Microsoft Surface : le test

Julien Jay
Publié le 06 novembre 2012 à 17h02
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Parallèlement au lancement de Windows 8, le géant des logiciels a levé le voile sur Surface, sa nouvelle et première tablette équipée de Windows RT. Si l'éditeur avait été un précurseur dans le domaine des tablettes avec l'édition Tablet PC de Windows XP, il faut bien reconnaître que le concept de tablette n'a véritablement décollé qu'avec l'avènement de l'iPad d'Apple... en 2010. Et alors que dès le début des années 2000 Microsoft posait les bases d'une interface tactile, la firme avait accumulé un certain retard en la matière que ce soit avec Windows Vista ou Windows 7. Un retard qui a pour le moins présidé à la conception de la dernière mouture de Windows et plus précisément de son interface tactile multipoints Modern UI (anciennement nommée Metro).

Avec Surface, Microsoft se lance dans la bataille de ce que Steve Jobs qualifiait d'ère du Post PC. Si d'ordinaire Microsoft se contente de fournir le logiciel, laissant le soin à ses partenaires de développer les solutions matérielles l'exploitant, la marque de Steve Ballmer prend un virage notable avec Surface. Pour la première fois de son histoire Microsoft commercialise en effet un ordinateur, plus précisément une tablette, équipée de Windows et ce sous sa propre marque. Dans l'histoire de la compagnie ce n'est pas anodin. Il y a certes des précédents avec la Xbox, mais aussi de très mauvais souvenirs avec Zune et Kin pour ne citer qu'eux.

Lors de sa présentation à la presse l'été dernier, Surface avait impressionné. Au-delà du changement de cap impulsé par Steve Ballmer, qui parle dorénavant de Microsoft comme d'une compagnie « Devices + Services », Surface apporte au monde de la tablette quelques nouveaux concepts pour le moins intéressants. On pense bien sûr au support intégré ou encore à l'ingénieux système de clavier qu'il nous tardait d'essayer. Place donc au test de Surface avec Windows RT !

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Deux versions de Surface

Avant de nous pencher sur le design de cette Surface, il nous faut préciser que Microsoft va commercialiser deux versions distinctes de sa tablette. La première, qui nous occupe aujourd'hui, se prénomme Surface avec Windows RT. Il s'agit d'une tablette avec processeur ARM embarquant Windows RT. Et qui dit Windows RT, dit non compatibilité avec l'ensemble des applications Windows x86 développées à ce jour.

D'ici la fin de l'année, Microsoft proposera une variante Intel de sa tablette Surface. Cette dernière version sera équipée d'un processeur x86 et fera tourner Windows 8 : sur cette Surface il sera donc possible d'exécuter son Photoshop et de jouer aux Sims 3, par exemple.

Pourquoi deux Surface distinctes ? Difficile à dire, Microsoft avait clairement besoin d'une tablette ARM pour proposer un périphérique léger, peu encombrant, sans ventilateur et avec de l'autonomie capable d'exécuter Windows RT, la première mouture ARM de Windows. Reste à savoir, si les concessions opérées par Microsoft pour arriver à ce résultat seront acceptées.

Surface, le design

Livrée dans un emballage minimaliste et soigné qui évoque forcément les meilleurs packagings de la marque à la pomme, la tablette Surface avec Windows RT n'innove pas nécessairement sur ses attributs de design. Extérieurement elle ressemble à bien d'autres tablettes que nous avons pu voir jusqu'alors. Pour autant n'allez pas croire qu'il s'agit d'une énième tablette... avec Surface le gros de l'innovation porte sur quelques détails, il est vrai très bien sentis.

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Contrairement à un iPad qui se présente au format portrait, Surface adopte le format paysage avec un écran 10,6 pouces affichant une résolution de 1 366 x 768 pixels pour un ratio 16:9. Si l'écran n'est pas HD, contrairement à la variante x86 de Surface d'ailleurs, Microsoft insiste sur l'usage de la technologie ClearType, un vestige de l'époque Windows XP. Dans la pratique, au-delà des querelles de clocher, l'écran nous a paru de très bonne facture avec un angle de vision tout à fait convenable et une belle définition.

