidéos sont lues avec une fluidité qui n'est certes pas parfaite, mais qui reste parfaitement acceptable dans la grande majorité des cas. Le terminal se paye même le luxe de parvenir à décompresser proprement le flux vidéo des Flash HD (1280 x 720) de streamflashHD. Attention toutefois, dans ce cas, on observe tout de même un décalage important entre le son et l'image.
Multimédia[/anchor]
Pour la musique, Motorola s'appuie sur l'application Tune Wiki, un lecteur audio doté de fonctions « sociales » qui permet également de charger les paroles au format texte avec certains titres (voir photo d'écran). Tune Wiki ne manque pas de qualités, mais on regrette tout de même l'absence de profils audio et/ou égaliseur de tonalité.Quoi qu'il en soit, le son est plutôt bon et le casque est assez confortable. À noter également que le lecteur propose de choisir des pistes musicales pour les transformer en sonneries.
Aucune télécommande n'est présente sur le casque, mais un appui sur la touche de décrochage lance la reconnaissance vocale. Via une commande appropriée, cette dernière est en mesure de lancer la liste de lecture de son choix.
Quant au lecteur vidéo / photo, il s'appuie en grande partie sur l'application native d'Android. Pas question d'ouvrir les formats Divx et autres MKV : ici, on se limite au format MP4 H264. Seul le Xvid est lu de façon parfaitement fluide... sans son. Qu'à cela ne tienne, il est possible de passer par la case Market pour y télécharger RockPlayer ou MoboPlayer. Avec ces applications alternatives, Divx et variantes passent sans problèmes en décodage logiciel.
En revanche, en raison des limitations de la puce Tegra 2 (cette dernière ne prend pas en charge la décompression matérielle des flux high profile), l'ouverture d'un MKV se traduit au mieux par un affichage saccadé avec décalage important entre le son et l'image, au pire par une bouillie de pixels informe. Les fichiers HD MKV devront donc être réencodés pour être lus sur l'Atrix.
Capture photo et vidéo [/anchor]
Motorola a doté l'Atrix d'un appareil photo numérique de 5 mégapixels qui produit des clichés d'excellente facture. Les couleurs sont intenses, les blancs sont fidèles et les détails ne manquent pas. En qualité maximale, la définition est de 2592 x 1456 (compter environ 1.3 Mo par photos).Peu d'options sont proposées par la couche photo, mais on trouve tout de même quatre effets de couleur (sépia, noir et blanc, négatif, solarisation). Au besoin, on peut également forcer l'activation du flash en continu pour éclairer une scène avant de prendre la photo, ou pour faire des vidéos de nuit.
Lorsque l'excellent capteur photo de l'Atrix rencontre la puce Tegra 2, on est en droit d'obtenir un résultat de qualité. La pratique se confirme : l'Atrix génère des vidéos 720p nettes et détaillées parfaitement fluides. La définition du flux est de 1280 x 720 (format AVC), la fréquence est de 29.86 images par seconde. On regrette simplement l'absence de mise au point pendant la capture (par tap sur l'écran, par exemple).
Jeux vidéo [/anchor]
Le smartphone est équipé d'une puce Tegra 2 signée NVIDIA. Lorsqu'on sait que ce SoC (System-on-a-chip) recèle une unité de calcul dédiée délivrant une puissance comparable à celle d'une GeForce 6200 (d'après NVIDIA), on comprend qu'il n'y a pas trop de soucis à se faire. Dans la pratique, les jeux 3D complexes s'exécutent avec une fluidité parfaite.Surcouche Blur et applications additionnelles [/anchor]
Motorola propose une surcouche nommée « Blur ». Même si cette dernière n'est pas très réussie sur le plan graphique, elle apporte tout de même son lot de fonctionnalités bienvenues. Tout d'abord, Motorola poursuit la tendance initiée avec « Sense » (chez HTC) en proposant une intégration poussée des réseaux sociaux.Sur l'écran d'accueil, on trouve des Widgets qui agrègent les contenus postés sur Facebook et Twitter et permettent de poster rapidement des phrases courtes sur l'un ou l'autre (ou les deux simultanément) de ces services. De plus, les contacts Facebook s'ajoutent au carnet d'adresses d'Android.
Blur va plus loin puisqu'il est possible d'associer des comptes Gmail, Yahoo, Facebook, Twitter, MySpace, LastFM, Picasa, LinkedIn, photobucket, Sync. Pro ou email à un unique compte MOTOBLUR. Lorsque tout est paramétré, il suffit de connecter ce compte sur le téléphone pour activer l'ensemble des services en un tournemain. Bien sûr, certains utilisateurs risquent de ne pas apprécier que ces informations d'identification soient archivées sur les serveurs de Motorola.
Motorola propose également un espace Web nommé MyMOTOBLUR. De là, il est possible de gérer ses PIM, de localiser l'appareil sur une carte Google Maps, ou d'effacer le contenu du terminal à distance (en cas de perte ou de vol).
Un capteur biométrique ! [/anchor]
Le déverrouillage par paterne propre à Android apporte un réel plus par rapport aux codes PIN à 4 chiffres. Motorola va encore plus loin avec l'Atrix. À l'arrière du téléphone, le large bouton de mise en marche fait également office de capteur biométrique. Après une configuration dans les règles, il suffit de glisser son index sur ce lecteur d'empreintes digitales pour déverrouiller son téléphone. Le capteur fonctionne à merveille, mais il arrive tout de même que l'on doive repasser son doigt lorsqu'il n'a pas été appliqué parfaitement la première fois. On salue tout de même l'initiative : une fois qu'on a pris le coup de main, on bascule vite sur ce système.Autonomie
L'Atrix est équipé d'une batterie de 1880 mAh. Par rapport à l'Optimus 2X qui est basé sur la même architecture (Tegra 2), le smartphone de Motorola se montre plus autonome lorsqu'il est sollicité. Ce présent test ne donne pas d'informations concernant l'autonomie en veille, mais en pratique, on constate que l'Atrix s'en sort plutôt. On peut compter tenir 1.5 à 2 jours (usage très léger) entre deux charges.Conclusion [/anchor]
Parlons cette fois du Lapdock qui constitue la pierre angulaire du concept qui entoure l'Atrix. Si la qualité de fabrication est au rendez-vous, on doute clairement de l'utilité de déporter l'ensemble des calculs vers le terminal mobile en mode « Desktop ». Si l'idée semble être avant-gardiste (nulle ne sait ce que nous réserve l'avenir), en l'état actuel des choses, le procédé se transforme en handicap notoire à tous les niveaux. Au prix où il est proposé (compter 350 à 400 euros), le Lapdock entre en concurrence frontale avec les PC portables qui offrent des performances nettement supérieures, un écosystème d'applications considérable ainsi qu'une compatibilité accrue tous types de périphériques (scanners, imprimantes, etc.). En partant de ce postulat, on ne comprend pas vraiment l'intérêt de transformer son téléphone portable en unité de calcul pour disposer dans les faits de trois applications optimisées, qui plus est exécutées avec une lenteur rédhibitoire (pour le reste, il faut se rabattre sur les applications Android classiques qui devront être étirées sur tout l'écran).
En bref, si l'Atrix mérite sérieusement que l'on s'intéresse à lui, on ne pourra pas en dire autant du Lapdock. Les plus curieux pourront éventuellement découvrir le concept en optant pour le HD Multimédia Dock, ce dernier étant nettement moins onéreux.
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