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Extérieurement, la tablette utilise un châssis dans des tons sombres fait d'un alliage de magnésium, ce que Microsoft appelle le VaporMG, et dont l'une des propriétés serait d'être trois plus léger que l'aluminium. On retrouve sur le côté gauche un bouton +/- pour le volume, une prise mini-jack alors que le côté droit héberge un port USB 2.0, un connecteur micro-HDMI et la fiche d'alimentation. Cette dernière est aimantée, comme le connecteur MagSafe des Macbook (on fera attention à sa mise en place car avec l'inclinaison du rebord de la coque de Surface on peut croire que l'adaptateur est connecté alors qu'il ne l'est pas, heureusement une diode lumineuse blanche s'active sur le connecteur lors de la charge). Le bouton de mise en marche est situé sur le sommet de l'appareil alors que le bouton Windows sous l'écran est tactile, un très bon choix qui évite des pressions parfois hasardeuses comme sur la Slate de Samsung par exemple.

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Boutons de réglage du volume, prise mini-jack et connecteurs USB/micro-HDMI


En façade, Surface dispose d'une caméra HD 720p, tout comme au dos de l'appareil où une seconde caméra HD 720p est présente. On regrettera ici l'absence de véritable appareil photo numérique de qualité... Quand les tablettes concurrentes offrent du 5 mégapixels, le millions de pixels de Surface semble bien faiblard. En matière d'audio, la tablette est dotée de deux microphones et haut-parleurs.

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C'est tout ? Pas tout à fait ! La partie inférieure du dos de l'appareil se déploie pour se transformer en une sorte de pied, c'est ce que Microsoft appelle le « kickstand ». De cette façon, et sans aucun autre accessoire, la tablette peut tenir à la verticale, toujours en mode paysage, selon un seul et unique angle non ajustable. Le mécanisme de ce pied intégré semble relativement robuste.

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Une fois ouvert, le « kickstand » révèle le très bien caché lecteur de carte mémoire SDXC. Enfin à la base de l'écran on retrouve un connecteur propriétaire qui sera utilisé pour les claviers Surface.

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Lecteur SDXC et connecteur dock pour les claviers Surface


Sur la balance, Surface, hors accessoires, revendique un poids de 680 grammes : c'est quelques dizaines de grammes de plus qu'un iPad.

Au cœur de Surface avec Windows RT

Côté caractéristiques techniques, cette Surface est animée par un processeur quadri-cœurs 32 bits NVIDIA Tegra 3 que l'on connaît désormais plutôt bien. Ce dernier est cadencé à 1,3 GHz et se voit accompagné de 2 Go de mémoire vive.

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Surface vue depuis le panneau de configuration Windows RT


En ce qui concerne le stockage, Microsoft décline Surface en deux version : 32 ou 64 Go. Et autant évoquer dès maintenant ce qui fâche. Sur notre tablette 32 Go, seuls 14 Go sont libres sur un volume total de 24,9 Go tel que vu par le système d'exploitation. Ici on ne peut que regretter le manque de transparence de Microsoft : que le système et ses apps occupent de la place est une chose, mais que les 32 Go annoncés ne soit pas exploitables, loin s'en faut, n'est pas acceptable.

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Espace disponible à l'allumage de notre Surface avec Windows RT après les mises à jour Windows Update


On retrouve bien sûr la prise en charge du Wi-Fi en i802.11 a/b/g/n et du Bluetooth ici en version 4.0 avec support des profils Bluetooth audio stéréo dont l'A2DP. Et Surface dispose de divers capteurs avec un accéléromètre et un gyroscope ainsi qu'un capteur d'éclairage ambiant.

L'épineux cas des capteurs photo

En matière de photo, les prestations de Surface sont très moyennes, avec notamment un problème de positionnement du capteur dorsal qui impose d'incliner un peu plus la tablette d'un côté pour avoir une photo qui soit de niveau.



Mais les capteurs de Surface souffrent également et de façon assez marquée du phénomène de « hot pixels », dans les environnements sombres. Ca se traduit concrètement par la présence de pixels de couleur (blanc, rouge, vert, etc), dans le cas de la Surface, qui apparaissent à endroit fixe, à l'écran mais aussi sur la photo finale. Comment expliquer la chose ? Les capteurs photo sont composés de pixels qui produisent pour chaque photon reçu une charge électrique correspondante. Ces charges sont ensuite échantillonnées et quantifiées pour être converties en signal numérique. Le hic, c'est que des courants de fuite dans le capteur viennent parfois survolter certains pixels, qui apparaitront alors plus lumineux que dans la réalité, voire totalement blancs (ou rouges, verts ou bleus selon l'endroit où se trouve le pixel sous la matrice de Bayer). Ce problème s'accentue quand le capteur chauffe, puisque les courants de fuite sont sensibles à la température. Et le capteur chauffe quand on monte en sensibilité ISO (ou qu'on effectue une pose longue), critère qui amplifie le courant électrique. A l'inverse, il disparaît quand on prend une photo dans un environnement lumineux, puisque la sensibilité ISO baisse et le capteur refroidit. Ce problème de pixels chauds existe depuis longtemps, mais les constructeurs savent normalement mapper leurs capteurs pour corriger le problème...

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Illustration du problème


L'audio en met plein les oreilles !

En branchant un casque sur la Surface, volume réglé non-intentionnellement à fond, nous avons littéralement sursauté ! La sortie audio ne semble pas respecter les mêmes règles de bridage de puissance que les autres appareils mobiles qui sont passés à la rédaction à ce jour. Nous avons ainsi décidé d'appliquer le même protocole de test que pour les baladeurs audio. La Surface atteint alors un impressionnant 104,7 dB contre 99,3 dB pour l'iPad 3. Pour mémoire, le baladeur ayant obtenu le meilleur score lors de cette épreuve est le Cowon i10 avec 101,5 dB. 3,2 dB de plus pour la Surface face au Cowon, donc une puissance sonore doublée en échelle logarithmique !

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Graphique de la réponse en fréquence de Surface face à l'iPad 3 avec notre morceau de test


Les claviers Surface : Touch Cover et Type Cover

Pour différencier sa tablette de la foultitude d'autres déjà disponibles sur le marché, mais aussi ancrer celle-ci dans un mode de création de contenu, Microsoft a mis au point un système de claviers « dockables » à Surface. Commercialisés séparément, ces claviers sont déclinés en différents coloris et offrent deux sensations totalement différentes.

Ainsi le Touch Cover, également disponible en bundle avec Surface, propose un clavier à touches sensitives. Il suffit d'effleurer les diverses touches (78 au dernier décompte) pour que votre saisie apparaisse à l'écran. Puisqu'aucun retour mécanique ne permet de ressentir si la frappe a bien été prise en compte avec ce clavier, Microsoft accompagne chaque frappe d'un léger son émis par la tablette, comme sur le clavier virtuel tactile. A noter une série de touches dédiées à Windows RT avec le réglage du volume, l'accès direct aux icônes Windows (rechercher, partager, configurer, etc)... Le clavier est complété d'un touchpad pour déplacer le pointeur de votre souris sur le bureau. Ici les boutons de clic se trouvent sur le rebord du clavier et ce n'est pas très pratique.

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Les touches de raccourci du Touch Cover


L'autre sensation proposée par Microsoft est plus traditionnelle. Le Type Cover propose en effet un clavier à touches mécaniques. On dénombre toujours 78 touches et ici celles dédiées à Windows RT bénéficient du marquage des touches de fonction (F1, F2, etc). Quant au touchpad il profite de deux boutons véritablement cliquables et c'est assez appréciable. Inconvénient : ce clavier est plus épais.

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Le clavier Touch Cover, recto... verso


Dans les deux cas, les claviers Surface pèsent dans les 200 grammes, ne requièrent aucune batterie ou pairage spécifique et se connectent très facilement à la tablette via leur connecteur aimanté. L'action de docking émet un son caractéristique qui a été mis en avant par les premières publicités pour Surface. Puisque le clavier est appelé à être refermé sur l'écran de la tablette (et oui cela éteint l'écran de Surface), on émet de sérieuses réserves pour le Type Cover dont les touches mécaniques seront en contact direct avec l'écran avec le risque de le rayer. Pas de souci du côté du Touch Cover et de ses touches souples. Reste qu'une fois refermé sur l'écran, le dos du clavier offre un look particulier : une espèce de feutrine que d'aucun qualifieront de moquette ou de garniture d'intérieur de voiture. C'est... étrange.

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Surface et son Type Cover


Un mot sur l'usage de ces claviers. Celui qui nous intriguait le plus est évidemment le Touch Cover. L'absence de sensation de frappe qu'il procure est une curiosité qui instinctivement incite à appuyer lourdement sur les touches. Or il ne faut pas. Les effleurer est bien suffisant et donne de biens meilleurs résultats. Il faut un temps d'adaptation pour commencer à tirer parti du Touch Cover, et faire en sorte que toutes les lettres saisies apparaissent effectivement à l'écran. La zone tactile pour la souris est en revanche plus délicate à manipuler notamment à cause des boutons sensitifs situés sur la bordure du clavier. Et l'on remarque à l'usage que les touches noir de ce Touch Cover, y compris la zone de la souris ont tendance à blanchir.

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La Touch Cover après quatre jours d'utilisation


Le Type Cover est assurément le clavier le plus convaincant même si nous aurions préféré une surface tactile plus large pour la souris.

Windows RT : un environnement fermé

Parallèlement au développement de Windows 8, Microsoft a mis au point Windows RT. Il s'agit ni plus ni moins que d'un portage pour l'architecture ARM de Windows 8. On retrouve en conséquence les mêmes fonctionnalités, du moins dans les grandes lignes, que Windows 8 ainsi que l'interface tactile Modern UI, dont l'écran démarrer nous accueille à la première mise en route de la tablette.

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Qui dit version ARM de Windows, dit forcément compromis. Le premier et non des moindres est l'incompatibilité totale de tous vos logiciels avec Windows RT. Inutile d'essayer de faire tourner vos logiciels x86 sur Surface avec Windows RT : ils ne fonctionneront pas.

Le seul et unique moyen d'obtenir des logiciels avec Windows RT est de passer par le Windows Store. En effet, et bien que le bureau classique soit toujours présent sur cette mouture de Windows, le seul canal pris en charge pour l'installation d'applicatifs est la place de marché Microsoft. Un Windows Store dont le contenu reste à l'heure où nous parlons assez maigre. Pire, Microsoft lui-même ne joue pas totalement le jeu puisque plusieurs de ses titres développés spécialement pour Windows 8 comme les packs de jeux Microsoft Solitaire Collection ou Mahjong ne sont pas disponibles pour Windows RT à l'heure où nous publions ces lignes. Et du reste, ne cherchez pas à lire un DVD avec Windows RT : un logiciel comme PowerDVD Mobile, pourtant disponible sur le Windows Store, n'est pas compatible avec Windows RT.

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Mais revenons sur le bureau. Nous vous le disions, le bureau Windows est bien présent au cœur de Windows RT, et du reste accessible depuis sa tuile sur l'écran démarrer comme avec Windows 8. Oui mais voilà, ici le bureau ne sert à rien... ou presque : on y retrouve uniquement les applicatifs Windows classiques (Paint, le bloc-notes, etc.), la version classique d'Internet Explorer ainsi que les outils d'administration et de gestion de fichiers Windows que l'on connaît bien. Les applications d'Office Famille et Etudiants 2013 RT livrées avec l'OS s'exécutent également sur le bureau. Mais c'est tout. En effet, les développeurs tiers n'auront pas la possibilité de développer des logiciels pour le bureau Windows RT.

Un écosystème avec peu d'apps

Prenons un cas tout bête : on connecte son appareil photo à Surface et l'on passe sur le bureau pour récupérer ses photos via un copier/coller. On souhaite les visionner : les photos s'ouvrent l'une après l'autre dans l'environnement Modern UI qui ne permet que de les afficher (du reste avec des lenteurs crispantes). Pour les éditer, on se dit qu'on va installer Photoshop, ou Paint Shop Pro ou Lightroom ou même un basique Xnview... Avant de se raviser, toutes ces apps étant aux abonnés absents sur Windows RT.

On refait le même constat avec les conversations par messagerie instantanée. Windows RT, tout comme Windows 8, propose l'application Messages qui vous connecte automatiquement à vos réseaux. Les conversations s'y déroulent donc entre vos contacts mais en mode plein écran et sans la possibilité d'envoyer ou de recevoir des fichiers. On se dit qu'on va donc installer Windows Live Essentials 2012 pour bénéficier d'un Messenger offrant les échanges de fichiers et les conversations par onglet... avant là encore de déchanter.

Si d'aventure on souhaite utiliser sa tablette pour visionner des films et à tout hasard des MKV, pas de chance ! Windows RT ne prend pas en charge ce format de fichier et il n'existe pour l'heure aucune solution ou application tierce sauf à convertir ses fichiers vidéo. Les formats MOV et MP4 sont en revanche nativement pris en charge. Reste à voir dans quelles conditions puisque selon les vidéos et leur format nous avons pu voir des saccades ou lenteurs lors de certaines lectures, notamment en 1080p.

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Surface n'accepte pas tous les formats vidéos... loin s'en faut !


Mentionnons également l'absence de pare-feu intégré, bien que Windows Defender soit de la partie, ou encore l'impossibilité de prendre le contrôle de Surface via un classique bureau à distance. A noter toutefois que Surface propose bien l'app Bureau à distance pour prendre le contrôle depuis votre tablette des PC de votre réseau. Bon point, la fonction « Historique de fichiers » héritée de Windows 8 peut être utilisée avec une carte mémoire dans le lecteur SD-XC.

Le cas des applications WinRT proposées par le Windows Store n'est pas plus glorieux. Si Skype est bien disponible pour Windows RT, certains jeux Microsoft disponibles sous Windows 8 sont ici purement et simplement absents alors qu'une application comme Shazam qui vient tout juste de voir le jour pour Windows 8 n'est pas disponible en version ARM...

Alors certes, Windows RT est livré avec la suite Office. Du moins en version Famille et Etudiants, c'est à dire sans Outlook ni Publisher. On se contente donc de versions complètes de Word, Excel, Powerpoint et Onenote s'exécutant depuis le bureau. Il est vrai qu'ici Microsoft marque un point, aucun environnement concurrent qu'il s'agisse d'iOS ou d'Android ne proposant des applications bureautiques pouvant ne serait-ce que rivaliser avec Word ou Excel. A noter que les premiers exemplaires de Surface pour Windows RT sont livrés avec une version « Preview » d'Office 2013 qui se met automatiquement à jour vers la version finale depuis Windows Update.

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Mise à jour d'Office RT pour Windows RT


In fine, si utiliser Surface pour Windows RT est assurément une expérience, la familiarité de l'environnement Windows sur une tablette tactile ayant quelque chose de rassurant, cette familiarité n'est au final qu'un leurre : Windows RT n'offre qu'une compatibilité très limitée avec l'écosystème traditionnel Windows.

Windows RT : les périphériques

L'autre concession de ce Windows RT se situe au niveau des périphériques : si Microsoft a développé un ensemble de pilotes ARM, il ne faut pas compter pouvoir utiliser vos périphériques les plus « exotiques » avec votre Surface. Et parfois l'exotisme n'est pas nécessairement là où on le croit.

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Installation d'une imprimante depuis Surface avec Windows RT


Petit état des lieux : naturellement les périphériques les plus évidents comme clavier/souris USB et clés/disques durs USB sont pris en charge. Du reste à ce sujet, Windows RT peut lire et écrire sur les supports NTFS sans souci. Les périphériques audio USB standards comme notre casque Logitech Clearchat USB sont également supportés. En revanche notre Lumia 800, s'il est bien reconnu, est inutilisable faute d'applicatif (l'application de synchronisation Windows Phone du Windows Store semble réservée aux Windows Phone 8). Un iPod Touch sera bien reconnu pour l'accès à sa partie stockage et donc aux photos mais sans iTunes pour la musique on ne pourra rien en faire. Notre tuner TV Pinnacle est sans grande surprise inutilisable faute de pilote. Le baladeur Zune Flash de Microsoft n'est pas plus reconnu par Surface, tout comme notre webcam Microsoft Lifecam Studio ou la G920 de Logitech... Notre scanner Epson est bien identifié mais son pilote est introuvable le rendant inutilisable et ainsi de suite.

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Un périphérique USB qui marche, c'est possible : ici le casque audio G930 de Logitech


On apprécie toutefois la bonne prise en charge des hubs USB ou encore celle des appareils photos : les photos de nos D300 et HX9V sont accessibles sans souci. Un mot enfin sur les imprimantes : notre Photosmart C310 d'HP a été reconnue par Windows RT et nous avons pu imprimer sans problème particulier.

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Le Zune HD ... sans pilotes pour Windows RT

Surface : quelques avantages logiciels

Outre la suite Office, nous pouvons évoquer un autre avantage non négligeable pour Microsoft : la gestion des comptes utilisateurs. Cette fonctionnalité est absente d'iOS et d'Android (hors application tierce) et bel et bien présente au cœur de Windows RT. Cela permet de tranquillement passer sa tablette à son conjoint ou à ses enfants en s'assurant qu'ils disposent de leurs apps et réglages sans empiéter sur les vôtres.

Ce n'est pas le seul point positif pour Microsoft, tout de même. Windows RT embarque Internet Explorer selon deux versions : Modern UI et classique sur le bureau. On retrouve donc les fonctionnalités d'un navigateur abouti mais surtout la prise en charge de la technologie Flash. Microsoft a effectivement intégré le moteur Flash au cœur d'Internet Explorer et ce même dans cette version Windows RT, du moins sur la version Metro/Modern UI. Reste que seuls les sites ayant été whitelistés par Microsoft peuvent afficher le contenu Flash : ils sont aujourd'hui peu nombreux.

Surface avec Windows RT : le matériel

En ce qui concerne la tablette, celle-ci est franchement de bonne facture, malgré une finition un peu approximative par endroit. Sur notre exemplaire de test il y a des jours entre le châssis et la partie supérieure de l'écran alors que le bouton de mise en marche semble un peu faiblard et l'on ne sait pas toujours si le contact est effectif. On regrette un design trop géométrique qui rend sa prise en main parfois peu confortable, un peu comme avec le premier iPad. Et alors que l'orientation paysage est parfaite pour l'environnement Modern UI, on découvre de sérieuses limites lorsque l'on passe en mode portrait. Le bureau déjà franchement peu utilisable en tactile devient ici l'objet de moqueries et l'écran démarrer s'il opère un réagencement de ses tuiles montre qu'il a été avant tout conçu pour le mode paysage (vide de l'écran sous certaines tuiles, thèmes de personnalisation de l'écran Démarrer tronqués, etc). De plus le bouton tactile Windows se retrouve sous votre main gauche et peut alors être actionné par inadvertance.

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Surface en mode portrait avec à ses côté un nouvel iPad


Et comment encore une fois fermer les yeux sur des incompatibilités avec certaines applications ? Le logiciel de dessin Fresh Paint proposé sur le Windows Store n'est pas compatible avec le mode portrait, pas plus que Skype, deux applications développées - rappelons le - par Microsoft ! Et ce ne sont pas des cas isolés hélas. Exemple avec le dictionnaire Larousse qui lui aussi s'exécute uniquement en mode paysage...

Surface avec Windows RT : ses lenteurs, ses bugs

Hélas, les mauvaises surprises de Surface ne s'arrêtent pas là. Ainsi on remarque au bout de quelques utilisations que la fluidité et la rapidité observées sur les tablettes Windows 8 ne sont pas de mise ici. On note des lenteurs perceptibles lors de certaines actions et si l'une des premières mise à jour de Surface est revenue sur ce phénomène, notamment pour proposer un écran Modern UI effectivement fluide, on est agacé par la lenteur du changement d'orientation lorsque l'on incline la tablette. Le démarrage complet de celle-ci peut parfois être assez long mais heureusement, en utilisation normale, Surface est la plupart du temps en veille sauf en cas... de plantage. Le démarrage des apps Metro n'est pas des plus véloces et certaines apps patinent... patinent encore... et patinent toujours pour se lancer tandis que l'apparition de certains éléments d'interface à l'écran est l'occasion de voir de belles saccades. Et du côté des jeux ce n'est pas forcément plus rose. Le simple Pinball FX rame parfois méchamment au niveau des animations de la bille au point de rendre le jeu difficilement exploitable.

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Deux messages d'erreurs parmi d'autres


Au-delà des lenteurs, ce sont bien les nombreux bugs aléatoires de Surface qui irritent à l'utilisation. Ainsi ce cas de figure où nous avons tenté plusieurs fois de lancer Internet Explorer sur le bureau sans succès : malgré plusieurs clics à la souris ou tapotis sur l'écran le navigateur ne se lançait tout simplement pas. Ce, sans afficher le moindre message d'erreur ou autre. Même constat pour la touche pause du clavier Type Cover que nous avons pressé en cours de lecture de musique et qui n'a pas eu l'effet escompté malgré plusieurs tentatives. Autre bug intéressant : sur notre tablette et alors que nous l'avons configuré comme française lors de l'installation, notre pays était défini sur Royaume Uni dans les options Windows. De fait le Windows Store affichait des tarifs en livre sterling. Tout est rentré dans l'ordre en sélectionnant France comme pays dans les options régionales de Windows. Enfin pas vraiment... puisque l'écran de verrouillage Modern UI continue d'afficher la date en anglais « Friday 2 November » alors que nous écrivons ces lignes.

Et que penser d'une problématique visiblement ignorée par Microsoft, celle de la synchronisation de ses photos et de sa musique ? Surface est en effet livrée nue, sans aucun câble ni logiciel de synchronisation. A vous donc de copier musique, vidéo, et autres photos via un support de stockage externe ou un disque en réseau sur la tablette. Rendons toutefois à Microsoft la possibilité de diffuser ses contenus en streaming ou même depuis le Cloud pour la musique. Pour peu de disposer d'un PC allumé avec Windows 7 ou Windows 8 et l'application Skydrive installée, il est possible de consulter les photos et la musique et ce à distance depuis sa tablette. Tout le problème étant bien sûr que votre PC doit être en route avec une connexion Internet opérationnelle. Pour l'app Musique on peut en plus activer la synchronisation avec le nuage Xbox Music depuis l'icône Paramètres et cette fois-ci c'est votre liste de musique qui est synchronisée dans le nuage avec l'offre légale proposée par Microsoft dans le cadre de son service Xbox Music : on retrouve ici une sorte d'iTunes Match. Votre liste de musique a été synchronisée avec les serveurs Microsoft et ceux-ci vous permettent de l'écouter en streaming où que vous soyez. Naturellement, il faudra disposer des abonnements adéquats, faute de quoi vous aurez droit à de la publicité.

Nous avons testé la sortie HDMI. Celle-ci fonctionne sans souci à ceci près qu'elle opère comme un PC Windows normal. Du coup en mode clone c'est la résolution de la tablette qui est répliquée avec upscaling sur l'écran de la TV et ça n'est franchement pas beau à voir... Il faut basculer sur le mode « Deuxième écran uniquement » mais dans ce cas vous perdez les contrôles tactiles de la tablette qui se manipule alors à l'aveugle...

Temps de démarrage

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Le test du temps de démarrage donne une indication sur la vélocité de nos tablettes à être opérationnelle lors d'un démarrage à froid. Les résultats sont exprimés en secondes, la barre la plus courte représente le temps de démarrage le plus rapide. Ici, il faut 27 secondes à Surface avec Windows RT pour démarrer alors que l'iPad Mini est opérationnel en 19 secondes tout comme l'iPad de troisième génération (tous deux en iOS 6.01). En revanche, c'est mieux que les 40 secondes de la Galaxy Tab 2 10.1 de Samsung.

Sunspider 0.9.1

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Surprise, le test SunSpider donne de bonnes performances pour Internet Explorer (tant en environnement Metro que bureau). Ainsi Surface avec Windows RT se hisse en deuxième place derrière l'iPhone 5 qui reste le plus véloce. C'est donc nettement un cran devant les iPad qui sont ici un peu à la traîne.

Il est à noter que SunSpider est dépendant du navigateur Internet et qu'il s'agit du seul test de performance reproductible que nous pouvons conduire sur Surface, les outils habituels de type GeekBench ou Linpack n'étant pas disponibles sur le Windows Store.

Autonomie vidéo

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On termine avec l'autonomie, avec la lecture d'une vidéo en boucle, écran réglé sur une luminosité à 50%, tout comme le volume, en conservant le Wi-Fi actif. Ici Surface s'en sort très bien avec une autonomie de 11h... autant que l'iPhone 5 et donc meilleure que celle observée avec l'iPad de 3e génération.

Conclusion

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Pour une première tablette, Microsoft montre que l'expertise de sa division matérielle en charge de la conception de claviers, webcams et souris depuis des années est effectivement bien réelle. Avec sa finition soignée, la tablette n'a certainement pas à rougir face à la concurrence. L'équipement est au niveau d'un tel produit et si l'on peut regretter l'absence d'écran HD, on retient l'utilisation d'un processeur quadri-cœurs Tegra 3 ou encore la présence de deux caméras HD 720p sans oublier le port USB et la sortie HDMI (cette dernière nécessite un câble optionnel). Mieux, Microsoft innove vraiment sur le plan matériel avec le système de pied intégré qui permet sans souci et sans trimballer d'accessoire de poser sa tablette sur son bureau à la verticale, selon un angle il est vrai fixe. L'ensemble est robuste et inspire confiance. Microsoft a par ailleurs la très bonne idée de proposer un système de clavier pour Surface. Deux modèles, l'un à effleurement, l'autre à touches mécaniques, avec deux sensations bien différentes et parfois un temps d'acclimatation comme nous l'avons vu.

Mais derrière ces vraies bonnes idées, se cachent de sérieuses lacunes. Et finalement le problème de Surface n'est pas tant matériel... que logiciel ! Windows RT ressemble fort en l'état à un système d'exploitation en version Beta tant les bugs sont nombreux et criants. Et ce, au bout de quelques minutes seulement d'utilisation. Non content d'être buggué, Windows RT affiche des lenteurs flagrantes par moment. Difficile ici de dire si cela est en partie dû aux chiches 2 Go de mémoire vive de la tablette. Bien sûr avec le temps Microsoft devrait réussir à revenir sur un ensemble de problèmes. En revanche, le constructeur ne reviendra pas sur la capacité de stockage et le fait que sur notre modèle de 32 Go, seuls 14 Go sont effectivement disponibles pour l'utilisateur ( ! ).

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A tout cela il faut ajouter une problématique de taille : celle de l'environnement logiciel. Alors que Windows RT n'est pas compatible avec les applications Windows qui existent depuis des dizaines d'années, le seul moyen d'obtenir des apps est le Windows Store. Un magasin aujourd'hui peu fourni et encore moins pour Windows RT puisque toutes les applications développées pour Modern UI et pour Windows 8 ne sont pas systématiquement compatibles avec Windows RT. Alors oui bien sûr, Surface avec Windows RT a un argument imbattable : la suite Office 2013 est livrée en standard (que fait la Commission Européenne et le DOJ ?) et propose la même expérience que sur PC et le même niveau de fonctionnalités et de compatibilité. Reste qu'Outlook et Publisher se sont perdus en cours de portage. Et si l'on peut se risquer à un commentaire polémique : si pour utiliser Office RT il faut passer par le bureau et disposer d'un clavier Touch ou Type Cover... autant utiliser un ordinateur portable traditionnel, non ?

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En définitive, malgré une réalisation pratiquement sans faille sur le plan matériel, et de vraies innovations, Surface avec Windows RT ne nous paraît aujourd'hui pas prêt pour le grand public. Les problèmes énumérés sont trop nombreux et pénalisants pour faire de Surface une tablette que l'on peut chaudement recommander, sans même évoquer la problématique complexe de l'environnement logiciel. De plus le prix semble un poil élevé : 489 euros le modèle 32 Go sans clavier, 589 euros avec clavier, c'est certes comparable au prix d'une Transformer Pad Infinity... Mais avec seulement 14 Go exploitables au final. Naturellement il sera intéressant de voir comment Windows RT évolue et si des applications font surface... Et si le système ne semble pas viable aujourd'hui, on peut espérer que Surface ouvre la voie à des tablettes Windows RT plus convaincantes. Bien sûr, nous attendons de pied ferme la variante Intel de Surface pour voir comment elle se positionne.

Microsoft Surface avec Windows RT

4

Les plus

  • Clavier dockable / « Kick stand »
  • Port USB et lecteur SDXC
  • Autonomie
  • Office RT

Les moins

  • Windows RT
  • Bureau inutile
  • Performances et bugs en tout genre

Finition8

Ergonomie5

Web7

Multimédia6

Julien Jay
Par Julien Jay

Passionné d'informatique depuis mon premier Amstrad 3086 XT et son processeur à 8 MHz, j'officie sur Clubic.com depuis ses presque débuts. Si je n'ai rien oublié d'Eternam, de MS-DOS 3.30 et de l'ineffable Aigle d'Or sur TO7, je reste fasciné par les évolutions constantes en matière de high-tech. Bercé par le hardware pur et dur, gourou ès carte graphique et CPU, je n'en garde pas moins un intérêt non feint pour les produits finis, fussent-ils logiciels. Rédacteur en chef pour la partie magazine de Clubic, je fais régner la terreur au sein de la rédaction ce qui m'a valu quelques surnoms sympathiques comme Judge Dredd ou Palpatine (les bons jours). Mon environnement de travail principal reste Windows même si je lorgne souvent du côté de Mac OS X.

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